Jacques Buhart, le cofondateur et dirigeant du bureau parisien de la firme d’origine américaine McDermott, vient de passer la main à son jeune associé Grégoire Andrieux. Signe de la montée en puissance de la nouvelle génération, ce passage de relais marque également le succès de la politique menée par le cabinet.

Une salle de réunion entièrement ornée de premières de couvertures de romans publiés par l’éditeur Gallimard symbolise à elle seule l’ambiance qui règne dans la firme. Situé dans un immeuble haussmannien rue de l’Université (entre la rue Gaston Gallimard, la rue du Bac et celle de Montalembert), le cabinet d’avocats McDermott arbore un aménagement ultramoderne et offre ainsi des conditions de travail propices à la stimulation intellectuelle. 

Un service unique

« Notre ADN mêle liberté, communication et circulation de l’information, commente Grégoire Andrieux, le nouveau dirigeant de l’équipe. Chaque associé sait ce que les autres font. Chaque paroi de bureau est vitrée, cela facilite les échanges et le travail en équipe. » C’est d’ailleurs cet esprit que l’avocat recherchait en 2015 lorsqu’il a décidé de quitter le très confidentiel Curtis Mallet-Prevost Colt & Mosle avec deux de ses associés Henri Pieyre de Mandiargues et Carole Degonse, et leurs collaborateurs, pour rejoindre cet autre cabinet d’origine américaine qui n’affichait alors que quelques années d’existence. « McDermott était dépourvu à l’époque d’une équipe dédiée au private equity et nous, nous cherchions un groupe d’avocats qui réunissaient les métiers dont nous avions besoin pour répondre aux exigences de notre clientèle de fonds », explique l’avocat. Pour lui, ces acteurs financiers sollicitent avant tout des cabinets d’avocats aptes à leur délivrer un service unique. Or, l’équipe constituée par Jacques Buhart en 2011 lors de l’ouverture du bureau parisien couvrait déjà le corporate/M&A (incluant le volet antitrust grâce à l’expertise de Lionel Lesur en contrôle des concentrations), la fiscalité, le droit social et le contentieux, notamment international. Les bases d’une offre multiservice étaient posées. À cela se sont ajoutés, depuis, le contentieux des affaires, avec sa dimension pénale grâce à l’arrivée d’Alexis Werl, l’ancien associé de Francis Teitgen, en février 2012, le contentieux commercial, sous la direction d’Aymeric Discours – un ancien d’Orrick promu associé en janvier 2019 –, et le restructuring depuis l’arrivée de Timothée Gagnepain en 2018. Lequel intervient, avec ses trois collaborateurs, tant aux côtés des acteurs financiers que des industriels, notamment dans des dossiers internationaux lorsqu’apparaissent un investisseur ou un créancier américain ou chinois. Cette couleur contentieuse est complétée par le pôle propriété intellectuelle dirigé par Laura Morelli, récemment cooptée associée.

Un positionnement sectoriel en santé

Depuis l’arrivée de Grégoire Andrieux, Henri Pieyre de Mandiargues et Carole Degonse en avril 2015, l’activité private equity de McDermott s’est développée conformément aux ambitions de la firme. Cela, grâce à la synergie des expertises, notamment avec le financement des opérations. À la tête d’une équipe de quatre avocats, Pierre-Arnoux Mayoly (qui fait partie du groupe de collaborateurs ayant quitté Curtis pour McDermott et qui a été coopté en avril 2015) intervient sur les deals d’acquisition côté emprunteur et travaille également de façon autonome aux côtés de certains fonds souhaitant développer de nouveaux vecteurs d’investissement. Le droit fiscal, incarné par Antoine Vergnat, un avocat formé chez Willkie Farr et Orrick, ajoute la carte tax à leur positionnement transactionnel. Le positionnement de l’équipe private equity, sur le segment mid-market, présente une importante dimension cross-border. « Le marché français attise les convoitises des fonds étrangers alors même qu’il est déjà dense en acteurs français », se réjouit ­Grégoire Andrieux.

