Le phénomène est mondial, la tendance actuelle, les dark kitchen fleurissent dans le milieu de la restauration. La start-up française Not So Dark profite de cet engouement pour poursuivre son développement et lever 20 millions d’euros auprès d’investisseurs tels que le fonds Kharis Capital ou encore Oscar Salazar-co-fondateur d’Uber.

La crise sanitaire amène, depuis quelques mois, des acteurs du secteur de la restauration à se tourner vers un nouveau concept, celui des dark kitchen. Aussi appelé ghost kitchencloud kitchen ou encore "restaurants fantômes", ce modèle économique répond à la fermeture des restaurants. Il s’agit de cuisines professionnelles qui livrent leurs repas à domicile ou au bureau.

Créée en 2020 par Alexandre Haggai et Clément Benoit, fondateur du service de livraison Stuart, Not So Dark a très vite trouvé sa place au sein de grandes villes de France et d’Espagne. La start-up installe rapidement neuf kitchen à Paris, Nice, Bordeaux et Barcelone, employant "plus de 150 personnes pour un chiffre d’affaires mensuel d’un million d’euros", précise un communiqué. Profitant des mesures de restriction en place et de la forte demande de livraison de repas, ces cuisines d’un nouveau genre se font la part belle sur un marché de la restauration en pleine mutation.

Not So Dark a ainsi levé 20 millions d’euros auprès de plusieurs investisseurs dont le fonds d’investissement Kharis Capital qui participe à hauteur de 70 % ou encore Oscar Salazar, co-fondateur d’Uber, investisseur minoritaire dans cette opération. Ce tour de table doit permettre à la start-up française de créer 30 cuisines de plus, principalement en France, Espagne et Belgique, ainsi qu’une vingtaine de marques déclinées. Ce développement s’accompagnerait d’un renforcement des équipes avec le recrutement d’un millier de nouveaux collaborateurs à travers l’Europe.

Si l’histoire ne prédit pas encore l’avenir réservé à ces dark kitchen, nul doute que la tendance du moment joue en leur faveur et demeure propice à leur éclosion.

Une tendance actuelle amenée à durer ?

Ces "restaurants 2.0", en se passant de salle, se sont entièrement adaptés à la situation actuelle. Très peu affectée par les décisions liées à la Covid, cette organisation leur permet aussi une économie non négligeable de coûts. Leur activité repose néanmoins sur des partenariats établis avec les plateformes de livraisons de repas qui restent, pour la grande majorité de ces établissements qui ne disposent pas de leurs propres coursiers, le seul moyen d’échange avec le client. De plus, l’absence de présence physique implique, pour ces nouveaux acteurs, de redoubler d’effort sur la communication en ligne afin d’optimiser leur visibilité. Des avantages évidents au vu de la période que nous traversons, mais qui ne doivent pas faire oublier la complexité de la gestion d’une telle structure. 

Une tendance qui ne devrait pas décliner, aussi longtemps que les mesures restrictives perdurent. Cependant, la diffusion d’un vaccin et l’espoir de voir nos restaurants rouvrir leurs portes pourraient rebattre les cartes et amener ces deux types de restauration, si différents mais aux racines communes, à cohabiter. Ce dont les amoureux de la gastronomie ne peuvent que se réjouir. 

David Glaser

 

 

 

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