Thomas Amico quitte Linklaters dont il dirigeait la pratique pénale pour rejoindre Delsol Avocats. À 38 ans, le pénaliste va ainsi pouvoir développer son action de défense devant les juridictions répressives à destination à la fois des entreprises et des personnes privées tout en approfondissant le volet compliance et contentieux commercial de son activité.

Décideurs Juridiques. Vous quittez Linklaters pour Delsol Avocats. Quelles sont les raisons de ce mouvement ?

Thomas Amico. J’ai intégré Linklaters en 2013 où j’ai été nommé responsable de la pratique de droit pénal des affaires et compliance. Au cours du développement de mon activité, je me suis aperçu que j’étais parfois bloqué, notamment pour accompagner les dirigeants et cadres d’entreprise poursuivis pénalement. En effet, la clientèle de Linklaters est constituée uniquement d’entreprises et d’institutions, ce qui empêchait toute représentation de personnes physiques. Par ailleurs, la gestion des conflits d’intérêts a constitué un frein important à ma pratique. Ce à quoi s’ajoute le contexte de crise sanitaire : les clients sont devenus encore plus regardants sur les honoraires de leurs avocats. J’avais besoin de flexibilité dans la facturation de mes dossiers.

Pourquoi avoir choisi Delsol Avocats ?

Je cherchais une maison indépendante, à la fois multi-service, pour pouvoir proposer à mes clients des offres complémentaires à la mienne, et de culture de palais. Or, chez Delsol Avocats, il y a les deux. En effet, les spécialités sont nombreuses en droit des affaires comme le droit fiscal, le droit social, le droit des sociétés et le M&A bien sûr, mais aussi beaucoup d’autres.

"Les clients sont devenus encore plus regardants sur les honoraires de leurs avocats. J’avais besoin de flexibilité dans la facturation"

De plus, l’équipe consacrée au contentieux réunit douze avocats et compte même un associé expert du droit pénal des affaires, Alexis Chabert, qui exerce dans le bureau de Lyon avec deux collaborateurs. Nous nous renforçons encore avec l’arrivée d’un collaborateur junior à mes côtés dans les prochaines semaines, et sûrement d’un autre dans le courant  2021.

Pourriez-vous décrire précisément votre champ d’intervention ?

Je conseille et accompagne aussi bien les entreprises que leurs dirigeants, les cadres et les personnes publiques lors de poursuites pénales pour des infractions de droit pénal des affaires : fraude fiscale, blanchiment, cybercriminalité, délit de presse, atteintes à la probité, abus de biens sociaux… À côté de cette activité contentieuse, je conseille mes clients lors de la mise en place de programmes de compliance : cartographie des risques, mise en place des outils de conformité à la loi Sapin 2 et à celle relative au devoir de vigilance, lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Enfin, j’accompagne mes clients en matière de contentieux commercial. Je travaille aussi bien pour une clientèle française qu’internationale, comme lors de la défense de la République du Sénégal, partie civile dans le procès de Khalifa Ababacar Sall, l’ancien maire de Dakar mis en examen pour détournement de fonds publics en 2017. Je défends également l’un des protagonistes de l’affaire dite du Kazakhgate

Pensez-vous que vos mandats de mise en conformité, notamment aux règles anticorruption, puissent constituer un frein à la défense pénale ?

Je n’ai encore jamais été confronté à une impossibilité de défendre, devant les juridictions répressives, l’un de mes clients en compliance . Sous certaines conditions, je considère qu’assister une entreprise à mettre en place un programme de conformité n’est pas en soi bloquant pour assurer sa défense pénale. Un tel programme ne suffit pas en effet à faire disparaître totalement le risque pénal et des poursuites sont toujours possibles. En revanche, cela implique l’intégration de l’avocat dans l’organisation, la structuration et la culture de cette entreprise, le positionnant dès lors comme un fin connaisseur de ses rouages et lui donnant ainsi un avantage considérable pour la défendre. Cela fait partie de l’évolution du rôle de l’avocat pénaliste. De la même manière, je suis favorable à l’extension de la convention judiciaire d’intérêt public aux personnes physiques pour nourrir le dialogue avocats/parquet qui me semble d’avenir.

Propos recueillis par Pascale D'Amore et Louise Tydgadt

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