À l’occasion de la Journée Mondiale Anti-Contrefaçon, l’Union des Fabricants (Unifab) a publié le 6 juin dernier les résultats de l’étude « Les Français et les dangers de la contrefaçon »*. Élaborée par l’Ifop, l’enquête attire l’attention des consommateurs sur les enjeux de l’acquisition de faux produits, manifestement sous-estimés.

Bien que 84% des consommateurs français soient conscients que la contrefaçon représente une menace, 71% d’entre eux téléchargent malgré tout des biens culturels en toute illégalité. Ce paradoxe illustre la relation ambivalente des Français vis-à-vis de la contrefaçon, autrement dit, vis-à-vis de tout bien issu d’une imitation partielle ou totale d’un bien authentique, sans l’autorisation de son propriétaire. Depuis 2005, année de la première édition de cette étude, le nombre d’acheteurs de produits contrefaits ne cesse de croître alors même que les dangers liés à ces biens sont de mieux identifiés.
 

Intrusion massive de faux produits au sein des biens de consommations courants.
La contrefaçon est omniprésente dans tous les secteurs de consommation, ébranlant en particulier les marchés liés aux articles vestimentaires, à la maroquinerie et aux parfums. Parmi les personnes qui ont déjà acheté un faux produit (soit 37 %), deux personnes sur trois affirment qu’elles l’ont acheté volontairement. Il est intéressant de soulever que lors d’un premier achat de faux produit, si le grand public décide de ne plus en acheter pour ne pas tomber dans l’illégalité, les jeunes de 15 à 18 ans quant à eux continuent régulièrement de s’en procurer. De même, les jeunes déclarent ne pas percevoir de différences entre une contrefaçon et un produit authentique et ce, principalement dans la mode, a contrario du grand public.


Les canaux d’achats ciblés par les vendeurs de contrefaçon.
La rue et internet arrivent en tête du classement référençant les lieux victimes des points de vente de contrefaçon. En outre, les sites revenant le plus souvent auprès des acheteurs de contrefaçons sur internet sont Aliexpress (38 %), EBay (32 %) et Amazon pour les adolescents. D’autre part, l’indifférence des consommateurs de contrefaçon devant la facilité de se procurer des faux produits est déconcertante. En effet, tous déclarent que pour avoir accès aux faux produits sur Internet, il suffit seulement de rentrer dans les moteurs de recherches les mots clés comme « Pas cher », « cheap » ou encore « soldes ». Le secteur de l’audiovisuel est également affecté par la contrefaçon, notamment chez les jeunes âgés entre 15 et 18 ans. Il est rapporté que 71 % d’entre eux regardent des videos en streaming ou des films sans connaître les mentions légales. Pourcentage d’autant plus marquant qu’il s’avère que ces jeunes sont conscients que le téléchargement illégal est équivalent à se procurer une contrefaçon et qu’ils ne le sont pas en revanche pour le streaming.


Incompréhension face aux conséquences de l’achat de la contrefaçon.
Toutefois, plus de 70 % des personnes ayant répondues au sondage reconnaissent que la diffusion de faux produits est dangereuse pour la santé ou la sécurité et impacte négativement le marché des marques authentiques. Cet avis reste partagé au sein des consommateurs dans la mesure où la contrefaçon permet aussi d’obtenir des produits qu’ils n’auraient pas achetés autrement. Enfin, l’étude met en lumière que les poursuites judiciaires n’interviennent pas suffisamment puisque 94 % des personnes en possession de contrefaçon n’ont jamais été contrôlées. De plus, parmi les personnes sujettes à un contrôle, soit 6 %, seulement, quelques-uns ont eu un rappel à la loi, un avertissement ou encore une confiscation du produit.

 

Margaux Abello.

*Sondage Ifop réalisé pour l’Unifab par questionnaire auto-administré en ligne, du 11 au 17/04/2018, auprès d’un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus et d’un sur-échantillon de 300 personnes âgées de 15 à 18 ans, soit un échantillon global de 337 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 à 18 ans.

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