Naturex, spécialisé dans la fabrication d’ingrédients naturels d’origine végétale, a acquis 100 % des actions de Swedish Oat Fiber, un industriel suédois spécialisé dans les ingrédients à base d’avoine. François de Gantès, directeur financier de Naturex, dévoile les raisons de son succès.

Décideurs. Pouvez-vous, pour commencer, faire une présentation générale de votre société Naturex ?

François de Gantès. Naturex est une société composée de 1 700 personnes qui réalise un chiffre d’affaires de 404 millions d’euros. Implantée dans une trentaine de pays au travers de nos usines et/ou de bureaux commerciaux, nous sommes spécialisés dans la fabrication d’ingrédients naturels à base de plantes, de fruits, de légumes à destination de l’agroalimentaire, de la cosmétique et de la parapharmacie. Nous faisons à la fois beaucoup de recherche, mais nous voulons absolument maîtriser l’origine de nos plantes. C’est pourquoi, nous avons une dizaine de bureaux d’achats dans les différentes régions importantes du monde : en Chine, en Amérique du Sud, en Europe, aux États-Unis, ou encore en Inde afin d’être au plus près de la production des matières premières. En effet, nous ne souhaitons pas acheter de la matière première à un grossiste qui ne nous garantirait pas la nature bio, la traçabilité ou encore la qualité du produit. Nous sommes également spécialisés dans les conservateurs naturels à base notamment de romarin ainsi que dans le traitement des fruits et des légumes dans sa globalité en gardant toutes leurs valeurs nutritives. Enfin, la partie nutraceutique concerne les extraits de plantes où nous recherchons à titre d’exemple, la vitamine C que l’on peut retrouver dans des compléments alimentaires sous forme de capsules, de gélules ou de pastilles.

Notre succès réside dans notre simplicité et notre humilité

Quels sont les avantages de la croissance externe et pourquoi avoir privilégié ce moyen, comme axe de développement ?

Nous ne pouvons pas avec une R&D interne devenir spécialistes dans tous ces domaines d’activité sans aller chercher les talents qui développent ces spécificités. Swedish Oat Fiber est notre dernière acquisition car nous avions besoin de leurs compétences. Il s’agit en effet, d’un industriel suédois spécialisé dans les ingrédients à base d’avoine. Or, nous n’avions aucune capacité de fabrication de protéines, ou de bêta-gluten, qui est un produit extrêmement bon pour réguler le cholestérol. Nous achetons ainsi de petites sociétés qui sont plutôt régionales, qui disposent d’une bonne science mais qui n’ont pas forcément une assise suffisante pour contacter une large gamme de clientèle. Grâce à cette acquisition, nous avons élargi notre portefeuille en permettant à cette entreprise une approche commerciale beaucoup plus structurée.

En termes d’acquisition, il faut garder une discipline en s’imposant des limites

Comment expliquez-vous votre succès ?

Un élément extrêmement important de notre succès réside dans notre simplicité et notre humilité. Nous sommes en effet très approchables. Lors de salons, nous rencontrons des dirigeants de petites entreprises. Nous prenons le temps de les écouter et de réfléchir ensemble sur des perspectives d’avenir ou une éventuelle collaboration. Lorsque nous rachetons une entreprise nous arrivons « en conquérant », c’est pourquoi il faut avoir cette humilité qui consiste à reconnaître le savoir-faire de la société acquise et trouver une solution pour l’aider à s’améliorer. Par ailleurs, nous devons garder une vision à moyen terme, c’est ainsi que nos actionnaires de référence continuent de nous faire confiance. Ce qui est important c’est la stratégie tout en gardant une certaine discipline en termes d’acquisitions. Ainsi, lorsque nous lançons une due diligence nous disposons d’une checklist. Nous faisons du brainstorming et ensuite nous nous imposons des limites. De cette façon, nous n’acceptons pas toutes les concessions qui rendraient l’acquisition difficile ou trop contraignante. Enfin, le dernier élément important se retrouve dans la communication. Dès que nous pouvons rendre une information publique, nous devons être présents auprès des salariés pour les prévenir du process. Nous avons également des équipes d’intégration, avec un calendrier de réunion. Nous transmettons aux salariés les informations les plus fournies possible pour qu’ils se sentent intégrés.

Propos recueillis par Laura Guetta

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