Stéphanie Hospital et Philippe Bourguignon reviennent sur les premiers mois d'activité de l'application dédiée au financement des jeunes pousses de la tech.

Décideurs. Quel est le chemin que vous avez parcouru depuis la création de OneRagtime ?

Stéphanie Hospital. Nous cherchons à devenir le premier investisseur professionnel de l'entreprise. Cela nous amène à investir des tickets compris entre 700 000 et 1,5 million d'euros. Nous avons notamment accompagné +Simple.fr, un courtier en assurances pour les TPE et les indépendants. En trois clics, le client peut souscrire à son assurance santé. Aujourd'hui, nous travaillons sur l'internationalisation de +Simple. Par ailleurs, nous soutenons Jellysmack, une plateforme de « curation » de vidéos à caractère viral. La start-up sélectionne et diffuse sur les réseaux sociaux les vidéos qui seront vues des millions de fois. Le dénominateur commun de nos participations est la présence de technologies au cœur de leurs activités, d’un fort potentiel de développement international sur un marché à transformer, et d’équipe exceptionnelles.

Les entrepreneurs et investisseurs ont désormais du recul sur l’utilisation de votre application mobile dédiée au financement des jeunes entreprises. Quels sont les points forts et faibles de celle-ci ?

Philippe Bourguignon. L’application mobile est fondamentale. Nous parlons tous de nouvelles technologies mais beaucoup d’acteurs innovants sont encore à la traîne en matière de sites internet ou d’applications mobiles user-friendly. Avec OneRagtime, les investisseurs ont accès à toutes les informations dont ils ont besoin : montants investis, valeur de l’entreprise, derniers rapports de gestion, etc. Surtout, c’est très simple d’utilisation car le temps de ces individus ou institutions est précieux. De l’autre côté, les start-up peuvent aussi communiquer très facilement. Elles publient leurs informations de manière instantanée. Cet écosystème a trouvé son public car plus de 500 investisseurs sont déjà actifs sur OneRagtime.

Stéphanie Hospital. L’autre force de notre modèle réside dans l’option laissée à l’investisseur de financer tout ou partie de notre portefeuille. Il choisit les sociétés dans lesquelles il souhaite mettre un ticket. Le business angel est ainsi plus impliqué dans l'accompagnement des start-up. Et c'est un avantage pour nos sociétés qui peuvent alors bénéficier d'expertises extérieures. De plus, chaque investissement est autonome.

Comment approchez-vous ces pépites ?

Stéphanie Hospital. Nous avons plusieurs moyens à notre disposition. D'abord, notre plateforme en ligne reçoit chaque jour deux à trois projets de recherche de financement. Ensuite, l'équipe opérationnelle de OneRagtime effectue le travail de terrain. Nos collaborateurs sont à Paris, Londres et Barcelone. C'est pour cela que nos investissements se sont limités à l'Europe jusqu'ici ; nous ne souhaitons pas intervenir dans des régions où nous ne possédons pas de pied-à-terre. Enfin, les entrepreneurs et investisseurs avec lesquels nous travaillons nous recommandent de jeunes sociétés en croissance.

"Plus de 500 investisseurs sont déjà actifs sur la place"

Quand vous bénéficiez du soutien de professionnels tels que Philippe Bourguignon, Jean-Marie Messier, Patrick Sayer ou Philippe Carle, vous avez une certaine crédibilité. Pour résumer, le « sourcing » de notre dealflow est bien diversifié et c'est ce qui nous a permis d’examiner 3 000 dossiers l'an dernier.

Et les gros dossiers Tech de la place ?

Stéphanie Hospital. Non, nous n'aimons pas ces dossiers. On préfère que les entrepreneurs nous choisissent plutôt qu'ils nous mettent en compétition.

Firmin Sylla

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