Yannick Piette : dextérité et empathie

Une carrière déjà bien remplie et une année 2019 bouillonnante pour le jeune quadragénaire associé chez Weil Gotshal & Manges. Parmi les dossiers récents de Yannick Piette, la restructuration de Rallye qui a été particulièrement marquante.
Yannick Piette, Associé, Weil Gotshal & Manges
- Age : 43 ans
- Passé par : a exercé treize ans chez Freshfields
- Dossiers récents : projet de rapprochement entre Orange et Bouygues, offre publique d’Icade sur Silic, privatisation de la FDJ, restructuration de Rallye, d’Orchestra…
Yannick Piette est un avocat qui fait de son début de carrière en contentieux une force lors de la réalisation de transactions par les sociétés cotées. Doté de la vision indispensable à la gestion du risque juridique, l’associé de chez Weil Gotshal fait également preuve d’empathie dans son conseil aux dirigeants, impliqués dans des opérations stratégiques ou face aux difficultés de leur entreprise. Aux côtés de ses associés Jean-Dominique Daudier de Cassini et Anne-Sophie Noury, il se plonge dans la restructuration de dettes de la holding de Casino, Rallye, « l’une des plus importantes depuis celle d’Eurotunnel en 2007 ». L’entrée en procédure de sauvegarde en mai 2019 a entraîné le gel des sûretés et des dettes. Présenté en décembre au marché en vue d’un arrêté par le tribunal au plus tard fin mars 2020, ce plan, qui concerne quatre sociétés dont trois sont cotées, permettra la restructuration d’environ 3,5 milliards d’euros de dettes. « Les deux premières années, Rallye n’aura rien à payer, précise l’avocat, puis les dettes seront rééchelonnées dans le temps en fonction des catégories de créanciers. » Pour chacun d’eux, des modalités d’apurement du passif ont été proposées, sans abandon de créances. Une option rendue possible grâce à la capacité financière du groupe. « La performance opérationnelle est là », se réjouit Yannick Piette.
Vraie innovation juridique
La restructuration de Rallye présente un caractère inédit sur le marché français. Tout comme la privatisation de la Française des Jeux (la première depuis ADP), sur laquelle a travaillé Yannick Piette en conseillant l’État avec son associé Frédéric Salat-Baroux ainsi que Marc Lordonnois. « Ce dossier, à la frontière entre le droit public et le corporate, a conduit à une refonte globale de la réglementation des jeux tout en passant d’une situation de monopole de fait à un régime de droits exclusifs à durée déterminée, ce qui a nécessité de mettre en place un contrôle étroit de l’État. » Ces prérogatives de contrôle se traduisent par la désignation d’un commissaire du gouvernement chargé de s’assurer de la conformité des activités de la FDJ aux objectifs définis par la réglementation, en particulier en matière de lutte contre l’addiction aux jeux. Mais la vraie innovation juridique, pour l’avocat de 43 ans, c’est le mécanisme d’actions gratuites pour inciter les particuliers à participer à l’opération, qui s’est révélée être un grand succès populaire. Il est prévu que pour dix actions achetées et conservées durant dix-huit mois, une action sera attribuée gratuitement. « Or, ce type de mécanisme n’avait jamais été mis en place dans le nouveau cadre juridique des privatisations. De surcroît, il a fallu concilier le dispositif avec le principe d’incessibilité des biens de l’État à vil prix. » Tant la Commission des participations et des transferts que l’Autorité des marchés financiers ont finalement validé le schéma.
Ce qui n’empêche pas l’avocat de relativiser le succès de son intervention : « À l’inverse du contentieux, il est rare que le choix de l’avocat soit déterminant dans une transaction. Ce qui est important pour nous conseil, c’est notre capacité à appréhender un écosystème et connaître le groupe par cœur », constate-t-il, avant de concéder que son niveau de satisfaction grandit à mesure que l’affect croît. « L’humain est le sel de notre métier » : rien de mieux lorsqu’un patron se tourne vers son avocat pour lui demander ce qu’il ferait à sa place. Et qu’il accepte la réponse donnée.
Il l’a dit
« Demander à un chef d’entreprise entrepreneur de réduire ses activités pour sauver sa société, c’est comme lui demander d’abandonner une part de ce qu’il est »
« Au-delà de la technique juridique, le rôle de l’avocat implique de connaître parfaitement l’écosystème de son client afin d’appréhender les enjeux stratégiques d’un dossier dans toutes ses dimensions »
« Conseiller des entrepreneurs est un exercice extrêmement enrichissant car l’humain joue un rôle essentiel »
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