Jeunesse, foncier, géographie… La métropole provençale possède des atouts économiques que Martine Vassal, candidate LR à la mairie, entend développer. Tour d’horizon.

Décideurs. Dans votre programme, vous proposez d’attirer davantage de sièges sociaux de grands groupes à Marseille. Pour quelles raisons ? Comment s’y prendre ?

Martine Vassal. Ils servent de vitrine à la ville et contribuent à son attractivité. Des multinationales ancrées à Marseille, c’est aussi des retombées positives pour les TPE, les PME et toute l’économie locale. Pour le moment, la ville en attire moins que des communes de taille comparable, même si nous comptons Ricard et CMA-CGM.

Pour changer la donne, il est nécessaire de proposer des infrastructures appropriées. Marseille a la chance de posséder beaucoup de foncier disponible, notamment sur le front de mer. La mairie peut favoriser la construction d’une skyline. Améliorer l’attractivité passe aussi par la création de services qui permettent d’avoir un interlocuteur unique pour lancer et développer son business dans notre ville. Il y a aussi un travail de communication à faire autour d’une « marque Marseille », notamment pour mettre en avant nos filières d’excellence telles que l’aéronautique, la santé ou le numérique. Une tâche que je lancerai immédiatement à l’issue du scrutin, si celui-ci nous est favorable.

"Il y a un travail de communication à mener autour d'une marque Marseille"

Attirer les nouveaux arrivants, retenir les diplômés locaux passe aussi par une ville dans laquelle on vit mieux : écoles fonctionnelles, sécurité, transports en commun plus efficaces… sont la condition primordiale pour développer économiquement la vile.

Quels sont les atouts de Marseille ?

C’est une ville jeune, dynamique avec de la main-d’œuvre qui a envie de travailler. Les médias évoquent souvent les questions de trafic de drogue et de délinquance. S’il s’agit de problèmes majeurs, l’écrasante majorité de la population souhaite mener une vie normale, travailler, avoir un logement. Si la ville donne les moyens d’attirer les investisseurs, résout l’inadéquation entre l’offre et la demande (en été, il faut parfois une heure pour rallier le front de mer en partant des quartiers Nord), les choses pourraient changer très rapidement. Avec à la clé, une augmentation du taux d’activité, des recettes fiscales donc de l’investissement public. Un véritable cercle vertueux. Le climat, la situation géographique constituent également des atouts. Il faut rapidement capitaliser sur nos points forts qui ont trop longtemps été tus. La ville arrive clairement à un tournant, souhaitons qu’elle le prenne rapidement. Marseille a un immense potentiel de développement.

Développer la ville passe aussi par ce que vous nommez le « Plan Charlemagne ». En quoi consiste-t-il ?

Il s’agit d’un plan lancé au niveau du département qui est centré sur les politiques éducatives (investissement, accompagnement…). Maire, je compte le renforcer à l’échelle marseillaise. Ce plan proposera la remise à neuf des établissements scolaires, la création d’un conseil municipal des jeunes, le développement des politiques publiques. Il agira également sur le volet sportif, par exemple au niveau des sports d’eau. Songez qu’aujourd’hui, un jeune Marseillais sur deux ne sait pas nager…

Quel regard portez-vous sur le bilan de Jean-Claude Gaudin ?

Pendant des années, j’ai le sentiment que la ville de Marseille a été isolée par les autres collectivités locales qui n’ont pas toujours fait preuve de solidarité. Malgré tout, entre 1995 et 2020, le taux de chômage est passé de 22% à 11%. C’est remarquable, même s’il existe des quartiers où il touche 40% des jeunes. Sur le plan des infrastructures, le changement est visible aux yeux de tous : Euroméditerranée, tramway, métro… 

Quelle est la situation politique à Marseille ?

Marseille est une ville avec de fortes inégalités dans laquelle les corps intermédiaires et le tissu associatif sont très présents. La culture du dialogue est ancrée dans les mentalités. Malgré sa situation sociologique, la ville a été moins concernée que d’autres par le mouvement des gilets jaunes.

"La liste LR est celle du vote utile"

En revanche, Marseille devient de plus en plus un terrain de jeu pour les groupuscules d’extrême gauche qui commencent à s’y implanter. Cela se traduit par des arrachages de caméras de journalistes, des insultes, des taggages de lieux publics ou de permanences électorales.

Par rapport aux grandes métropoles Marseille est beaucoup moins macroniste. LREM a d’ailleurs des difficultés à s’implanter dans la ville pour cette campagne électorale. Certes, le mouvement possède un certain nombre de députés, mais au niveau municipal, il n’y a pas d’incarnation. Il est vrai qu’il est difficile de dupliquer 36 000 Emmanuel Macron dans les communes.

Résultat, le parti n’a désigné son candidat qu’au mois de décembre et a attendu le dernier moment pour déposer sa liste complète. Je pense donc que l’élection municipale prend la forme d’un match à trois entre le Rassemblement national, une liste de gauche unie qui regroupe LFI, PCF et PS et la liste LR que je conduis. Elle est à mon sens le seul vote utile face aux listes extrémistes qui incarnent haine et chaos.

Propos recueillis par Lucas Jakubowicz

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