Pour faire face au défi climatique et respecter l’accord de Paris, l’Apur, en collaboration avec la Ville de Paris, publie une étude qui identifie un potentiel de plantation d’environ 20 000 arbres d’alignement et 145 hectares de végétalisation.

500 000. C’est le nombre d’arbres qui constituent le patrimoine de la ville de Paris. Parmi ces derniers, 106 000 arbres sont plantés dans les rues, pour une couverture totale de 38 % du linéaire des rues parisiennes. Cette étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), "Orientations pour des espaces publics végétalisés à Paris", vise à l’"identification des sites potentiels en vue de la sélection des espaces publics à végétaliser dans la prochaine mandature". Le potentiel de végétalisation est en réalité obtenu après l’analyse et la détermination du potentiel du plantation d’arbres et du potentiel de végétalisation au sol. Cette estimation est naturellement contrainte par les distances minimales de plantation telles que définies par la ville de Paris. Ainsi les arbres devront être situés à une distance minimum de "2 m de tout ouvrage, 2,5 m du réseau de chaleur et 4 m des bouches de métro et de parkings souterrains".

Renforcer le réseau des rues majeures plantées parisiennes

"Sur ces grandes rues, le potentiel de plantation est estimé à : 12 300 arbres et 107,5 ha de surface végétalisable" selon l’étude. Le premier axe de réflexion du rapport se concentre sur les grandes rues de la Ville Lumière, qu’elles soient plantées ou non. Concernant les grandes rues plantées, l’un des objectifs majeurs des propositions de l’Apur est la restitution du patrimoine historique d’Alphand, directeur des Travaux de la ville de Paris sous le Second Empire dans sa dimension "de réseau de promenades piétonnes mettant en relation des gares, les grands parcs et le centre de Paris, à travers les différents quartiers de la capitale". Il s’agit de réhabiliter l’aspect écologique de ce réseau, en l’étoffant d’une végétation basse en pied d’arbres et en pied de façades. Avantage indéniable de ces rues plantées, elles ne nécessiteront pas obligatoirement un réagencement du partage de la voierie.

"Les rues ciblées, ont été choisies pour leur proximité avec des services et lieux de vies clés"

Les rues non plantées, elles, rendent la tâche plus compliquée. De fait, elles ne sont pas toutes éligibles au programme, celles ne permettant pas la plantation d’arbres en plein terre ayant été écartées. Les rues éligibles devront être réagencées, le potentiel de plantation se trouvant majoritairement sur les trottoirs ou sur les surfaces de stationnement. Actions emblématiques de cette section de l’étude, l’amélioration de la qualité paysagère des 640 kilomètres de trottoirs plantés de plus de six mètres de large, la plantation des soixante-neuf kilomètres de rues de plus de dix-neuf mètres de large non plantés présentant un potentiel de plantation d’arbres au regard des réseaux formeront le fer de lance de l’orientation pour des espaces publics végétalisés. Il en va de même pour la plantation des quarante-six kilomètres de rues de faubourgs de onze à dix-neuf mètres non plantés présentant un potentiel de plantation d’arbres au regard des réseaux.

Créer des rues jardins de proximité

Alors que le premier axe de l’étude s’attardait sur les grandes artères parisiennes, un deuxième axe sera applicable à l’échelle du quartier, pour une végétalisation à taille humaine. Les rues ciblées, ont été choisies pour leur proximité avec des services et lieux de vies clés. Elles desservent par exemple des écoles, ou encore des parcs, jardins, cimetières et terrains de sports "pour le rôle de diffuseur de biodiversité et de fraîcheur qu’elles peuvent remplir". Plus simples à aménager, les rues à composante résidentielle, la plupart du temps à l’écart des flux de circulations, seront de la même façon des cibles privilégiées.

Par ailleurs, les axes concernés par cette partie de l’étude ont pu être classé en trois catégories distinctes. Les rues actuellement plantées d’arbres pourraient être le théâtre d’une diversification de leur végétation "par un travail sur les strates arbustives et herbacées". Ensuite viennent les rues non plantées mais présentant un potentiel de plantation d’arbres, à différencier des rues non plantées sans potentiel qui, elles, pourraient subir un aménagement végétal "basé exclusivement sur les strates arbustives et herbacées". Au final, l’ensemble de cette étude et des mesures associées révèlent un potentiel de 145,5 ha de surfaces végétalisables et 19 850 arbres plantables.

Thomas Gutperle

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