Morgan Stanley Investment Management, l’activité de gestion d’actifs de la banque américaine, est l’un des trois grands métiers de Morgan Stanley avec la banque privée et la banque d’investissement. Fort de presque 500 milliards d’actifs sous gestion au niveau mondial et des perspectives de croissance importante, Thomas Chaussier, country head pour la France, revient pour Décideurs sur l’actualité et les ambitions de Morgan Stanley IM.

Décideurs. Comment avez-vous vécu l’activité sur les marchés pendant les douze derniers mois ?

Thomas Chaussier. Bien que les douze derniers mois aient été volatils, nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos clients pour les aider à bien gérer la période. Les volumes de transactions sur le marché sont globalement en baisse et les investisseurs restent à l’écart des marchés, avec un comportement assez statique. C'est particulièrement important pour les marchés des actions/obligations, mais les investissements alternatifs, à l’instar du non-côté, ne connaissent pas de recul dans l’engouement qu’ils provoquent.

Quelle est votre typologie de clientèle ?

Nous avons une base de clients élargie. Les clients institutionnels représentent le pourcentage le plus important, ce qui correspond à l'ADN historique de Morgan Stanley, mais sommes également dans la typologie wholesale, c’est-à-dire les asset allocators, les fonds de fonds ou encore les banques privées et nous constatons un intérêt croissant des clients retails, un domaine dans lequel nous travaillons de plus en plus étroitement avec des family offices et des CGP. 

Comment caractérisez-vous votre travail avec les acteurs du retail ?

Il s’agit d’un axe de développement important. Nous nous adressons à la fois aux single et aux multi family offices. Nous sommes déjà proches d’un certain nombre d’entre eux. Nous souhaitons renforcer davantage ces relations, notamment grâce à notre expertise sur le non-côté qui peut être intéressante pour les family offices, de plus en plus actifs sur ces produits. Vis-à-vis des CGP, la qualité de notre gestion fait la différence, notamment sur la partie gestion active. Dans un environnement compliqué, nos clients ont besoin de stratégie performante, avec des track records délivrant une vraie performance.

Quelles stratégies mettez-vous en place ?

Nous disposons notamment d’une stratégie historique nommée Global Brand et disposant de plus de 20 ans de track record. Il s’agit d’une stratégie action très concentrée avec une trentaine de valeur en portefeuille et un très faible taux de rotation, un peu à la manière de Warren Buffet. Nous investissons sur des valeurs à actifs incorporels très forts, comme des licences, des brevets, des marques ou encore un réseau de distribution captif, des choses difficilement reproductibles par un simple apport de capital. Il s’agit souvent des sociétés en situation d’oligopole au niveau mondial et dotée d’une forte capacité de pricing power. Ce sont donc des business très résilients qui parlent aux family offices et aux CGP ainsi qu’aux investisseurs privés. En termes de ratio rendements/risques, cette stratégie offre une belle protection du capital à la baisse qui nous permet de ne pas ou peu souffrir quand le marché chute. Ce ne serait pas possible avec de la gestion passive, c’est pourquoi nous ne faisons que de la gestion active reposant sur de la conviction. Cette notion de protection est donc très appréciée par nos clients dont l’objectif est de protéger leur capital. Sur le long-terme, la surperformance est exceptionnelle avec une forte génération d’alpha. Gérée par une équipe très expérimentée et entièrement dédiée, cette stratégie pèse 20 milliards d’actifs chez Morgan Stanley IM.

Qu’en est-il de l’aspect ISR ?

L’ISR est une préoccupation importante pour nous et nos clients. Cet aspect s’applique maintenant sur toutes nos classes d’actifs et nos stratégies de gestion. Ainsi, la profondeur dans notre réflexion est plus grande et l’ISR est désormais complètement intégré au sein de nos process.

Quelles sont vos perspectives de développement sur les acteurs institutionnels ?

Elles sont très fortes et nous nous appuyons sur l’expertise et le réseau de la banque d’une part mais aussi sur la notion de partenariat stratégique avec les investisseurs. Nous mettons également l’accent, notamment sur le marché français, vers les assureurs qui représentent une ambition de développement importante. Notre objectif est également de renforcer notre position sur le marché wholesale. Nous avons un nombre de partenariats historiques avec plusieurs banques privées que nous souhaitons renforcer. Nous pensons pouvoir apporter de l’innovation auprès de ces acteurs car nous avons des solutions d’investissements solides à faire valoir.

Propos recueillis par Yacine Kadri

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