Magalie Dansac Le Clerc : L’humilité et l’exigence

Lorsqu’elle doit évoquer les grandes étapes de sa vie, Magalie Dansac Le Clerc cherche d’abord à s’habituer à un « exercice narcissique » dont le caractère inédit la surprend. La modestie et le goût de la simplicité de cette trentenaire ne sont pas étrangers à cette réaction liminaire. C’est toutefois son inclination pour les relations de confiance qui prend vite le dessus et libère une voix calme et réfléchie.

Des livres à l’univers geek

Local partner depuis juillet 2016 au cabinet Baker McKenzie, cette avocate décrit sa rencontre avec le droit comme un choix logique pour l’étudiante au profil « littéraire, appliqué et scolaire » qu’elle était. Curieuse et vite séduite, elle se spécialise d’abord en propriété intellectuelle pour mêler ses études à ses passions artistiques. Pour son stage final, elle laisse son goût pour la modernité prendre le dessus et se dirige vers l’équipe spécialisée en nouvelles technologies de Baker. Dix ans plus tard, elle se réjouit d’évoluer toujours dans la même maison. Cette stabilité permet à cette amoureuse de voyages de nouer des liens indéfectibles en interne. « Le mouvement et le dynamisme, j’ai la chance de les retrouver au sein même de cette équipe. Construire des relations dans la durée me permet d’éviter les sauts de puce rythmant la carrière de certains confrères. » Si la diversité des dossiers joue ici un rôle clé, c’est aussi la « succession de bonnes rencontres aux bons moments » qui explique sa fidélité, à commencer par celle avec Rémy Bricard, qui n’hésite pas à lui demander dès son arrivée de l’accompagner dans les réunions de négociation. « Cette démonstration de confiance m’a donné envie de m’investir au sein du cabinet. » Depuis, cet engagement ne s’est pas altéré. La mutation de sa pratique est à chercher du côté de l’évolution des technologies et des usages de ses clients.

Sollicitude et excellence

La rédaction de contrats stratégiques entre entreprises et éditeurs ou intégrateurs de solutions logicielles est ainsi l’occasion de faire jouer son expertise technique et son sens aigu de l’empathie. Se pencher sur un contrat n’est pas selon elle un exercice austère mais bien plutôt « l’occasion d’écrire une histoire et de réfléchir aux impacts des mots sur les autres ». Cette méticulosité est aussi requise pour accompagner les sociétés dans leurs projets de protection des données personnelles, l’un des sujets dorénavant au cœur de ses interventions. La sollicitude l’entraîne par ailleurs à asseoir ses interventions sur la compréhension des difficultés spécifiques de ses interlocuteurs. « Si j’étais client, cela m’inquiéterait de voir une personne ne manifestant pas un vif intérêt s’occuper de mon problème, explique-t-elle. Surtout pour le budget réclamé. » Si elle écarte d’un revers de manche les clichés de l’avocat d’affaires aux dents longues, elle affirme sa volonté de donner satisfaction à son équipe et à sa clientèle pour « construire sans jamais écraser ». Fiable et structurée, elle ne révèle pas une seconde nature lors des négociations mais préfère aller droit au but et convaincre par sa pédagogie. C’est bien par sa diligence et sa finesse d’esprit qu’elle donne les gages nécessaires à tous ceux qui l’accompagnent dans sa réussite.

♦ Maman d’une petite fille, Magalie Dansac Le Clerc souhaite offrir un exemple aux collaboratrices de son équipe : il est possible d’être une femme, d’avoir des enfants et de progresser dans la hiérarchie d’un cabinet international.

♦ S’opposant au concept de discrimination positive, elle cherche à mettre en lumière la valeur de profils atypiques, trop souvent mis au ban.

Thomas Bastin