Avec une fortune estimée à 122 milliards de dollars, l’industriel indien Gautam Adani ravit à Warren Buffett la cinquième place du palmarès édité par Bloomberg. Au regard de son ambition dans les affaires et pour son pays, il devrait encore faire parler de lui dans les années à venir.

Il y a du nouveau dans le classement des personnes les plus riches du monde. Un homme d’affaires indien est venu "perturber' le haut du palmarès bien établi des milliardaires de Bloomberg. Il s’agit de l’industriel Gautam Adani qui, avec une fortune estimée à 122 milliards de dollars, ravit la cinquième place, détenue jusque-là par Warren Buffett (120 milliards de dollars).

Le reste du top 5 demeure, lui, inchangé. Elon Musk, qui fait actuellement la Une des journaux en raison du rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars, continue d’occuper la première marche avec un trésor de guerre estimé à 253 milliards de dollars. L’Américain est suivi par un autre de ses compatriotes, le fondateur d’Amazon Jeff Bezos (162 milliards), le Français et patron de LVMH Bernard Arnault (134 milliards) et le plus célèbre des informaticiens, Bill Gates (127 milliards).

Un self-made-man

Moins connu dans nos contrées, Gautam Adani est une figure dans son pays. Fondateur et président du conglomérat Adani Group, il s’est fait un nom dans de nombreux secteurs, tels que l’énergie, les mines, l’immobilier ou encore l’agriculture. Les sept entités cotées en Bourse qui composent le groupe pèsent près de 220 milliards de dollars. L’évolution positive des cours, notamment pour Adani Enterprises, a permis à ce milliardaire de 59 ans de voir sa fortune augmenter de 48 milliards de dollars depuis le début de l’année 2022 et ainsi de dépasser la barre symbolique des 100 milliards.

"Gautam Adani est très puissant, il a les bonnes connections politiques et est très astucieux dans l’utilisation de ce pouvoir."

Gautam Adani est un self-made-man. Fils d’un petit marchand de textile, il a été élevé dans le jaïnisme, une religion qui prône l’ascétisme. Il abandonne ses études de commerce au bout de deux ans pour se lancer dans l’industrie du diamant avant de travailler pour son frère dans l’importation de plastique. La libéralisation progressive de l’Inde, à la fin des années 1990, fera ses affaires. Il obtient le droit d’exploiter le port commercial de Mundra, devenu depuis le premier du pays

L’homme continue d’étendre son empire à d’autres domaine. Un nouveau coup de maître intervient en 2019. Cette année-là, le pays décide de privatiser six aéroports. Son conglomérat, qui n’avait alors pas de pied dans le secteur, rafle l’ensemble. "Gautam Adani est très puissant, il a les bonnes connections politiques et est très astucieux dans l’utilisation de ce pouvoir, commentait alors dans les colonnes du Financial Times l’analyste Tim Buckley. Il est le Rockefeller de Modi (premier ministre indien).

L’intéressé reconnaît avoir construit un groupe avec pour "vision la Nation", c’est-à-dire avec des actifs jouant un rôle important dans l’économie de son pays. Parmi ses ambitions, se développer dans le secteur de la défense et de la donnée alors que l’Inde envisage davantage d'autonomie sur ces segments. Une stratégie offensive qui le place aussi en pole position dans le reste du monde.

OV

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