Il en est certains pour lesquels les choses ne vont pas de soi. L’actuel PDG et fondateur de Méridiam, Thierry Déau, n’a pu compter que sur lui-même pour atteindre ses objectifs et faire partie des 500 plus grandes fortunes de France.

Originaire de Fort-de-France, Thierry Déau compte parmi les 13 fortunes françaises provenant d’outre-mer. Dernier d’une famille de six enfants, l’homme d’affaires vient d’un milieu modeste, son père étant entrepreneur et sa mère assistante sociale. Ce qui ne l’empêchera pas de partir vivre en France métropolitaine afin de poursuivre ses études, avant d’être diplômé de l’École nationale des ponts et chaussées en 1993. Sa carrière débute au sein de GTM International, raison pour laquelle il s’installe en Malaisie. À la suite de cette expérience, il rejoint Egis, où il devient membre de la Caisse des dépôts et consignations. 

Toujours en Asie, il devient directeur de projet à Manille, avant de retourner à Paris afin d’occuper le poste de chargé des concessions. Thierry Déau gravit les échelons de l’entreprise, pour finalement être nommé au poste de chargé de projets internationaux au sein du comité exécutif d’Egis en 2001. Le groupe lui confie, par ailleurs, la présidence de plusieurs filiales.  

Prise de possession  

L’année 2004 est marquée par son départ du groupe et son arrivée chez l’ingénieriste américain Aecom Global Technology au poste de directeur. L’ascension ne s’arrête pas là, puisqu’il est nommé au conseil d’administration de Global Ports Holding, plus grand opérateur international de ports de croisière, en 2017. De 2019 à 2020, il siège au sein de deux think tanks transatlantiques, le German Marshall Fund et le BundesKanzler-Helmut-Schmidt-Stiftung, dont les réflexions visent à promouvoir les relations entre les États-Unis et l’Europe. Bien avant, en 2005, il fonde Méridiam, avec la conviction que "l’alignement des intérêts entre le secteur public et le secteur privé peut apporter des solutions critiques aux besoins collectifs des communautés". Fonds d’investissement et gestionnaire d’actifs mondial, il se base en plein cœur du quartier d’affaires parisien de la Défense. Sa spécialisation est axée sur le financement et la gestion de projets d'infrastructures publiques à long terme.  

Performances  

Méridiam s’implante dans neuf pays, en Europe, aux États-Unis, ainsi qu’en Afrique. Ses chantiers ? La réalisation de tunnels en Europe, de routes au Texas ou encore d’un port en Floride. L’entreprise peut s’enorgueillir d’avoir investi dans plus de 100 projets de construction différents et de gérer plus de 18 milliards de dollars d’actifs. Attaché à son indépendance stratégique, le groupe n’appartient qu’à Thierry Déau et ses quelque 300 employés. Au-delà de performances pécuniaires conséquentes, l’entreprise est attachée à une vision, celle d’inscrire son action dans la durabilité, plutôt qu’une recherche tous azimuts des profits.  

Un rachat historique  

Thierry Déau a su marquer les esprits en 2021 par son implication dans le rachat de Suez par Veolia. En soutenant par le biais de son fonds d’investissement l’OPA menée par Veolia contre son rival historique, l’entrepreneur tient à présent une place influente dans les futures décisions stratégiques de Suez. C’est aussi une victoire historique pour Veolia, qui s’était vu refuser le rachat de son concurrent en 2006 par le président Jacques Chirac. Il est en tout cas certain qu’à 51 ans, Thierry Déau n'en est qu’au début de son ascension. 

Sandro Lafi-Rebecchi

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