Créée en 2014, My-Serious-Game a su se faire une place sur le marché de la formation digitale. En janvier dernier, l’entreprise tourangelle a bouclé un premier tour de table de trois millions d’euros. Frédéric Kuntzmann, cofondateur, revient sur ses ambitions.

Décideurs. Pouvez-vous nous présenter My-Serious-Game ?

Frédéric Kuntzmann. Nous concevons des formations digitales à distance. Depuis la création de la société il y a bientôt cinq ans, nous avons formé un million de personnes avec nos contenus. Nous avons commencé par du sur-mesure pour des grands groupes. Ces solutions pouvant intéresser d’autres entreprises, nous les adaptons peu à peu pour les commercialiser à plus grande échelle. Les innovations techniques devenant rapidement obsolètes, il faut conserver les deux, sur-mesure et produit, pour traverser les modes. Aujourd’hui nous sommes une soixantaine de collaborateurs avec des profils très variés et continuons de recruter pour atteindre une centaine de personnes dans moins d’un an.

Comment vous est venue l’idée de cette solution ?

La performance passe par les collaborateurs, leur recrutement, leur intégration et leur motivation. Je me suis formé à la psychologie du travail en parallèle de ma vie professionnelle. Cela m’a amené à faire du développement des compétences mon métier et à monter un cabinet de formation. J’ai commencé à approcher le e-learning, non pas en partant de ce qui se faisait, mais de ce que j’imaginais qu’il fallait faire, et j’ai cofondé My-Serious-Game.

Comment définissez vous le Serious game ?

Un serious game est une simulation de développement des compétences dans laquelle les participants peuvent, sous forme de réalité virtuelle, bande dessinée ou jeu vidéo, se confronter à des situations qu’ils rencontreront dans leur vie professionnelle. Le « jeu sérieux » représente 30 % de notre chiffre d’affaires.

Quelles sont vos autres activités ?

Nous proposons des solutions innovantes de digital learning, qui permettent de former des milliers de collaborateurs en quelques mois ; un modèle plus économique et réactif. Nous faisons également de l’adaptive learning. La machine s’adapte à l’apprenant, à son niveau ou à sa façon d’apprendre. Nos solutions sont principalement hybrides ; 70 % d’entre elles mélangent présentiel et modules à compléter en amont et en aval.

"Nous travaillons pour des grands groupes, mais aussi des ETI ou des start-up"

À qui s’adressent vos solutions ?

À tous ceux qui font face à un défi de recrutement. Les deux sujets phares que nous traitons sont l’on-boarding, l’engagement des nouveaux collaborateurs et leur parcours d’intégration, et le développement des soft skills, le savoir-être. Ce sont les enjeux de demain car les métiers se transforment. Les deux tiers de nos clients sont des grands groupes, mais nous travaillons aussi pour des ETI et parfois des start-up, dans l’IoT notamment.

En janvier dernier, vous avez réalisé un premier tour de table de trois millions d’euros. Dans quel but ?

Nous connaissons une forte croissance depuis la création, mais le secteur s’accélère et des acteurs étrangers essaient de pénétrer le marché français. Nous devons grandir plus vite, et avons pour ambition de devenir un acteur européen majeur à court terme. Les fonds d’investissement Loire Valley Invest, A Plus Finance et Galia Gestion – qui se partagent désormais 30 % du capital – nous aident ainsi à développer la commercialisation des produits en France et à l’international. En Europe, nous sommes dans une logique de partenariats, alors qu’aux États-Unis, nous procéderons par acquisitions, dont une est en cours à Boston, lieu privilégié de la Edtech dans le monde.

Propos recueillis par Anne-Gabrielle Mangeret

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