Les solutions « SaaS » offrent de nombreux avantages mais dans un métier réglementé comme la gestion de patrimoine, où les données traitées sont extrêmement sensibles, les décideurs doivent faire le bon choix pour ne pas mettre en risque leurs activités opérationnelles ou, pire, leur réputation.

Depuis une vingtaine d’années, le monde a subi une transformation profonde liée au fort développement d’internet et du cloud computing. Cette révolution numérique a permis l’apparition progressive puis massive de solutions logicielles en tant que service, dits « SaaS ».

Auparavant, la pratique commune était d’avoir ses propres centres de données et d’y faire installer les logiciels nécessaires à la bonne marche de la société. Ces installations étaient lourdes et coûteuses et toute évolution nécessitait d’être programmée longtemps à l’avance. Le client se devait d’acheter la licence et de l’amortir sur plusieurs années, ce qui n’était pas avantageux d’un point de vue financier.

Aujourd’hui, avec le cloud computing et le SaaS, ces problématiques ont disparu. En mode SaaS, les logiciels sont installés sur des serveurs distants plutôt que sur la machine de l’utilisateur, c’est l’éditeur du logiciel qui fournit l’hébergement dans son service dont les clients n’ont plus à se préoccuper. Les clients ne paient plus de licence d’utilisation pour une version mais utilisent le service en ligne en contrepartie du paiement d’un abonnement. Tous les clients utilisent la même version du logiciel avec la possibilité de le configurer aux besoins de l’entreprise.

Explorons plus en détail les avantages d’une solution SaaS pour un wealth manager :

  • - La facilité d’utilisation de la Solution : dans un monde ou la mobilité et le travail à distance sont devenues la norme, les utilisateurs peuvent se connecter à leur outil de travail de n’importe ou et n’importe quand, une simple connexion internet suffit.
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  • - Une disponibilité plus rapide : quoi de plus frustrant lorsque l’on souhaite s’équiper d’une nouveau logiciel de devoir attendre plusieurs mois pour sa mise en place ? Avec le SaaS, la solution peut être déployée en quelques minutes de façon automatisée.
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  • - Lorsque vous souscrivez un abonnement à une solution SaaS, vous êtes également assuré de bénéficier d’évolutions fonctionnelles régulières. En effet, l’éditeur SaaS va vouloir vous conserver à long terme et continuera donc à développer sans relâche pour vous fidéliser.
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  • - Un autre avantage est le fait de pouvoir faire évoluer l’utilisation aux besoins de votre activité. Ajouter un utilisateur peut se faire en quelques secondes et sans intervention de l’éditeur tout comme vous pourrez opter pour une offre de services plus complète si vous le souhaitez.
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  • - Avec le SaaS, plus de problème de scalabilité si votre utilisation croît fortement ou votre base de données est de plus en plus lourde, le logiciel en SaaS est en effet hébergé dans un cloud public et l’éditeur aura la possibilité d’augmenter très rapidement le nombre de machines disponibles.
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  • - La mutualisation du logiciel, à la fois applicative et fonctionnelle puisque tous les clients disposent de la même version, et l’utilisation du cloud permettent ainsi une baisse significative des coûts de maintenance qui sont partagés.
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  • - Enfin, l ’utilisation de Logiciels en tant que Service facilite aussi l’interconnectivité avec d’autres logiciels. Ce n’est pas uniquement dû à l’utilisation de logiciels « SaaS » mais au fait que les logiciels les plus récents utilisent des API (Application Program Interface) qui rendent possible la communication entre deux logiciels.

 

Quelles sont les questions à se poser lorsque l’on souhaite basculer vers des applications SaaS ?

Les points d’attention sont nombreux et certains sont spécifiques à certaines activités très sensibles exercées par les wealth managers, on pense par exemple aux activités de relation client, de reporting des portefeuilles ou d’échange de documents.

Le premier point concerne la sécurité des données qui seront hébergées sur le logiciel SaaS. Il faudra s’assurer que le fournisseur a mis en place divers mécanismes de sécurité, aussi bien à la connexion des utilisateurs que concernant la protection des données. En matière de connexion, l’authentification simple par mot de passe est la règle a minima mais vous pouvez privilégier des solutions qui offrent une double authentification dite « forte ». En matière de protection des données, assurez-vous que la base de données qui est hébergée dans le Cloud offre un cryptage suffisant pour résister à une attaque externe.

Les déboires récents d’un hébergeur Cloud européen victime d’un incendie majeur qui a entraîné la perte de données pour de nombreuses sociétés montrent également l’importance de s’enquérir de l’hébergement proposé. La sécurité offerte par les principaux hébergeurs n’est pas en tant que telle le problème car ces derniers disposent de centaines d’ingénieurs Sécurité mais c’est plutôt le contrat qu’aura souscrit le fournisseur qui importe. Celui-ci doit vous confirmer que le logiciel et les bases de données sont répliquées dans plusieurs centres de données différents et que des mécanismes de sauvegarde régulières des données sont opérationnels.

L’éditeur doit également vous rassurer sur la Conformité de l’hébergeur et de sa solution au RGPD. Ce règlement encadre le traitement des données personnelles et la majorité des Fintech SaaS les ont intégrées à l’origine dans leurs solutions. Le fait que l’éditeur soit conforme au RGPD ne vous libère pas pour autant de vos obligations vis-à-vis de vos utilisateurs à qui vous devrez également assurer votre conformité RGPD.

Dans le cas ou l’utilisation d’un logiciel SaaS entraînerait le transfert, le partage et l’échange de documents ou de fichiers via la solution choisie, il faudra aussi vérifier que les fichiers ou documents transférés sont encryptés selon les protocoles les plus récents. Dans un métier ou la personnalisation est de mise, il est également important d’étudier la possibilité de pouvoir personnaliser la solution selon vos besoins.. Votre fournisseur devra pouvoir vous proposer de configurer le logiciel, de façon autonome ou par ses équipes, afin qu’il vous permette par exemple d’utiliser votre propre questionnaire de KYC ou que votre organisation interne, avec les rôles et droits afférents à chaque utilisateur, puisse être correctement paramétrée.

Par ailleurs, vous aurez besoin de faire communiquer les différents logiciels de la société entre eux. Vérifiez donc bien que l’éditeur dispose d’une API et qu’il a déjà des partenariats technologiques avec d’autres éditeurs, cela montrera sa compétence en la matière et sa volonté de travailler avec d’autres. Enfin, il est fondamental de vous assurer que le Support client qui vous est proposé est de bonne qualité et permettra de répondre rapidement aux demandes des utilisateurs en cas de problèmes.

En conclusion, et à condition de se poser les bonnes questions, le logiciel en mode SaaS a tout pour devenir la norme en Wealth Management malgré les contraintes fortes en matière de sécurité, confidentialité et de personnalisation. Vous y gagnerez d’un point de vue opérationnel et financier et pourrez vous concentrer sur votre cœur de métier : le conseil à vos clients et la gestion de leur patrimoine.

Yann Charraire, Directeur Général Délégué OneWealthPlace et CEO de Airwealth.

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