Sacrée sans grande surprise vainqueur de la Primaire populaire le 30 janvier au soir, l’ancienne garde des Sceaux se repose sur un cercle hétéroclite mélangeant anciens frondeurs PS et élus de centre-gauche pratiquement 'Macron compatibles".

L’ancienne ministre de la Justice de François Hollande est déterminée à concourir à la prochaine élection présidentielle. Sa large victoire lors de la primaire populaire devrait lui permettre d'être sur la ligne de départ et d'être "électoralement attractive". Cette attractivité est liée au verdict de la consultation. L'ancienne ministre de François Hollande obtient une mention bien plus et devance Yannick Jadot, assez bien plus, Jean-Luc Mélenchon, assez bien moins, Pierre Larrouturou, passable plus, Anne Hidalgo passable plus, Charlotte Marchandise, passable moins et Anna Agueb-Porterie, insuffisant. 

De nombreuses personnalités politiques, notamment au PS, devraient se rallier à elle. Pour autant, certains font déjà campagne à ses côtés. Voici les principaux "Taubiriens" ou "Taubiristes", aucun terme n’étant officiellement déposé.

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Guillaume Lacroix : la caution "anti-woke". Certes, le PRG (Parti radical de gauche) n’est pas connu du grand public. Pour autant, à l’instar des petits partis du centre droit tels que l’UDI ou Les Centristes, il bénéficie d’une forte implantation locale, notamment dans les territoires ruraux et les zones de montagne. Il se repose notamment sur 200 maires, une centaine de conseillers généraux, trois députés, quatre sénateurs et deux présidents de départements. Autant de relais utiles pour apporter des parrainages et sillonner le pays.

Par ailleurs, le mouvement possède une ligne intransigeante sur les questions de laïcité ou d’universalisme. Autant dire que le soutien apporté par le président du parti Guillaume Lacroix, devenu conseiller politique de la presque candidate, est un signal fort envoyé aux électeurs de gauche qui refusent les concepts d’intersectionnalité des luttes ou de wokisme importés des pays anglo-saxons.

Christian Paul, l’ancien frondeur (non repenti). Ce nom rappelle à beaucoup la présidence de François Hollande ? Cela est tout à fait normal. Celui qui fut député de la Nièvre, terre de François Mitterrand, de 1997 à 2007 a été l’une des figures centrales des frondeurs. Balayé par la vague LREM aux dernières législatives, il est désormais replié sur sa mairie de Lormes. Mais il conserve un poids important parmi les élus PS. Dès début 2022, il a apporté son soutien à "une humaniste, une passionnée de la promesse républicaine avec ce que celle-ci peut avoir d’inachevée". Selon lui, Christiane Taubira possède "une forme de sincérité, d’intégrité (…) une capacité particulière à s’adresser à des gens qui ne croient plus en grand-chose, à soulever de l’enthousiasme parmi la population qui, historiquement, a voté pour la gauche".

Daniel Goldberg, le porte-parole. C’est un incontournable de chaque campagne de primaire. Les candidats envoient sur les plateaux des porte-parole chargés de prodiguer la bonne parole. Dans le camp Taubira, la tâche revient à Daniel Goldberg. Député de Seine-Saint-Denis de 2007 à 2017, l’universitaire de formation a lui aussi fait partie des frondeurs. Il est également responsable de la mobilisation territoriale.

Marie-Guite Dufay, la présidente de région. Les consignes sont claires au PS : les personnes élues sous la bannière du parti à la rose sont tenues de soutenir la candidate officielle Anne Hidalgo. Pour le moment, la digue tient à peu près. Mais, le 9 janvier, une élue influente s’est affranchie des règles. Il s’agit de la présidente de la région Bourgogne Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, longtemps perçue comme Macron compatible.

Benoît Payan, le marseillais

Le 31 janvier, le maire de Marseille et patron de la gauche phocéenne a annoncé qu'il parrainerait Christiane Taubira. Logique puisqu'il a annoncé en amont qu'il soutiendrait le vainqueur de la primaire populaire.

Les signataires du serment de Romainville

Le 16 octobre, nombreux élus de gauche ont signé le "serment de Romainville". Il s'agit de "suspendre les parrainages jusqu'à ce que les conditions du rassemblement soient réunies". De nombreux élus attendaient les résultats de la primaire populaire. Certains; membres du PS, pourraient accorder leur parrainage à Christiane Taubira. Parmi eux, citons le maire du 20ème arrondissement de Paris...

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