Directeur exécutif France et Benelux chez Goldman Sachs AM, Yacine Boumahrat revient sur l’actualité de la société de gestion du célèbre établissement. Fait-il être bon d’être un géant dans l’Hexagone ? Éléments de réponse en perspective !

Décideurs. Quelles sont les activités de GSAM en France ?

Yacine Boumahrat. L’histoire de GSAM au sein de Goldman Sachs est assez récente puisque la création de la société de gestion ne remonte qu’à 1988. À l’époque les principales activités de Goldman Sachs étaient la banque d’investissement et le courtage. GSAM supervise maintenant 1 500 milliards de dollars d’actifs provenant à 55 % d’institutionnels et à 45% du retail, c’est-à-dire des banques réseaux et privées, des fonds, des asset-managers et des CGP. Nos équipes de gestion ont développé un vaste portefeuille d’expertises afin de proposer une offre holistique à nos clients.

En France, la clientèle institutionnelle a connu une croissance rapide grâce notamment à notre forte expertise au service des assureurs.

Quels ont été les principaux chantiers de GSAM en 2018 ?

Nous avons adopté une vision de long terme basée sur un horizon de réflexion à 2022. Dans le cadre de notre développement, nous essayons d’enrichir notre palette de produits afin d’offrir à nos clients la diversité qu’ils recherchent. Auparavant, nos clients recherchaient essentiellement des classes d’actifs traditionnels, notamment les produits obligataires. Désormais ils n’hésitent plus à investir dans des classes d’actifs diversifiantes, susceptibles de générer des rendements plus significatifs. Ce changement est par exemple visible au travers de la dette émergente, nous gérons aujourd’hui environ 50 milliards de dollars contre moins de 30 millions de dollars en 1997.

D’un point de vue opérationnel, nous avons constitué des hubs locaux répartis dans le monde entier et où sont regroupés nos équipes de gestion. Parallèlement nos équipes commerciales sont partout là où nos clients se trouvent.

De quelle manière appréhendez-vous la clientèle des millenials ?

Notre approche est très pragmatique. Notre stratégie GS Global Millenials Equity consiste à sélectionner les entreprises dont l’offre répond aux attentes de cette génération. Par rapport aux générations précédentes, les millenials consomment différemment, notamment car la technologie est intégrée dans leur mode de vie. Ils commencent à disposer de revenus significatifs et dépensent en moyenne plus que leurs aînés, notamment dans les pays émergents. Lorsque notre stratégie a été lancée, elle ciblait essentiellement les sociétés technologiques américaines. Aujourd’hui, nos équipes de gestion investissent dans les sociétés des pays émergents, les retailers ou encore les sociétés financières qui ont su développer ou adapter leur offre aux millenials. Cette stratégie connaît d’ailleurs un véritable succès auprès des banques privées.

Comment expliquez-vous l’engouement de vos clients pour vos stratégies de gestion quantitative ?

Dès la fin des années 80, GSAM a compris l’intérêt et l’importance qu’allait prendre la gestion quantitative, c’est-à-dire de la gestion basée sur les bases de données et leur traitement. L’équipe dédiée à ces stratégies a progressé rapidement pour atteindre aujourd’hui près de 100 professionnels. Nous disposons aujourd’hui d’une expertise inégalée, d’algorithmes propriétaires de traitement de ces données et les performances de nos fonds sont très solides. Les fonds en actions gérés par l’équipe QIS (Quantitative Investment Strategies) de GSAM sont passés, en 18 mois, de 16 à 40 milliards de dollars et au global les fonds sous gestion de QIS représentent 150 milliards de dollars. Ces stratégies constituent un des piliers de notre développement en France. Avec le big data, le machine learning et l’IA, nous vivons une nouvelle révolution industrielle. Par exemple, depuis six ans, nous développons un algorithme de natural language processing capable de lire automatiquement les notes de brokers ainsi que les articles de presse. De même, nos modèles analysent quotidiennement 13 000 sociétés cotées. Seuls les algorithmes peuvent traiter un tel nombre de données.

Quels rapports entretenez-vous avec les banques privées et les family offices ?

Les family offices et les banques privées sont des clients importants pour GSAM au niveau mondial mais aussi en France où nous avons travaillons avec toujours plus d’entre eux. En plus des services traditionnels de gestion, GSAM, via son équipe Strategic Advisory Solutions, a développé à leur attention des services de conseil en allocation d’actifs et de formation. Nous mettons également à leur disposition nos économistes et experts qui présentent notre vision sur la dynamique des marchés.

Propos recueillis par Yacine Kadri

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