PSA et Fiat Chrysler Automobiles officialisent leur projet de fusion pour créer le quatrième groupe automobile mondial. L’opération devrait permettre d’atteindre progressivement 3,7 milliards d’euros de synergies.

Les discussions entre Fiat Chrysler Automobiles et le groupe PSA avancent. Après acceptation par leurs conseils d’administration respectifs, les deux constructeurs européens communiquent leur projet de fusion, applaudi par les pouvoirs publics des deux côtés des Alpes. L’action Peugeot perd 5 % à la Bourse de Paris pendant la nuit à la suite de l’annonce et continue à baisser tout au long de la journée. Outre-Atlantique, l’accueil est plus enthousiaste puisque Fiat Chrysler s’échange entre 3 % et 4 % plus haut que la veille.

PSA obtient un avis favorable à la poursuite de discussions exclusives de la part des organisations syndicales lors du comité économique et social extraordinaire. Du côté de FCA, les autorités américaines examineront l’affaire de près, du fait de la présence du chinois Donfeng au capital. Il faudra encore attendre les autorisations des autorités de la concurrence dans plusieurs pays et notamment celle de l’Union européenne. Carlos Tavares se veut rassurant en affirmant être « prêt à faire toutes les concessions nécessaires ».

Une histoire de familles

Ce rapprochement n’est pas une surprise. Les premiers pourparlers entre Fiat et Peugeot remontent à 2009, mais les familles propriétaires refusaient de céder le contrôle. Depuis 2014, le groupe turinois, à l’époque dirigé par Sergio Marchionne, ne cesse d’évoquer sa volonté de nouer des alliances. À l’été 2018, PSA annonce être « ouvert à toutes les propositions (…) mais il faut être deux pour faire un deal ». Pourtant en mai 2019, c’est Renault qui semble avoir les faveurs de FCA, jusqu’à ce que cette dernière retire son offre quelques semaines plus tard.

Si le projet de fusion entre Fiat Chrysler Automobiles et la marque au Lion s’officialise aujourd’hui, c’est bien parce que les familles Peugeot et Agnelli sont parvenues à s’entendre sur la gouvernance et sur le capital. Après la fusion, la participation des Italiens serait supérieure à celle des Français, à 14,5 % contre 6 %, mais le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, assurerait le rôle de directeur général du futur groupe européen pendant au moins cinq ans. Côté FCA, le président actuel et petit-fils de Gianni Agnelli, John Elkann, conserverait la présidence. Les deux hommes rejoindraient le conseil d’administration auprès de cinq membres nommés par PSA et quatre par FCA. Le siège se situerait en territoire neutre, aux Pays-Bas.

Égalité et complémentarité

Les discussions mèneraient à une fusion entre égaux où chacune des sociétés détiendrait 50 % de la nouvelle entité. Le rapprochement déboucherait sur la formation du numéro 4 mondial avec 8,7 millions de véhicules vendus chaque année. À terme, les synergies devraient s’élever à 3,7 milliards d’euros par an, sans prendre en compte la fermeture d’usines.


Le rapprochement  déboucherait sur la formation du numéro 4 mondial avec 8,7 millions  de véhicules vendus  chaque année

Avec quatorze marques, Fiat, Chrysler, Alfa Romeo, Jeep, Abarth, Lancia, Maserati et Dodge en provenance de FCA et Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall pour l’Hexagone, le groupe automobile disposerait de toute la gamme de véhicules. Pour PSA, ce mariage lui ouvrirait les portes de l’Amérique et lui permettrait d’atteindre un volume plus important. De son côté, Fiat bénéficierait des avancées technologiques en matière de véhicule propre de Peugeot, et se renforcerait en Europe.

Anne-Gabrielle Mangeret

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