La Française a enregistré 2,5 Md€ en transactions en 2018, dont 2,1 Md€ d’acquisitions, grâce à sa plateforme européenne d’investissement. Et elle ne compte pas s’arrêter là. Entretien avec Marc Bertrand, DG La Française REM et CEO La Française GREIM.

Décideurs. Comment appréhendez-vous l’année 2019 pour le marché immobilier ?

Marc Bertrand. Malgré les nombreuses incertitudes géopolitiques, je pense que le marché immobilier profitera de la croissance économique et des niveaux bas de taux d’intérêt. Nous sommes sur un haut de cycle mais le plateau se prolongera en 2019, dans la lignée de 2016, 2017 et 2018.

Quels seront les marchés porteurs et ceux qui seront délaissés par les investisseurs en 2019 selon vous ?

Aujourd’hui, de grandes métropoles ont réussi à constituer un écosystème gagnant qui agrège la qualité du cadre de vie, la concentration du savoir et le dynamisme économique. La Française a l’ambition de se recentrer sur ces centres urbains interconnectés. En France, Paris fait figure d’évidence et le projet du Grand Paris viendra renforcer l’attractivité de la région capitale. Lyon émerge pour sa part dans la cour des grands marchés européens. Et d’autres villes réussissent à tirer leur épingle du jeu, à l’image de Bordeaux qui bénéficie d’une dynamique très positive, Nantes qui a une politique d’aménagement urbain intelligente ou Lille qui a su tirer parti de sa situation au carrefour de l’Europe. A contrario, Marseille affiche un potentiel largement inexploité aujourd’hui et Toulouse est rentrée dans le rang après avoir surperformé pendant trente ans.

Quelles seront les principales stratégies d’investissement de La Française REM dans ces conditions ?

Nous nous positionnons traditionnellement sur les profils de risques core / core + et commençons à explorer le segment value-added. Dans le cadre de notre stratégie core qui concerne quasiment toutes nos SCPI et une large partie des institutionnels qui nous font confiance, nous privilégierons les bureaux les plus récents et modernes possibles avec une forte composante services dans les centres-villes bien connectés aux infrastructures de transport. Pour augmenter le rendement moyen, nous préférons investir dans le centre des métropoles de taille moyenne avec une bonne dynamique plutôt que dans des périphéries atones de grandes métropoles. Concernant le value-added, nous cherchons des actifs à construire ou à restructurer dans des marchés où la demande est forte, notamment à Paris intra-muros et dans les futurs pôles tertiaires du Grand Paris comme Saint-Denis Pleyel. Nous avons notamment lancé un fonds de partenariat de développement avec Demathieu Bard l’année dernière. Nous allons accroître notre allocation dans l’immobilier géré en 2019, notamment les résidences services seniors et celles de tourisme, car ces segments délivrent des cash-flows de long terme. Dans le commerce, nous poursuivrons nos acquisitions mais sans surpondération. Et nous avons adopté une approche originale dans le résidentiel : nous nous positionnons comme un acteur du financement et non plus seulement comme un investisseur locatif traditionnel.

Quid de l’Europe ?

Nous acquerrons des actifs core /core+ et serons toujours très présents en Allemagne, aux Pays-Bas et à Dublin. Au Royaume-Uni, nous attendrons que la poussière soulevée par le Brexit retombe avant d’investir, tout en restant persuadé que Londres reste et restera une destination européenne incontournable de l’investissement.

Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)

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