Le 24 septembre, les grands électeurs sont appelés à renouveler la moitié du Sénat. L’arrivée de 170 nouveaux élus à la chambre haute aura-t-elle un impact sur la vie politique du pays ? Décryptage.

C’est le dernier défis électoral de l’année pour Emmanuel Macron. Après avoir remporté la présidentielle, torpillé les législatives, bouleversé l’ordre établi par les partis « traditionnels », la République en marche espère remporter un maximum de sièges au palais du Luxembourg le 24 septembre prochain. L’objectif ? Se rapprocher de la majorité des trois cinquièmes du Congrès  ̶  soit 555 parlementaires. Un chiffre* qui permettrait au Président d’avoir les mains totalement libres pour mettre en oeuvre la révision constitutionnelle dont il aura besoin pour mener à bien le projet « pour la confiance dans notre vie démocratique », premier grand chantier de son quinquennat.

Pas de révolution de palais

Contrairement aux échéances électorales du printemps dernier, LREM aura cette fois plus de mal à tirer son épingle du jeu. D’abord parce que la cote de popularité d’Emmanuel Macron ne cesse de chuter depuis le début de l’été. Hausse de la CSG, coup de rabot sur les APL… La majorité multiplie les déclarations impopulaires. Ensuite, et surtout, parce que seuls les grands électeurs, élus pour la plupart en 2014 et 2015, alors que la droite avait le vent en poupe, sont appelés à voter. Les Républicains devraient ainsi conserver sans difficultés leur majorité à la chambre haute. « Avec le collège, nous sommes confrontés à la vieille politique », murmure-t-on dans les couloirs de LREM. « Il n’y aura pas de révolution de palais à Luxembourg », confirme Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement dans Paris Match. La majorité présidentielle – composée actuellement de vingt-neuf sénateurs – devrait néanmoins renforcer sensiblement ses rangs. La droite, comme la gauche, espèrent de leurs côtés conserver un maximum de sièges. Leur dernière chance de peser dans le débat public avant 2019, date des prochaines élections européennes.

@CapucineCoquand

* L’article 89 de la Constitution prévoit qu’un projet de révision constitutionnelle ne peut être approuvé que s’il réunit la majorité des trois cinquièmes du parlement réuni en Congrès.

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