Créé en 1989, Secib propose des solutions digitales aux avocats français, belges et luxembourgeois pour améliorer l’organisation et la performance de leurs cabinets. Le Montpelliérain Jérémy Certoux, son directeur général, détaille la stratégie de cette société devenue une référence sur le marché des technologies juridiques.

Décideurs. Pourquoi Secib a-t-il choisi de se consacrer exclusivement aux avocats?

Jérémy Certoux. Secib fait partie du groupe Septeo, un groupe d’éditeurs de solutions logicielles et de services informatiques à destination des professionnels du droit, des notaires, de l’immobilier et des directions juridiques d’entreprises. Secib, cofondateur de Septeo, peut se définir comme un écosystème de solutions puisque son offre se consacre exclusivement aux avocats.

En quoi cela sert-il vos clients?

Ce parti pris a pour objectif de répondre le mieux possible à leurs besoins en matière technologique et digitale. La compréhension du fonctionnement des cabinets d’avocats est la marque de fabrique de la société Secib : les collaborateurs qui composent nos équipes ont une parfaite connaissance du fonctionnement d’un cabinet d’avocats et de la profession, ce qui leur permet de mettre en place des processus organisationnels autour du système d’information des cabinets.

C’est-à-dire ?

Nos solutions sont technologiquement innovantes, libératrices de contraintes et adaptées aux attentes des avocats. En plus de pouvoir accéder à tout moment à leurs dossiers, ceux-ci disposent d’une synthèse rapide et interactive de leur journée grâce à un outil de pilotage au travers de statistiques, d’une base de données pour des communications ciblées, d’un agenda métier intégré… Le gain de temps est considérable.

Quel est le profil des experts qui composent les équipes de Secib?

Au total, 100 collaborateurs travaillent pour Secib : des développeurs informatiques, des juristes, des ingénieurs, des experts de la data, de l’ergonomie, du codage... La moyenne d’âge de notre population est plutôt basse et tous nos collaborateurs ont une appétence marquée pour l’informatique. Il est important pour nous de réunir des corps de métier différents pour mettre en commun les expertises de chacun. Le profil de « juriste codeur » devient une réalité : leur exploitation de la technologie devient inspirante pour le métier d’avocat.

"La mise à disposition intelligente des données juridiques et de gestion des avocats alliées à celles de l’open data facilitera grandement la valorisation de la connaissance du cabinet"

Et vous collaborez aussi parfois avec certains de vos clients…

Tout à fait, le lab’s est une association indépendante réunissant plus de 150 cabinets désireux de s’impliquer à nos côtés dans la définition de la road map stratégique de notre offre. Leur séminaire annuel est l’occasion d’échanger sur nos dernières innovations et d’avoir un retour précis sur la qualité de nos produits et services. Il est important de recueillir la vision de nos clients, les principaux utilisateurs de nos outils.

Quelles sont les solutions qui rencontrent le plus de succès ?

Les cabinets manifestent tous le besoin de consacrer davantage de temps à leurs clients et à leurs dossiers. En d’autres termes, à leur cœur de métier. Pour se libérer du temps, les tâches sans valeur ajoutée doivent être traitées par informatique. Les outils technologiques mis à leur disposition leur permettent également de rassurer leurs clients et donc de consolider la relation avocat/client : ces derniers peuvent échanger plus facilement avec leur avocat, mieux suivre l’état d’avancement du dossier, fournir les pièces nécessaires plus rapidement… Les outils doivent être ergonomiques et intuitifs pour faciliter le travail de l’avocat et la communication avec son client. Nos extranets notamment ont pour mission de valoriser l’apport de l’avocat auprès de son client.

Secib est l’un des acteurs les plus anciens sur ce marché. Comment avez-vous vécu l’arrivée des legaltechs ?

Les legaltechs sont nées aux États-Unis dans les années 2000, mais ne sont arrivées en France qu’en 2012. Secib était donc déjà présent sur le segment de la technologie appliqué au legal depuis une vingtaine d’années. Aujourd’hui, le nombre de legaltechs a explosé dans l’Hexagone. Leur arrivée sur le marché nous a confortés dans notre choix de proposer des produits de niche à un public ciblé. Certaines legaltechs se sont même tournées vers nous, en tant que leader du secteur, pour essayer de comprendre les attentes des clients avocats et nouer des partenariats stratégiques.

L’arrivée d’une nouvelle forme de concurrence est-elle favorable au développement ?

Tout à fait, puisque Secib ne s’est pas reposé sur son ancienneté pour conserver sa position de leader. Nous réfléchissons sans cesse à la meilleure manière d’anticiper les besoins de nos clients. La gestion de dossiers et les bases de données documentaires, qui constituent la colonne vertébrale de notre offre, ont peu à peu été complétées par d’autres fonctionnalités comme la dictée vocale et la prise de rendez-vous en ligne. Pour garder sa place de référence au cœur de l’écosystème et renforcer sa visibilité, Secib a également créé sa propre legaltech, Azko. Il s’agit d’un outil de business development dédié aux cabinets d’avocats : gestion du référencement, site internet, charte graphique, positionnement cabinet, extranet, paiement en ligne, articles en ligne partagés… Le but est d’accompagner le positionnement et la stratégie de développement du cabinet.

"Nous participons à la formation des juristes-développeurs de demain"

Vous définissez-vous comme une legaltech?

Si on entend par là la conjonction du droit et de la technologie, nous sommes une legaltech depuis notre origine !

Quelles sont les ambitions de Secib à moyen terme

Nous nous ouvrirons à l’open data et au big data pour compléter la palette de notre offre et répondre aux besoins grandissants des cabinets. Cet aspect, conjugué aux données recueillies dans chaque cabinet, nous permettrait de développer des outils de décision ultra-performants pour les avocats. Certains cabinets souhaitent en effet exploiter de manière plus poussée leurs propres données afin de déterminer quels critères leur ont permis de gagner une affaire. Sans open data, il n’est pas possible de confronter les données du cabinet à ce qui se passe à l’extérieur. Nos équipes sont en ce sens amenées à se développer.

Vous fêtez cette année vos trente ans d’existence, continuez de grandir et restez un acteur régional. Pourquoi ?

Les fondateurs de Secib sont montpelliérains, notre siège est historiquement à Montpellier, ce qui nous correspond tout à fait puisque c’est la ville de la French Tech. Nous avons emménagé l’an passé dans un nouveau siège, l’ancien étant devenu trop étroit. Mais nous sommes présents à Paris, Toulouse, Lyon, au Canada, aux États-Unis et même à Dubaï. Nous avons de nombreux projets prévus dans la région, notamment en partenariat avec l’université pour le développement de la formation des juristes-développeurs puisque nous parrainons la nouvelle promotion du ­master du Centre de droit de l’entreprise du professeur Mousseron.

Propos reccueillis par Marine Calvo

 

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