La crise sanitaire a contraint des millions d’actifs à faire l’expérience prolongée du télétravail. Et si, dans un futur proche, il devenait la norme ? Retour sur les raisons qui poussent certaines entreprises à vouloir généraliser le travail à distance au travers des exemples de Facebook et de PSA.

Le 27 juillet dernier, le Wall Street Journal annonçait que les employés de Google resteraient en télétravail au moins jusqu’à l’été prochain. Cette prolongation, qui concerne environ 200 000 personnes, doit selon Sundar Pichai "donner aux employés la possibilité de s’organiser à l’avance". Le CEO d’Alphabet, la maison mère du célèbre moteur de recherche, pense en premier lieu aux parents pour qui le fonctionnement des écoles à la rentrée, et pour le reste de l’année, demeure incertain un peu partout dans le monde. 

Dans une période où, comme l’observait la philosophe Julia de Funès, il parait difficile "d’imaginer un retour en arrière qui reviendrait sur le télétravail", le cas de Google ne fait pas figure d’exception. En effet, d’après une enquête menée par la National Association for Business Economics (NABE), 80% des entreprises américaines comptent maintenir "un certain degré" de travail à distance après la crise. 

Facebook : rester à la pointe de l’innovation

Pour le géant américain Facebook, c’est même devenu une ambition. Son PDG et fondateur Marck Zuckerberg a annoncé fin mai que le groupe compte devenir "l’entreprise la plus en avance du monde sur le télétravail". L’objectif assumé est de faire passer la moitié de ses collaborateurs, soit environ 25 000 personnes à travers le globe, en télétravail de façon permanente d’ici cinq à dix ans.  

Devenir "l’entreprise la plus en avance du monde sur le télétravail"

Selon des études menées au sein de l’entreprise, 50 % des collaborateurs considèrent être plus productifs en télétravail alors que seulement 50 % d’entre eux souhaitent reprendre le travail en présentiel. Certes, le secteur d’activité doit être prirs en considération dans l’analyse de ces chiffres. L’entreprise, à la pointe de la communication digitale, développe en ce moment même une technologie immersive de réalité virtuelle baptisée "Defy Distance", un nom approprié au télétravail.

PSA : transformer sans payer le prix fort

Pour Marck Zuckerberg, la première raison qui justifie cette transformation d’envergure est le risque latent que représente le Covid-19, celui-ci "n’allant pas disparaître avant longtemps".  À plus court terme, la généralisation du travail à distance diminue les dépenses engagées sur les infrastructures, une économie importante et bienvenue dans un secteur aussi sinistré que celui de l’automobile. C’est pourquoi Xavier Chéreau, DRH du groupe PSA, a profité du déconfinement pour exposer son souhait de saisir la crise comme "l’opportunité d’accélérer notre transformation, pour tous les projets".

Saisir la crise comme "l’opportunité d’accélérer notre transformation"

En effet, le confinement a permis d’avancer de quatre mois le déménagement, initialement prévu en septembre, de son siège de Rueil-Malmaison et de ses locaux de Gennevilliers pour ceux de Poissy et de Vélizy. Ce changement de calendrier a été facilité par le souhait d’élargir la pratique du télétravail à 3,5 jours par semaine pour près de la moitié des collaborateurs du groupe répartis à travers le monde. Cette généralisation entraînerait une réduction des frais de fonctionnement "de 10% à 20%" à laquelle s’ajoute un gain de 10 millions d’euros annuels lié à la fermeture du siège de Rueil-Malmaison. 

Télétravailler, cela s’apprend

Si la crise constitue, pour PSA, l’opportunité d’accélérer la diminution de son emprise immobilière, elle lui permet aussi d’améliorer son empreinte carbone en réduisant les trajets domicile-travail. Véritable atout pour l’écologie, la généralisation du travail à distance ne saurait pour autant être mise en œuvre de manière précipitée. Facebook a ainsi choisi de sonder ses collaborateurs pour analyser l’impact du télétravail sur la qualité de vie au travail, pour identifier les difficultés et les bonnes pratiques à pérenniser. Chez PSA, des négociations sont actuellement en cours entre les syndicats et la direction qui défendent des sondages internes aux conclusions divergentes. Des groupes ont également été créés pour évoquer l’établissement des règles et la mise en place des outils nécessaires

Car, si les mentalités ont évolué, l’expérience du confinement a mis en évidence les besoins criants de formation, tant pour les collaborateurs que pour les managers. Aussi, paraît-il indispensable non seulement de renforcer la législation mais aussi de donner à tous les clés du travail à distance. Ce n’est qu’une fois ces compétences acquises que la généralisation du télétravail pourra être abordée en toute sérénité.

Marianne Fougère, Raphaël Viot

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