En construisant sa propre plate-forme digitale pour le traitement des dossiers du cabinet, Sekri Valentin Zerrouk prouve que les avocats peuvent proposer des outils technologiques innovants en réponse à des attentes manifestes de clients.

« Une nouvelle expérience client-avocat. » Telle est la promesse faite par le cabinet indépendant SVZ aux utilisateurs de son Legal Cluster, à savoir une plate-forme digitale de suivi du traitement des dossiers. En réalité, c’est plus que ça explique Jean-Marie Valentin, l’associé qui a consacré de longs mois à la conception et l’optimisation de l’outil. « Pour chaque dossier nous créons un site dans le site. » Dès lors, tous les intervenants du dossier, avocats de SVZ, partenaires, et bien sûr le client lui-même, peuvent prendre la main sur l’interface qui évolue en fonction des pièces déposées, des procédures engagées, des notes rédigées, amendées, négociées, etc. C’est aussi la création d’une communauté : « Par exemple, si un de mes clients du secteur de l’habillement souhaite négocier avec Amazon, il pourra échanger avec ses homologues pour avoir un retour d’expérience et repérer les pièges », illustre l’avocat. Cette plate-forme digitale collaborative porte un nom : MySVZ.

 

Une global law firm indépendante

Sur chaque dossier, les avocats de SVZ créent un « legal cluster » (voir capture d’écran) et offrent un accès au client et à ses partenaires. Ces derniers peuvent être aussi bien les correspondants du cabinet appelés à intervenir concernant l’incidence du dossier dans leur juridiction, ou les conseils sollicités par le client lui-même. Par la force du digital, SVZ devient une global law firm indépendante. D’ici deux ans, le nombre d’avocats membres de la communauté devrait atteindre le millier, créant un cabinet international de taille majeure.

Bien sûr, SVZ garde la main sur l’entrée de nouveaux avocats. Pas question que le legal cluster ne se transforme en une plate-forme de référencement ou de recherche d’un avocat. « Ce n’est pas un outil de centralisation comme Uber », se défend son concepteur. En revanche, lorsqu’un avocat partenaire confie un dossier à SVZ, qui lui crée alors un legal cluster, il peut en voir l’évolution du traitement. Les utilisateurs sont en mesure de « travailler simultanément sur les mêmes documents, contrôler l’avancée des travaux, disposer d’un classement des fichiers, consulter en temps réel un aperçu de la consommation des heures facturées, donner son niveau de satisfaction, effectuer les signing à distance, etc. » Ce qui devrait créer une forte adhésion de la part des best friends du cabinet.

 

« Comme en interne »

Le « cluster » contient également une bibliothèque de documents qui permet de les consulter, de les éditer et de les partager. « En réalité, ce qui est habituel en interne dans une entreprise devient possible avec tous les acteurs d’un dossier », résume Jean-Marie Valentin. Pour lui, le cabinet ne fait que s’adapter aux besoins du client. Un constat rendu possible à la suite d’une consultation menée en 2015 de ses principaux interlocuteurs pour identifier quel outil de gestion du quotidien leur serait le mieux adapté. « Le marché avait des besoins insatisfaits. La mobilité, le travail en équipe, l’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée ou la mesure de la satisfaction sont des besoins exprimés à la fois par les entreprises et par les collaborateurs du cabinet », peut-on lire dans le communiqué de presse.

Même si le legal cluster répond aux attentes de tout type d’entreprise, il s’adresse particulièrement à deux typologies de clientèle : les directeurs juridiques des ETI, dont les problèmes sont proches de ceux des grands groupes, et les fonds d’investissement pour le travail en mode projet avec les banques, les investisseurs, la cible, les avocats, les autres conseils, etc.

 

Le meilleur du legal dans le meilleur de la tech

Finalement, les mois de recherche, de travail, d’amélioration, l’identification des bons outils informatiques et le lent perfectionnement de la plate-forme se retrouvent derrière un site d’une grande simplicité. D’utilisation très intuitive, ouverte aux nouvelles demandes et à l’extension du réseau des intervenants, le legal cluster ressemble à ce que tout cabinet devrait pouvoir proposer : le meilleur du legal dans le meilleur de la tech. « Je suis convaincu que d’ici cinq ans, tous les avocats auront des plates-formes similaires », conclut Jean-Marie Valentin. Une longueur d’avance qui préfigure l’avocat du futur.

 

Pascale D’Amore

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