Mercredi 20 mai, la Commission européenne émet des recommandations par pays, qui mettent l'accent sur la nécessité de construire une croissance durable. Bruxelles en profite pour réaffirmer desserrer l'étau budgétaire auquel les pays sont normalement soumis.

Chaque année en mai, la Commission européenne évalue les programmes d’action nationaux des États membres. À l’issue de son analyse, intitulée « paquet semestre européen du printemps », Bruxelles émet un projet de recommandations par pays. Cette fois-ci la feuille de route prend des accents différents puisque sa publication intervient en pleine crise liée au Coronavirus. Le document, dévoilé ce mercredi 20 mai, prône une réaction coordonnée des 27 territoires face à la pandémie.

« Tel un astéroïde, le Coronavirus a heurté de plein fouet l'économie européenne. Le présent paquet 'semestre européen' du printemps a été remodelé et rationalisé de manière à guider nos États membres à travers la tempête », déclare Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif.

Les recommandations s'articulent autour de deux objectifs. D’abord, il s'agit, à court terme, d'atténuer les graves conséquences socio-économiques de la pandémie de coronavirus. Ensuite, à court et moyen terme, de parvenir à une croissance durable et inclusive qui facilite la transition écologique ainsi que la transformation numérique, selon les mots de la Commission.

Un paquet « redéfini »

Pour mémoire, le semestre européen fonctionne en plusieurs phases qui s’étalent tout au long de l’année. En décembre, la Commission présentait la stratégie annuelle pour une croissance durable, reposant « sur la promotion de la durabilité compétitive dans l’objectif de créer une économie qui soit au service des personnes et de la planète ». Pas question de remettre en cause ce cap : « Avec l’apparition de la crise liée au coronavirus, cette stratégie garde une importance capitale. »

Les recommandations couvrent les quatre dimensions de la « durabilité compétitive », à savoir la stabilité, l'équité, la viabilité environnementale et la compétitivité. Elles accordent une attention particulière à la santé. Les recommandations traduisent également la volonté de Bruxelles d'intégrer les objectifs de développement durable des Nations unies.

Qualité plutôt que quantité

Les recommandations abordent des questions telles que l'investissement dans la santé publique et la résilience du secteur de la santé, la préservation de l'emploi par un soutien au revenu des travailleurs touchés, l'investissement dans le capital humain et les compétences, le soutien au secteur des entreprises et la lutte contre la planification fiscale agressive ainsi que le blanchiment de capitaux. « La reprise et l'investissement doivent aller de pair, pour refaçonner l'économie de l'UE face aux transitions numérique et écologique. »

Les recommandations par pays en matière budgétaire sont, cette année, de nature qualitative et s'écartent des obligations budgétaires qui s'appliqueraient normalement. L’exécutif européen se garde, compte tenu des incertitudes sans précédent, de soumettre des États membres à une procédure de déficit excessif. Un vrai changement de paradigme qui donne de l’air aux pays.

OV

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