Le chef d’entreprise, fraîchement nommé à la tête de Telecom Danemark, est l’un des principaux artisans de la campagne de François Fillon et continue d’orchestrer pour lui les contributions issues de la société civile.

Décideurs. La société civile a joué un rôle très important dans la réalisation du programme de François Fillon…

Pierre Danon. Elle a même joué un rôle central, puisque les propositions viennent de la société civile ! Il y a trois ans, Jérôme Chartier a eu l’idée de réunir autour de François Fillon les principaux contributeurs intellectuels (à ne pas confondre avec les donateurs) issus de la société civile. On leur demandait non pas de s’engager mais de venir discuter et d’apporter des idées de façon confidentielle. Ces rendez-vous ont réuni environ deux cents personnes trois à quatre fois par ans. Nous avons en parallèle organisé des comités en région sur des thématiques précises (agriculture, famille, entrepreneurs…). L’engouement a été extraordinaire puisqu’il existe aujourd’hui près de 2 000 comités. Nous avons en janvier dernier décidé d’élargir ce conseil de la société civile pour qu’il soit davantage représentatif de la population. C’est comme ça qu’est né le conseil national de la société civile que je préside.

 

A-t-il vocation à apporter des propositions complémentaires ?

Pas forcément, car le programme est déjà très abouti. L’objectif principal du conseil national de la société civile, c’est de mettre en lumière de façon très concrète et accessible le projet de François Fillon grâce à une lecture transversale. Sur ce point, c’est du marketing pur. Sur certaines thématiques néanmoins, comme le sport, où pratiquement aucune proposition n’existe, une équipe travaille à l’élaboration de propositions.  

 

« Contrairement à Emmanuel Macron, François Fillon a le courage de la vérité et pointe du doigt ce qui ne va pas »

 

Comment s’organise-t-il aujourd’hui ?

J’en suis le président, Joël Pain est secrétaire général et nous avons quatre vice-présidents : Virginie Calmels (sensibilité Juppé), Maud Fontenoy (sensibilité Sarkozy), Madeleine de Jessey (sensibilité Sens commun) et Geoffroy Didier.

 

En tant que chef d’entreprise, êtes-vous en quelque sorte la « caution terrain » de François Fillon ?

La « caution terrain » de François Fillon, c’est lui-même ! Depuis trois ans, il rencontre les Français, il écoute, s’intéresse. À cette expérience s’ajoute une intelligence hors norme, faisant de lui quelqu’un qui sent la France, qui est capable de dire quelle mesure passera et quelle mesure ne passera pas auprès des Français. Il avait en revanche besoin qu’on aide les groupes de travail à avancer, parce que même s’il travaille beaucoup, François Fillon n’a pas la science infuse sur tous les sujets. J’ai donc encadré une quarantaine de professionnels qui ont pu apporter leurs idées, même si François Fillon a toujours eu le dernier mot. C’est vraiment son projet.

 

Difficile donc d’envisager qu’il puisse être porté par quelqu’un d’autre…

Ce serait très difficile. Impossible surtout d’imaginer qu’il puisse être appliqué par quelqu’un d’autre. Ses idées viennent de la société civile, mais tout ce qu’il dit, il l’a travaillé et arbitré.

 

Beaucoup de chefs d’entreprise sont séduits par Emmanuel Macron. Comprenez-vous pourquoi ?

Il y avait aussi beaucoup de chefs d’entreprise séduits par Bruno Le Maire ou Alain Juppé. Il faut rappeler aux entrepreneurs qu’Emmanuel Macron n’a l’intention d'abandonner ni le compte pénibilité ni la retenue à la source, deux inventions de technocrates parisiens qui ne comprennent pas le mal qu’ils font aux entreprises. Mais force est de constater qu’Emmanuel Macron a une bonne communication. Je crois que beaucoup de Français, y compris des chefs d’entreprise, ont envie d’entendre que la situation n’est pas si grave, et qu’on peut relever le pays avec des efforts marginaux. Il me fait penser au serpent Kaa du Livre de la jungle et à son célèbre « aie confiance ». Ce n’est pas la méthode de François Fillon qui, lui, a le courage de la vérité et pointe du doigt ce qui ne va pas.

 

François Fillon doit donc continuer sa campagne…

Bien sûr, et je le supplie même de le faire.

 

 

Propos recueillis par Capucine Coquand

@CapucineCoquand

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