General Partner de Partech, Omri Benayoun revient sur la situation de la tech européenne, mais aussi sur son investissement dans EcoVadis.

Décideurs. En décembre 2016, Partech a investi 30 millions d’euros dans EcoVadis. Quelles sont les raisons qui vous ont, à cette époque, incité à miser autant sur cette entreprise ?

Omri Benayoun. EcoVadis était une entreprise bien positionnée sur un marché global, mondialisé et en pleine croissance. Les cofondateurs ont construit un business model exemplaire. Miser sur une entreprise, c’est avant tout une histoire d’hommes et nous avons beaucoup apprécié le profil de Pierre-François Thaler et de Frédéric Trinel. Ils forment un duo complémentaire, chevronnés et doté d’une grande expérience dans le secteur des achats et de la RSE.

La maturité technologique du groupe était elle aussi un point fort. La base technologique était solide et les profils tech représentaient fin 2016, 20% des salariés du groupe ; c’est autant que des entreprises estampillées « tech ». Ce mix entre technique et compétences humaines a été un plus non négligeable.

Comment accompagnez-vous EcoVadis au quotidien ?

Nous avons prodigué certains conseils stratégiques. En 2016, il était extraordinaire de voir ce que le groupe avait su faire avec si peu de commerciaux. Les appels entrants et le bouche à oreille ont très vite fait leur effet. Mais il était à notre sens nécessaire d’accélérer encore le développement. Nous avons incité les dirigeants à recruter des commerciaux, notamment pour accroître la présence d’EcoVadis aux USA.

Partech a accepté de miser beaucoup sur EcoVadis. Pour nous, le sujet n’est pas combien nous dépensons à l’instant T. C’est plutôt de savoir si la dépense revêt du sens ou pas. En l’occurrence, recruter massivement des commerciaux et investir dans le développement tech sont des actions qui permettront au groupe de rester longtemps en pôle position sur un marché de taille mondiale, promis à une grosse croissance. Le business model d’EcoVadis a l’avantage d’être durable et protégé de la disruption.

Aujourd’hui, où se situent les start-up les plus prometteuses d’Europe ?

Je dirais qu’il y a quatre lieux où elles se concentrent : le Royaume-Uni, essentiellement à Londres, la France, surtout à Paris. Citons aussi l’Allemagne et les pays nordiques qui ont un taux de licornes particulièrement élevé. Copenhague, Stockholm, Helsinki sont des écosystèmes très dynamiques. Par rapport aux autres pays du Vieux-Continent, la France rattrape son retard en matière de licornes ».

Copenhague, Stockholm et Helsinki sont des ecosystèmes très dynamiques

Au niveau de l’équilibre des forces, quelles places déclinent, quelles places montent en puissance ?

Le Royaume-Uni avait une grosse avance qui s’estompe au profit de l’Allemagne et surtout de la France qui a de très grosses boîtes qui partent à l’assaut du monde, et ce sur tous les secteurs. Doctolib, ManoMano, Alan, Evaneos, Dataiku, Ynsect… Ces sociétés ont effectué de très grosses levées. C’est essentiel, car pour devenir une licorne, il faut du temps, de la croissance, mais aussi du cash.

Propos recueillis par Pierre-Etienne Lorenceau

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