Le retrait américain d'Afghanistan ressemble fâcheusement à la fin de la guerre du Vietnam. Les Etats-Unis doivent-ils pour autant avoir peur du déclin ? Pas forcément...

Un hélicoptère militaire qui évacue du personnel civil sur le toit de l’ambassade des États-Unis à Kaboul. L’image est un quasi copié-collé d’une scène vécue par l’Oncle Sam à Saïgon fin avril 1975. Pour une large partie de l’opinion publique, la situation de la première puissance mondiale est la même qu’à la fin de la guerre du Vietnam : des milliers de morts et une défaite dans un conflit asymétrique. Le tout sur fond de tensions raciales, de révolution culturelle, de présidents critiqués et de doutes existentiels. Il y a quelque chose de vrai dans cette comparaison : le mouvement Black Lives Matters remplace les Black Panthers, l’idéologie woke se substitue aux hippies, la peur d’être dépassé par la Chine est la même que la crainte générée par l’URSS, Joe Biden est jugé aussi impuissant que Gerald Ford et Jimmy Carter. En bref, la peur du déclin hante l’Amérique.

Si l'Histoire est un éternel recommencement, l'Amérique n'a pas à craindre le futur

Doit-elle pour autant craindre le futur ? Une fois encore, tirons les leçons de l’Histoire. Dix ans après la débandade au Vietnam, les États-Unis n’ont jamais été aussi puissants. Les raisons de cette renaissance sont multiples : puissance financière inégalée, dépenses militaires faramineuses, maîtrise des technologies de rupture (informatique, télécoms…), force de frappe culturelle, capacité à attirer les meilleurs cerveaux du globe. En ce XXIe siècle, le pays à la bannière étoilée garde l’ensemble de ces atouts. Le Nasdaq, le Dow Jones et les Gafa règnent sur le monde, la jeunesse du monde danse toujours sur de la musique made in USA. Nous rêvons toujours devant Hollywood mais aussi Netflix, les étudiants les plus brillants du globe sont aimantés par les universités locales, la crème de la crème des geeks se rue vers la Silicon Valley où se construit le monde de demain, le pays est en pointe en matière d’IA, de biotech, de fintech ou d’industrie aérospatiale, près de la moitié des dépenses militaires du globe viennent de l’armée américaine… Lorsque qu’ils font face à une crise, les Américains sont capables de se réinventer, d’innover et d’en sortir plus forts. Rendez-vous en 2035.

Lucas Jakubowicz

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