« Nous voulions grandir vite puisque McDermott n’a commencé son expansion hors des États-Unis qu’à partir des années 2000 »

La complémentarité de compétences du cabinet est renforcée par un positionnement sectoriel en croissance : l’industrie de la santé. « En private equity, nous nous consacrons pour un tiers au secteur du healthcare, explique Grégoire Andrieux, qui dirige la pratique. Lorsque nous sommes arrivés au cabinet, nous avons trouvé chez Emmanuelle Trombe des synergies évidentes avec son activité de M&A et financement pour une clientèle de fonds de capital-risque du secteur et de sociétés de biopharmaceutique françaises et américaines. » La présence de deux associés experts de la réglementation de ce secteur particulièrement régulé (mais aussi de ceux des énergies, des transports et des télécoms) renforce la solidité de l’intervention en private equity. Dès lors, aujourd’hui, sur les 40 avocats transactionnels, la moitié est dédiée à ce type de deals. « Cela est le résultat de la conjonction de notre propre développement avec la stratégie mondiale de la firme », explique Grégoire Andrieux. Entre Miami, Londres, l’Allemagne et Paris, la marque originaire de Chicago a pris sa place aux côtés de fonds.

« Écrire une histoire hors du commun »

Plus généralement, l’équipe de McDermott s’est déployée par l’arrivée d’associés latéraux venus épauler les fondateurs Jacques Buhart, Thibaud Forbin, Jilali Maazouz et Hervé Bidaud (ce dernier étant parti fonder Artemtax très peu de temps après la création de McDermott). « Aux trois mousquetaires fondateurs s’est associé tout un groupe de partners formant la seconde génération, faisant évoluer la culture du cabinet vers l’intégration d’une forte diversité de personnalités d’horizons différents, commente le managing partner. Nous voulions grandir vite puisque McDermott n’a commencé son expansion hors des États-Unis qu’à partir des années 2000, se souvient-il. Nous avons donc principalement attiré des latéraux, parfois des équipes entières. Depuis, nous avons travaillé ensemble pour construire notre propre identité McDermott grâce à la réunion de jeunes associés ambitieux et désireux d’écrire une histoire hors du commun, de faire quelque chose de grand sans oublier de s’amuser ! », se félicite Grégoire Andrieux.

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La salle de réunion face à la rue Gallimard ornée de couvertures de livres publiés par l’éditeur Gallimard.

Cela passe aussi par la nomination de jeunes avocats au rang de counsels, d’income partners ou d’equity partners. La nouvelle phase du cabinet, qui vise la consolidation des équipes, offre à présent l’occasion de multiplier les promotions internes. « Nous avons la chance d’avoir d’excellents jeunes professionnels au sein du cabinet », se félicite Grégoire Andrieux. Lui-même a bénéficié du mentorat de Jacques Buhart durant deux ans avant de lui succéder en septembre à tout juste 40 ans. Grâce à la présence du fondateur, qui occupe dorénavant les fonctions de senior partner, et de fonctions supports – RH, DAF, office manager, business development…–, l’avocat ne consacre qu’un tiers de son temps à la direction du bureau qui réunit à ce jour 76 avocats dont 23 associés. Et il veut faire de la diversité l’étendard du cabinet, un symbole de sa différenciation et de sa solidité. Par exemple, dans cette période de récompense des jeunes talents, il se bat pour que le chiffre d’affaires des candidats ne soit pas un critère de sélection. De même, il souhaite que la jeunesse soit un avantage dans une carrière et non un frein. Lui-même est l’expression de cette jeunesse, tout comme Fabrice Piollet, associé en private equity de 33 ans formé chez Weil Gotshal & Manges. Les trentenaires sont nombreux dans le partnership. « Nous misons sur l’ambition et les personnalités prometteuses ont les conditions idéales pour s’épanouir ici », conclut Grégoire Andrieux, qui ne cache pas l’importance du contentieux à ses yeux. Car dans cette idée de collectif, de cabinet de personnes travaillant ensemble, le jeune patron insiste sur la synergie entre le transactionnel et la gestion des litiges, un savant équilibre, incontournable pour s’imposer sur le marché de la prestation juridique haut de gamme. 

Pascale D'Amore

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