Reconnu pour ses compétences économiques et financières dans le cadre de contentieux et d’arbitrages complexes, OCA compte une trentaine de consultants et d’experts au très haut niveau de technicité. Son président, Mikaël Ouaniche, revient pour Décideurs sur l’activité du cabinet ainsi que sur le rôle des experts financiers dans le cadre des litiges internationaux.

Décideurs. Pouvez-vous nous présenter votre positionnement ?
Mikaël Ouaniche. Nous sommes un cabinet indépendant, reconnu et accrédité par les juridictions françaises et internationales. Nous avons la capacité de traiter des dossiers lourds et complexes grâce à nos équipes expérimentées et pluridisciplinaires. 
Nos deux principales activités sont d’une part, l’expertise judiciaire, sur désignation des tribunaux, et d’autre part, l’arbitrage international pour lequel nous accompagnons les cabinets d’avocats et les directions juridiques.
Nous intervenons régulièrement en matière commerciale, civile et pénale, ainsi que dans le cadre de la formation des magistrats au sein des juridictions, de l’École nationale de la magistrature et même à l’international dans le cadre de programmes européens destinés aux magistrats étrangers.

Et selon vous, qu’est-ce qui fait votre force ?
Nos équipes sont constituées d’experts-comptables, d’experts financiers et d’économistes de haut niveau, ce qui nous permet d’appréhender les problématiques de manière transversale et pluridisciplinaire. Notre expérience de plus de dix ans en arbitrage international commercial et d’investissement, nous a conduits à présenter à de nombreuses reprises nos conclusions à l’oral, en français ou en anglais, devant les tribunaux et à soutenir l’épreuve de la cross-examination. Enfin, notre expérience auprès des juridictions nous a permis de développer une connaissance pointue des attentes des tribunaux en termes de standards de preuves et de formats attendus des rapports d’expertise. 

Comment s’est passé ce début d’année 2020 pour votre activité ? 
Nos activités de restructuring ont connu un fort surcroît de travail, car nous avons été mobilisés dans de nombreux dossiers traitant des difficultés des entreprises. Durant cette période compliquée, nous avons en outre accompagné nos clients afin de leur permettre de bénéficier des dispositifs de soutien mis en oeuvre par le gouvernement, afin qu’ils obtiennent des aides, des aménagements de leurs échéances, ou des prorogations de leurs plans d’apurement. 
En ce qui concerne le contentieux, nous n’avons pas senti de baisse d’activité. La fermeture des tribunaux qui a touché la partie expertise judiciaire a en effet été compensée par des dossiers d’arbitrage significatifs dans les domaines de l’industrie navale, de l’énergie, de l’environnement, de la construction BTP et des infrastructures ferroviaires.

"Notre ambition : cultiver
l’originalité du positionnement du cabinet conjuguant expertise judiciaire, arbitrage international et expertise économique liée au droit de la concurrence"

Avec la pandémie de Covid-19, avez-vous constaté une augmentation du nombre d’arbitrages ?
Le nombre d’arbitrages que nous traitons n’a pas baissé avec le confinement et la crise sanitaire. Bien qu’il soit encore trop tôt pour en mesurer les effets, je pense que les tensions économiques sont plutôt génératrices de contentieux. Ce qui est certain, c’est que la situation actuelle stimule les recherches de règlements amiables des litiges.

Les Marl ont en effet le vent en poupe. Comment l’expliquez-vous ? 
Du fait de la mise en retrait temporaire des tribunaux pendant le confinement et de la durée des procédures contentieuses, mais aussi pour préserver leurs relations commerciales, les parties sont incitées, en période de difficultés économiques, à trouver des solutions amiables à leurs différends. Nous le mesurons par nos interventions croissantes en tant qu’experts dans le cadre de médiations avec pour finalité d’apporter des éclairages objectifs qui permettent d’appuyer les discussions sur des bases factuelles.

Quelles sont vos ambitions pour les mois et années à venir ? 
Poursuivre notre développement et cultiver l’originalité du positionnement du cabinet, conjuguant expertise judiciaire, arbitrage international et expertise économique liée au droit de la concurrence. En 2020, nous avons ainsi augmenté nos effectifs afin d’accompagner la croissance de ces activités.

