Face à la demande des Limited Partners (LPs), Astorg a dû relever son hard-cap. Au total, le fonds a récolté 2,1 milliards d’euros en 2016. C’est deux fois plus que le précédent véhicule.

Décideurs. Avec ces levées records, la concurrence est devenue plus rude. Comment faites-vous pour vous démarquer ?

Thierry Timsit. Nous appliquons les recettes qui ont fait notre succès : une grande « proactivité » dans la recherche de deals, par exemple en démarchant les entreprises qui entrent dans notre stratégie alors même qu'elles ne sont pas en vente. Et quand un business nous plaît, nous concentrons toutes nos forces pour l'acquérir. Je vais ainsi me rendre la semaine prochaine aux États-Unis pour rencontrer le propriétaire d’une société française, que nous avons identifiée et sur laquelle nous travaillons depuis deux ans, pour le convaincre de nous la vendre. Nous mettons aussi à contribution les entrepreneurs et dirigeants qui ont eu Astorg comme actionnaire, pour convaincre les nouveaux managers que nous contactons que nous serons de bons partenaires, pour eux et pour leur entreprise. Les succès passés sont des atouts pour le futur.

Les valorisations s’envolent avec des multiples très souvent compris entre dix et douze fois l’Ebdita. Cela vous inquiète-t-il ?

Cela rend prudent plus qu'inquiet. Une part des fortes valorisations est liée au faibles taux d’intérêt, plus qu'à la surabondance de l'offre de capitaux. Tant qu'il n'y a pas de pression à la hausse de l'inflation et des taux, ces valorisations se maintiendront. Cela dit quand on paye une entreprise cher, il faut s'assurer avant tout qu'elle a des qualités uniques et durables. Et ensuite travailler activement à la développer, organiquement et par acquisitions,  afin de compenser d'éventuelles moins bonnes conditions de marché lors de la revente. 

Selon vous, les acteurs du private equity ont-ils de plus en plus d’influence sur l’économie ?

À l'évidence oui. D'une part  la proportion de l’épargne mondiale qui s'investit via le private equity ne cesse de monter. D'autre part notre profession a largement démontré, par ses résultats, que loin d'être une menace pour les entreprises, les actionnaires professionnels que nous sommes peuvent contribuer plus que d'autres à la croissance du chiffre d'affaires comme de la rentabilité, et à l'amélioration de  la valeur stratégique. Avec en même temps une optimisation des structures financières pour améliorer le retour sur capitaux investis. Le métier a donc un fantastique avenir. 

Propos recueillis par Vincent Paes

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