La dette totale des ménages américains s'élève à près de 13 000 milliards de dollars, un montant supérieur au pic atteint lors de la crise de 2007. Cette fois-ci, la faille pourrait venir des prêts automobiles.

Le secteur bancaire américain ne semble pas apprendre de ses erreurs. Dix ans après la crise des subprimes qui a ébranlé l’ensemble du système financier, la Fed de New York met en garde sur l’endettement des ménages américains qui s’élève à 12 960 milliards de dollars au troisième trimestre 2017, soit une hausse de 0,9 % sur un an. Pour mémoire, en 2008, la dette s'élevait à 12 675 milliards de dollars. Pour autant, l'institution ne tire pas encore la sonnette d’alarme.

Shadow banking

Depuis la crise, les banques américaines ont en effet sécurisé le recours aux prêts immobiliers. Leur taux de défaillance ne s'élève plus qu’à 1,2 %. Et comme ces derniers représentent, 8 740 milliards d’encours, soit 67 % du total, ils limitent la création d’un risque systémique. Mais on ne peut malheureusement pas dire que les institutions bancaires américaines aient appris de leurs erreurs. Car dans le même temps, les crédits automobiles ont explosé et les banques se montrent très accommodantes dans leur obtention. En un an, leurs encours ont progressé de 1,9 % pour atteindre 1 117 milliards d’euros.  Sur ce total, la part des crédits subprime représente 24 % des crédits auto, soit 300 milliards de dollars. 23 millions d'Américains ont ainsi souscrit un prêt de ce type.

La Fed est d’autant plus préoccupée par ce phénomène qu’il se passe en dehors de tout contrôle. Ces prêts « subprime » sont en effet accordés en majorité par des fabricants ou des concessionnaires, c'est-à-dire des non-banques. Non soumis aux réglementations bancaires, les acteurs du shadow banking prennent plus de risque. Le taux de défaut y est d'ailleurs bien plus élevé : il atteint 9,7 % dans ces shadow bank contre 4,4 % dans les banques traditionnelles. Heureusement, les montants en jeu sont beaucoup moins importants que lors de la crise de 2007. De plus, la conjoncture économique favorable limite la probabilité d’une explosion du système.

Vincent Paes

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