Entrée fracassante de Dupond-Moretti à la Justice, promotion de Darmanin à l'Intérieur, Pompili en numéro deux dans le protocole. Ce qu'il faut retenir du nouveau gouvernement nommé le 6 juillet.

Jean-Yves Le Drian : ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. L'ancien ministre de la Défense de François Hollande garde sa place au Quai d'Orsay. Suite au départ d'Amélie de Montchalin au poste de ministre déléguée à la Transformation et à la Fonction publique, il contrôle également les dossiers liés à l'UE. Sauf si un secrétaire d'État est nommé dans les jours qui viennent.

Barbara Pompili : ministre de la Transition écologique. Sa nomination était attendue. Élue députée EELV de la Somme en 2012, réélue au sein de la majorité présidentielle en 2017. Depuis l'élection d'Emmanuel Macron elle présidait la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire.

Jean-Michel Blanquer : ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Depuis la nomination de Jean Castex, le ministre de l'Éducation nationale était pressenti à l'Intérieur. Raisons évoquées ? Sa proximité avec le président, son attachement à la laïcité . Spécialiste de l'Éducation, reconnu pour ses compétences techniques, il reste à la manœuvre de son ministère.

Bruno Le Maire : Économie, Finances et Relance. On ne change pas de capitaine en pleine tempête. Alors que la crise économique s'annonce, Emmanuel Macron a maintenu sa confiance dans l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy. Tout en changeant le nom de son ministère désormais estampillé d'un des mots-clés de cette fin de quinquennat : relance.

Florence Parly : ministre des Armées. Respectée du chef de l'État et des militaires, l'ancienne socialiste reste à la tête de son ministère. Si le régalien est traditionnellement le domaine réservé du président de la République, Florence Parly a imposé sa marque dans la gestion de son ministère. Elle est logiquement maintenue.

Gérald Darmanin : ministre de l'Intérieur. Promotion pour Gérald Darmanin qui remplace Christophe Castaner Place Beauveau après plusieurs années de bons et loyaux services aux Comptes publics et une belle réélection à Tourcoing. Ce ministère sensible est traditionnellement confié à un homme de confiance du Président. Enfin, Darmanin est plus qu'un ancien sarkozyste. Le voici désormais un pilier incontournable de la Macronie.

Élisabeth Borne : ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion. Si Barbara Pompili la remplace à la Transition écologique, Élisabeth Borne remplace Muriel Pénicaud au ministère du Travail. Habituée à dialoguer avec les syndicats, notamment suite à son passage à la direction de la RATP, elle pourra être opérationnelle de suite. Ce qui est l'objectif de Jean Castex.

Sébastien Lecornu : ministre de l'Outre-Mer. Le ministre chargé des Collectivités territoriales passe à l'Outre-Mer. Après avoir été maire de Vernon, président du conseil départemental de l'Eure, secrétaire d'État chargé de l'énergie. Un CV de vétéran pour un responsable politique né en 1986.

Éric Dupond-Moretti : ministre de la Justice. C'est le grand coup de ce remaniement. Le célèbre avocat aux 145 acquittements intègre le gouvernement pour remplacer Nicole Belloubet. Il s'inscrit dans la lignée des grands avocats pénalistes engagés en politique.

Roselyne Bachelot : ministre de la Culture. Passionnée d'opéra, expérimentée, proche du nouveau Premier ministre, habituée aux joutes oratoires et aux plateaux TV... La nomination de l'ancienne ministre de la Santé de Nicolas Sarkozy fait sens. D'autant plus que son action à la tête de ce ministère a été citée comme modèle durant la crise sanitaire. Sa popularité au plus haut devrait profiter au gouvernement.

Olivier Véran : ministre des Solidarités et de la Santé. Remplaçant Agnès Buzyn à la veille de la crise sanitaire, le député de l'Isère a plus que fait ses preuves. Pédagogie et excellente maîtrise des dossiers ont rendu ce médecin de formation incontournable.

Annick Girardin : ministre de la Mer. Après l'Outre-Mer, Annick Girardin prend la tête d'un nouveau ministère, celui de la Mer. Un enjeu que cette native de Saint-Malo et députée de Saint-Pierre et Miquelon connaît parfaitement.

Françoise Vidal : ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Discrète mais efficace, l'universitaire qui est notamment parvenue à déployer le système de présélection à l'université reste en fonction. Elle fait partie des ministres qui maîtrisent leur sujet et ont la confiance de leurs interlocuteurs (chercheurs, universitaires...).

Julien Denormandie : Agriculture et Alimentation. Le marcheur de la première heure remplace Didier Guillaume à la tête de ce ministère engagé dans le "nouveau chemin vert" tracé par Emmanuel Macron. Didier Guillaume paie sa candidature ratée à Biarritz et sa mauvaise communication durant la crise sanitaire.

Amélie de Montchalin : Transformation et Finances publiques. Un transfert surprenant de la part de la députée de l'Essonne qui n'est, pour le moment, pas remplacée aux Affaires européennes.

Ministres délégués. Le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler a également énuméré une liste de ministres délégués. Parmi les entrants, certains gardent leurs postes. C'est notamment le cas de Marc Fesneau au Relations avec le Parlement, Jean-Baptiste Djebbari, Agnès Pannier-Runacher à l'Industrie, Roxana Maracineanu aux Sports.

Le nouveau gouvernement récompense également des parlementaires macronistes tels que Brigitte Bourguignon, la présidente de la commission des Affaires sociales (autonomie) ou Nadia Hai (ville). Franck Riester est nommé au Commerce et à l'attractivité. Enfin, notons l'arrivée d'Élisabeth Moreno, ministre chargée de l'égalité femmes-hommes, de la diversité et de l'égalité des chances. Une grande première en politique pour cette ancienne dirigeante de Lenovo France et d'HP Afrique.

Lucas Jakubowicz

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