Marie de la Roche, DRH des Laboratoires Roche, revient sur leur labellisation Top Employeurs 2014 et sur la notion d'innovation dans les ressources humaines.
Entretien avec Marie de la Roche, DRH, Laboratoires Roche

Décideurs. Quelles sont les caractéristiques qui ont fait de Roche l’un des labélisés Top employeurs 2014 ?

Marie de la Roche.
Lorsque je suis arrivée il y a deux ans dans le groupe Roche, ce qui m’a alors interpellée, c’est la volonté affichée de donner l’opportunité à chacun, à son niveau, d’être acteur du développement de l’entreprise et de progresser. Roche est une organisation suffisamment décentralisée pour que chacun sente qu’il a un impact, c’est capital. Cet engagement envers les collaborateurs, porté au plus haut niveau, se traduit de manière concrète. Ainsi, notre CEO Monde – Severin Schwan – affiche clairement ses deux passions : la science et les hommes. Elles se ressentent dans le mode de fonctionnement et dans la valorisation du leadership et du potentiel de chacun. Tous les directeurs généraux ont travaillé sur le management dans le but de créer une culture managériale fondée sur la simplicité, la transparence et l’authenticité. Notre vision : chaque collaborateur a droit à un bon manager.
Dans les faits, fin 2014, les managers vont être évalués. Ils vont tous suivre un «360°» pour observer leur niveau de performance et leurs axes de progression. Nous avons à cœur de faire vivre nos engagements de leadership, les comportements clés attendus dans un environnement respectueux de la personne. Cela va dans le sens de l’action du groupe. Roche agit chaque jour pour la santé de ses patients et nous nous devons de porter la même attention à nos salariés.

Décideurs. L’innovation tient un rôle majeur dans l’entreprise. Comment se traduit-elle au niveau RH ?

M. de la R.
Effectivement, nous sommes le troisième investisseur mondial en matière de R&D, après Volkswagen et Samsung (Booz & Company’s 2013 Global Innovation 1000 Study). Nous partons du postulat que pour être innovant il faut être «?first in class?» ou «best in class». Je m’explique : il faut que nous soyons les premiers sur le marché à apporter de nouvelles solutions pour les patients, ou si nous ne sommes pas les premiers, que la solution diagnostique ou thérapeutique apportée par Roche soit la meilleure. Pourtant, en matière RH, l’innovation est un paradoxe puisqu’il ne s’agit pas tant d’être précurseur mais de revenir à des fondamentaux. Les collaborateurs attendent beaucoup de leur emploi, au-delà de la rémunération. L’entreprise doit être un lieu d’expansion du moi. En tant que DRH, j’aurai réussi si chaque collaborateur se sent considéré en tant qu’individu et pense qu’il a la possibilité de marquer son empreinte chez Roche et d’y avoir un avenir. En résumé, s’il se sent accompagné dans son projet, en fonction de ses attentes. Là où nous devons être innovants, c’est sur l’anticipation des besoins futurs en modes d’organisation, en compétences et sur la proposition de solutions adaptées à chacun. Nous avons également mis en place un système de rémunération et un mode d’évaluation de la performance totalement transparents.

Décideurs. Quelles sont selon vous les bases d’une ligne managériale ambitieuse ?

M. de la R.
Selon moi, un leader c’est quelqu’un qui sait désapprendre. Dans les programmes de formation de nos managers, il est donc impératif de travailler sur l’audace et la prise de risque. Nous pensons par exemple qu’un bon manager doit faire preuve d’un certain niveau de tolérance à l’erreur et à la divergence d’opinion. Dans notre secteur, l’expertise est importante mais c’est avant tout le leadership des managers, des responsables de départements qui fait la différence. La capacité à progresser est primordiale dans nos métiers qui évoluent en permanence.

Décideurs. Le bien-être au travail est l’une des priorités des entreprises en 2014…

M. de la R.
Il est en effet au cœur de nos priorités. Le bien-être en entreprise, pour moi, repose sur plusieurs critères : la convivialité dans les relations à l’autre, un environnement respectueux de la personne et une attention portée à l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle. Chez Roche, cela se traduit par exemple par la possibilité pour les collaborateurs du siège de travailler à domicile un jour par semaine, ou encore par le fait d’avoir institué le «pas de réunion le vendredi» pour donner le temps à la réflexion et à la convivialité. Un comité de direction qui partage sa vision et informe régulièrement sur les enjeux et transformations de l’entreprise participe aussi du bien-être des collaborateurs. Enfin, un cadre de travail agréable facilite le quotidien et cela passe par des services et équipements.

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