Un peu de socialistes, un peu de centristes, une pincée de personnalités de droite et un zeste de profils issus de la société civile. Pour former son nouveau gouvernement, Emmanuel Macron a changé les têtes mais pas la méthode.

13 jours. C’est le temps qui s’est écoulé entre la démission de Gérard Collomb et l’annonce de son remplacement. Celui-ci est accompagné d’un remaniement que l’on peut qualifier de moyenne envergure. Le nom des nouveaux entrants a été annoncé le 16 octobre. Comme pressenti, Stéphane Travert à l’Agriculture et Françoise Nyssen à la Culture ont quitté le gouvernement. Voici ce qu’il faut savoir sur les nouveaux ministres et secrétaires d'Etat.

Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur : pour le poste de ministre de l’Intérieur, Emmanuel Macron avait le choix entre deux écoles : nommer un fidèle connu des élus ou opter pour un spécialiste des questions de sécurité mais dénué d’ancrage territorial. Après réflexion, le Président a opté pour le premier choix. Christophe Castaner, marcheur de la première heure prend la succession de Gérard Collomb Place Beauvau. Député des Alpes-de-Haute-Provence, il était jusqu’alors ministre des Relations avec le Parlement tout en étant délégué général de la République en marche.

Christophe Castaner est peu familier des questions liées à la sécurité. Pour l’épauler, il sera assisté d’un secrétaire d’Etat au profil de technicien : Laurent Nunez, ancien patron de la DGSI et préfet de formation.

Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’alimentation : Emmanuel Macron et Edouard Philippe continuent à pêcher de nouvelles têtes parmi les élus socialistes. Et Didier Guillaume est une prise de choix. Agé de 59 ans, le sénateur de la Drôme président du groupe socialiste au Sénat entre 2014 et 2018 est un pilier de l’aile droite du PS. Il a notamment été directeur de campagne de Manuel Valls lors de la primaire citoyenne de 2017. Il remplace Stéphane Travert, également ancien membre du PS. Stéphane Travert était jugé trop proche des lobbys agro-alimentaires et peu concerné par la transition écologique. Son action au gouvernement est en partie la cause de la démission de Nicolas Hulot.

Marc Fesneau, ministre des relations avec le Parlement : selon de nombreux observateurs de la vie politique, Marc Fesneau tenait la corde pour le ministère de l’Agriculture. Il remplace finalement Christophe Castaner au poste de ministre des relations avec le Parlement. Ce proche de François Bayrou était jusqu’alors député du Loir-et-Cher et président du groupe Modem à l’Assemblée nationale. Cette nomination permet « d’arrimer » encore plus le Modem à la majorité présidentielle.

Franck Riester, ministre de la Culture : le remaniement permet à un nouveau mouvement politique de faire son entrée au gouvernement. Franck Riester, président d’Agir Les Constructifs, remplace Françoise Nyssen au ministère de la Culture. Député UMP de Seine-et-Marne depuis 2007, il a quitté la droite traditionnelle en 2017 pour fonder Agir Les Constructifs dont il est président de groupe à l’Assemblée nationale. C’est également un spécialiste des questions de culture et d’audiovisuel. Il a été rapporteur des projets de loi Hadopi 1 et Hadopi 2.

Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires : si l'exécutif  fait entrer de nouvelles personnalités, il laisse aussi place à la promotion interne. C’est le cas pour l’élue Modem Jacqueline Gourault qui devient ministre de la Cohésion des territoires en remplacement de Jacques Mézart. Elle était jusqu’alors ministre déléguée auprès du ministère de l’Intérieur.

Gabriel Attal : secrétaire d’Etat à la Jeunesse : né en mars 1989, Gabriel Attal est le benjamin du gouvernement. Il est nommé secrétaire d’Etat à la jeunesse. Son ministre de tutelle est Jean-Michel  Blanquer.

Les autres nominations : d'autres personnalités moins connues font leur entrée au gouvernement.

- Emmanuelle Wargon : directrice des affaires publiques de Danone, elle remplace Sébastien Lecornu au poste de secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique.

- Christelle Dubos : la députée LREM de Gironde est elle aussi nommée secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique.

- Agnès Pannier-Runnacher : directrice générale de la Compagnie des Alpes, elle remplace Delphine Geny-Stéphann au poste de secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire.

Ils voient leur périmètre s’élargir : Un remaniement est bien souvent l’occasion de réajuster les périmètres d’action de certains ministres et secrétaire d’Etat. Certains ont vu leur portefeuille s’étoffer.

- Jean-Michel Blanquer : le ministre de l’Education nationale devient également le ministre de la Jeunesse et se voit assisté d’un secrétaire d’Etat, le jeune macroniste Gabriel Attal.

- Sébastien Lecornu : Ce proche de Bruno Le Maire devient ministre d’Etat auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales.

- Julien Denormandie : Jusqu’à présent secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires, il devient ministre délégué auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargé de la Ville et du Logement.

Lucas Jakubowicz (@lucas_jaku)

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