Vous intervenez également de plus en plus dans des dossiers pénaux de corruption… Pouvez-vous nous en dire plus ? 
Il s’agit, soit de missions ordonnées judiciairement en phase d’enquête préliminaire ou d’information judiciaire, soit d’interventions diligentées à titre privé par des directions financières, juridiques ou compliance. Ces missions ont pour objectif de confirmer ou d’infirmer l’existence de faits de corruption, d’en mesurer l’ampleur, d’identifier les auteurs et les défaillances de contrôle interne et externe ayant permis leur survenance. Dans le cadre de missions réalisées à la demande des entreprises, nos rapports peuvent servir de base à l’engagement de mesures disciplinaires et/ou de poursuites judiciaires à l’encontre des personnes responsables. 

"Le premier défi technologique de notre métier sera celui de l’accès à la donnée et de son traitement"

Vous êtes également sollicités dans des affaires de cartels…
C’est en effet une activité que nous développons avec nos associés Constance Monnier-Schlumberger, économiste et maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne, et Pierre Fleckinger, professeur d’économie à l’École des mines de Paris. Nous développons toute une palette de missions d’expertises économiques en matière d’antitrust, dans le cadre de contrôle des concentrations et de procédures de sanctions des pratiques anticoncurrentielles. 
Ces missions s’inscrivent dans le cadre de procédures devant les autorités de la concurrence françaises et européennes (analyse d’impacts, mission de mandataires à l’exécution des engagements) ou devant les juridictions commerciales pour des actions en réparations individuelles (private enforcement). Dans ce dernier cadre, nous offrons un positionnement et une valeur ajoutée particulière aux justiciables dans la mesure où nous sommes capables d’apporter à la fois la compétence économique la plus pointue et la mobilisation des outils les plus sophistiqués, et également notre capacité reconnue à présenter nos conclusions de manière claire, rigoureuse et pédagogique, dans les formats attendus par les juridictions. 

Vous êtes également régulièrement désignés comme experts par les juridictions civiles, commerciales et répressives. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette mission ? 
Nous sommes amenés, dans une même journée, à traiter des sujets différents, dans des secteurs différents, avec des juridictions et interlocuteurs différents. C’est passionnant ! Il n’y a pas deux jours qui se ressemblent. Et cela demande une grande capacité d’adaptation, une curiosité intellectuelle pour le monde qui nous entoure et pour l’activité de nos clients. 
Notre position d’experts nous donne une place particulière et souvent cruciale. C’est une activité stimulante, mais qui implique aussi une grande responsabilité ! Nous développons par ailleurs des contacts privilégiés avec nos clients et leurs avocats, dans le cadre d’une réflexion commune, sur la définition et le suivi des stratégies de réclamation. Être expert, ce n’est pas un métier de solitaire, mais d’équipe ! L’interrelation est très importante au sein du cabinet : chacun apporte son point de vue et sa technicité.

Quels sont selon vous les prochains défis technologiques de votre métier ? 
Le premier défi sera celui de l’accès à la donnée et de son traitement. Nos métiers du chiffre sont et seront à l’avenir très touchés par le big data et par le renforcement de la complexité des dossiers induit par ces évolutions technologiques. Ceci offrira de nouvelles opportunités aux experts mais nécessitera d’intégrer et de développer de nouvelles compétences au sein de nos cabinets : data scientists, informaticiens, économètres, statisticiens, etc.
Le second défi est le bouleversement dans l’organisation du travail induit par le télétravail qui s’est accéléré avec le confinement. Nous disposons encore de peu de recul pour mesurer les effets de ces évolutions. Il conviendra dans les prochaines années de trouver le juste équilibre entre l’autonomie offerte par ces nouveaux modes de travail et la nécessité de maintenir ce qui fait la richesse de toute entreprise : l’interrelation, le partage de connaissance et la capacité à résoudre collectivement et de manière innovante les problématiques complexes.

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