Pour atténuer la colère des Gilets jaunes, le Président a dévoilé plusieurs mesures à l'attention des travailleurs. Et annoncé une vaste consultation à venir.

En réponse à « l’état d’urgence économique et social » du pays, Emmanuel Macron a annoncé des gestes forts à l’attention des travailleurs. La refonte du contrat social appelée de ses voeux par son ministre des affaires étrangères notamment, fera pour sa part l'objet d'un débat décentralisé dans les mois qui viennent. La forme que ce débat prendra reste à définir, en particulier quant à la place qu'y tiendront les partenaires sociaux.

Les mesures destinées aux travailleurs

  • Augmentation du Smic 

Muriel Pénicaud avait affirmé au matin du 10 décembre qu’il n’était pas question d’augmenter le Smic, une telle revalorisation faisant peser une menace indirecte sur l’emploi. Le Président de la République a pourtant annoncé que les travailleurs au Smic verront leur salaire augmenter de 100 euros par mois, dès 2019, « sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur ».

D'après les précisions intervenues depuis le discours du chef de l'État, il semble que le chiffre de 100 euros par mois corresponde non pas à une revalorisation pure et simple mais à un cumul de l'augmentation légale annuelle de 1.8% et d'une hausse de la prime d'activité versée par les caisses d'allocations familiales. Reste que, pour la ministre du travail interrogée hier soir sur le plateau de France 2, la mesure aura de larges effets, du fait des négociations des classifications au sein des entreprises et des branches qui découleront de l'augmentation. Selon elle, « onze millions de personnes seront touchées par effet de cascade. »

  • Les heures supplémentaires défiscalisées

Cette mesure, retour au dispositif mis en place par Nicolas Sarkozy, était plus attendue. François Asselin, président de la CPME, a accueilli favorablement hier soir un dispositif « qui va dans le sens de la valeur travail », et « est très populaire tant du côté des salariés que du côté des employeurs ». Dès avant l’annonce, Laurent Berger, à la tête de la CFDT, confirmait que selon lui « ce n’est pas une mesure défavorable pour les salariés qui effectuent des heures supplémentaires, tout en avertissant que « l’impact sur l’emploi pourrait l’être. »

  • La prime de fin d’année

La possibilité de verser une prime défiscalisée avait déjà été annoncée avant le week end. Les organisations patronales ont accueilli positivement la possibilité d’une défiscalisation, tout en mettant en garde contre un mouvement qui consisterait à conférer aux entreprises la responsabilité de la crise. Les syndicats de salariés, avaient pour leur part dénoncé l’effet « one shot » de la prime.

Quelle place pour les syndicats dans le débat à venir ?

Le président de la République a annoncé le lancement d'une vaste consultation « région par région », destinée à « bâtir le socle de notre nouveau contrat pour la Nation. »

La place que tiendront les partenaires sociaux dans ce débat reste à définir. La conférence sociale organisée à l'Élysée dans les heures qui précédaient le discours d'Emmanuel Macron constituait un signal positif adressé aux corps intérmédiaires par le gouvernement, mais force est de constater que ces derniers se sont faitt plutôt discrets depuis hier soir. Si plusieurs responsables politiques ont commenté le discours du président, les organisations syndicales comme patronales ont frisé le silence. Sur le plateau de France 2, Anne-Sophie Lapix expliquait avoir convié l'ensemble de celles qui avaient participé à la consultation de l’Élysée, et que seule la CPME avait accepté l’invitation.

Les syndicats se sentent malmenés depuis le début du quinquennat. Reçus les uns après les autres, se disant peu écoutés, plusieurs d’entre eux ont critiqué des méthodes du gouvernement destinés à les mettre à l’écart. Au point qu’ils avaient fini – chose rarissime – par faire cause commune pour retrouver le poids qu’ils estiment mériter dans le débat public. En juillet dernier, les huit organisations syndicales et patronales s’étaient ainsi réunies, une semaine avant d'être reçus à l'Élysée, afin de se mettre d’accord sur un agenda social. Ils seront sans nul doute très attentifs aux premières initiatives du gouvernement destinées à donner corps à la vaste démarche de consultation annoncée hier soir.

Marie-Hélène Brissot

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