Avec 23,9 milliards de dollars d’actifs sous gestion, Unigestion est un acteur incontournable du marché. Son acquisition d’Akina en février dernier en fait une référence dans le domaine du private equity unique sur le marché mondial des petites et moyennes capitalisations.

Décideurs. Comment expliquez-vous la bonne santé du private equity ?

Paul Newsome. Il y a selon moi trois raisons. La première est que les investisseurs ont reçu beaucoup d’argent de la part de leur GPs et ils souhaitent désormais le réallouer. De plus, le marché du private equity a su délivrer des performances solides au cours des dernières années. Les taux bas n’ont fait que renforcer son attractivité. Enfin, nous assistons à l’arrivée de nouveaux investisseurs étrangers sur le marché européen ce qui permet aux GPs de lever plus d’argent.

Vous parlez d’attractivité. Pour vous, à partir de quel niveau peut-on parler de bonne performance ?

Nous nous concentrons sur le small and mid-market. Sur ces secteurs, je dirai qu’entre 16 % et 20 % net, cela devient très intéressant.

En dehors de la performance, quels sont vos critères pour investir dans un GP ?

Nous sommes convaincus que les performances passées d’un gérant ne sont pas un indicateur fiable garantissant ses performances futures. Nous identifions tout d’abord des opportunités intéressantes à partir de données macroéconomiques et sectorielles pour chaque zone géographique. Puis, nous analysons la stratégie globale du GP par rapport à ces opportunités. Nous regardons également la force et le potentiel de l’équipe.

Comment ont évolué vos relations avec les GPs au fil des ans ?

Dans le bon sens et des deux côtés, je pense. Nous avons une approche beaucoup plus collaborative. En particulier dans le small et mid market, les GPs tentent de créer un vrai partenariat avec leurs LPs les plus importants.  Ils vont chercher des conseils auprès d’eux en ce qui concerne d’éventuels conflits d’intérêts, leur point de vue macroéconomique et d’autres tendances que nous pouvons observer au travers de notre portefeuille.

Pensez-vous que la hausse des taux attendue puisse avoir un effet négatif sur le secteur ?

Non, la hausse devrait être modérée et régulière ce qui laissera le temps aux GPs d’adapter leur stratégie. Ceci étant dit, il est vrai que les gérants ont fait de plus en plus appel à de la dette, dépassant même les niveaux atteints en 2006 et 2007. Je ne pense pas néanmoins que l’on assiste à la création d’une bulle, il s’agit plutôt d’un pic qui devrait se résorber sans incidence majeure. Dans tous les cas, l’utilisation de la dette est limitée à une moyenne de moins de trois fois l’Ebidta dans notre portefeuille. Une moyenne qui est typique du small et mid-market. Ainsi, l’impact d’une hausse des taux d’intérêt sera encore plus limité sur ce segment.

Propos recueillis par Vincent Paes

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