Trois questions à Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy, lors d'une conférence de presse au QG de campagne du candidat, le mercredi 25 avril 2012. "François Hollande a peur du débat"
Décideurs. La profession de foi de Nicolas Sarkozy pour le second tour vient d’être diffusée, quelles en sont les grandes lignes ?

Nathalie Kosciusko-Morizet. Cette profession de foi s’articule autour des valeurs portées par Nicolas Sarkozy. Les valeurs de travail, de mérite, de responsabilité et d’autorité. Nicolas Sarkozy, clairement opposé à une société de l’assistanat, rappelle que les citoyens français ont des droits, mais également des devoirs. Le revenu de solidarité active, nécessaire à la solidarité nationale, trouve une contrepartie dans les sept heures de travail hebdomadaires au service de l’intérêt général. De la même façon, Nicolas Sarkozy se montrera intransigeant pour sanctionner toute forme de fraude aux prestations sociales.


Considérez-vous que c’est une nouvelle campagne qui commence ?


N. K.-M. Si nous ne changeons pas en termes de valeurs ou de propositions, contrairement à François Hollande qui segmente la France en clientèles, les conditions de la campagne ont, elles, évolué. Pendant la première phase de la campagne, le principe d’égalité du temps de parole octroyait 90 % du temps médiatique aux opposants à Nicolas Sarkozy. La nature même de la campagne a changé. Si François Hollande veille à s’exposer le moins possible, à éviter les coups et les égratignures en gérant son capital sondagier, un choix clair et simple s’offre désormais aux Français. Nicolas Sarkozy et François Hollande vont ainsi pouvoir confronter leurs projets, leur programme, leurs tempéraments et leur vision de la France. Cette perspective effraie François Hollande, c’est pourquoi il refuse les propositions de débats.

La profession de foi de François Hollande ne mentionne ni la création des 60 000 postes d’enseignants, ni le droit de vote des étrangers pour les élections locales. Que vous inspire cet oubli ?

N. K.-M. François Hollande a tellement changé d’avis sur tellement de sujets depuis le début de la campagne qu’il serait possible de dresser une liste à cet effet. Ce qui pourrait s’apparenter à une confusion la plus totale relève en fait d’une véritable stratégie. Elle s’intensifie depuis le soir du premier tour avec un candidat qui fait délibérément le choix d’entretenir le flou et l’ambiguïté sur des sujets que les Français aimeraient voir trancher. Sur la création de poste de fonctionnaires, sur le nucléaire, François Hollande a peur de répondre, il a peur du débat.

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