Le 21 juillet, le président de la République a pris la parole durant dix-sept minutes sur TF1 pour évoquer le plan de relance européen. Voici les points importants.

Il avait promis d’être jupitérien et de limiter sa parole. Pourtant, depuis le début de la crise sanitaire, Emmanuel Macron est un président loquace qui multiplie les adresses à la Nation. Après une interview le 14 juillet, le président de la République s’est exprimé le 21 juillet. L’occasion pour lui de revenir sur un sujet ô combien important et pourtant peu médiatisé : le plan de relance européen. Conclu après plus de 90 heures d’intenses négociations, il mérite, selon Emmanuel Macron, d’être expliqué au Journal de 20h : "C’est le moment le plus important de la vie de notre Europe depuis la création de l’euro (…) je veux que nos concitoyens (en) mesurent l’importance".

40 milliards venus de Bruxelles

Concrètement, la France devrait recevoir 40 milliards d’euros de la part de l’UE, ce qui fait de l’Hexagone le troisième pays bénéficiaire du plan de relance communautaire après l’Italie et l’Espagne. Cette somme, correspondant à 40% du plan de relance national, devrait servir en premier lieu à "créer des emplois dans les secteurs industriels et écologiques, à soutenir nos entreprises, la relance des secteurs stratégiques, les politiques de santé, la culture, la politique de l’éducation". De quoi stimuler l’offre. Mais la demande n’est pas oubliée puisqu’une partie de la somme allouée par Bruxelles devrait servir à augmenter l’allocation de rentrée.

Qui paiera ?

Les 750 milliards sont le fruit d’une dette citoyenne émise en commun qu’il faudra rembourser. Mais le président de la République a affirmé que "ce n’est pas le contribuable français qui paiera". Plusieurs sources de financement sont évoquées par le président de la République. Parmi elles, les "grandes entreprises internationales parfois européennes". Ce qui suppose une fiscalité européenne "que nous allons bâtir".

Concrètement, trois taxes sont évoquées par les 27 : une sur le plastique non recyclé (qui devrait voir le jour début 2021), une sur les géants du numérique, une troisième sur le carbone. Ce qui suppose un consensus politique et une volonté inébranlable puisque les législateurs européens seront opposés à de puissants lobbys qui ont le plus souvent gain de cause à Bruxelles. Les projets finançant le plan de relance pourraient faire grincer des dents en Inde et en Chine puisque le président estime que "lorsque nous importons de l’acier de l’autre bout du monde, par exemple d’Inde et de Chine", les conditions de production et de transport sont "moins vertueuses". De quoi justifier, selon lui, la mise en place d’une taxe aux frontières.

Durant sa prise de parole de 17 minutes, le président de la République a également abordé la question de la gratuité des masques ou celle des incivilités. Ce qui n’a pas réussi à attirer les téléspectateurs. Selon les données de Médiamétrie, le JT a réuni 5,7 millions de personnes, soit la fourchette d’audience habituelle. Loin des 8 millions réunis le 14 juillet.

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