Chez Montpensier Finance, la performance économique des entreprises doit prendre en compte des critères ESG extra-financiers, indispensables pour mieux intégrer les perspectives de long terme.

SUR LES AUTEURS : Bassel Choughari et Olivier Fellous, gérants des fonds Best Business Models SRI et M Climate Solutions, fonds d’actions zones Euro et internationales large caps, et Clément Alberto, analyste ISR, comptent plus de trente ans d’expérience à eux trois et nous livrent leurs clés de lecture de l’univers de l’investissement responsable.

À l’heure où le « monde d’après » se dessine, pour succéder à une année 2020 qui sera de tous les records, quelle sera la place de l’investissement socialement responsable ? Perçu par certains comme une contrainte, pour d’autres comme une évidence, ce sujet, encore nouveau pour beaucoup, a parfois divisé.

L’extra-financier doit faire partie intégrante de la stratégie de création de valeur de l’entreprise

Pendant longtemps, responsabilité sociétale de l’entreprise et création de valeur étaient traitées séparément: d’un côté les activités économiques, de l’autre les activités philanthropiques. Ainsi, on pouvait polluer et dans le même temps financer des fondations pour protéger l’environnement. Désormais cette attitude est de plus en plus critiquée et de moins en moins admise par toutes les parties prenantes de la sphère de l’investissement.

Dans ce contexte, les entreprises se doivent d’intégrer l’impact sur l’environnement et la société dans leur stratégie de création de valeur. Pour les guider, l’ONU a défini dix-sept Objectifs de développement durable (ODD) dans son agenda 2030. Les entreprises ont un rôle clef à jouer dans l’atteinte de ces objectifs.

Les conséquences dans la stratégie d’investissement

Dès lors, faire abstraction de cette dimension extra-financière peut mener à des approches incomplètes dans l’appréhension d’un investissement. Comment, en effet, ne pas tenir compte par exemple de l’impact de la régulation sur nos entreprises ? Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre très ambitieux, l’évolution du prix du CO2 peuvent tout autant être des opportunités pour certaines sociétés que des contraintes pesant sur leurs résultats économiques pour d’autres.
Notre fonds Best Business Models SRI, qui a obtenu le label français ISR en 2019, est composé de valeurs responsables, privilégiant la croissance des résultats à long terme et l’impact positif sur l’environnement et la société.

« Les entreprises ont un rôle clef à jouer dans l’atteinte des objectifs de développement durable de l’ONU »

En plus de secteurs exclus de notre univers d’investissement (extraction du charbon, armement, tabac, OGM...), nous avons mis au point une méthode propriétaire d’analyse extra-financière reposant sur deux indicateurs :

- le «Montpensier Governance Flag», qui s’attache à vérifier les bonnes pratiques de gouvernance au sein d’une entreprise ainsi que l’alignement d’intérêt entre le management et les actionnaires.
- le « Montpensier Impact Assesment » qui s’appuie sur les dix-sept objectifs de développement durable de l’ONU pour analyser l’impact social et environnemental des entreprises. Seules sont retenues les sociétés dont le métier contribue positivement à ces objectifs.

Deux thématiques durables se distinguent particulièrement :

•L’urbanisation, au travers de sociétés industrielles fournissant des solutions efficientes, dans l’objectif d’accueillir les 2,5 milliards de nouveaux citadins d’ici 2050. Au-delà de construire plus, il va surtout falloir construire mieux pour accueillir 70 % de la population mondiale dans les villes... Autant de défis à relever dans les nouvelles infrastructures qui devront être plus intelligentes, et où les bâtiments devront être efficients énergéti quement... Des entreprises comme Vinci ou Aalberts seront sans aucun doute des gagnants structurels.

•La transition énergétique, avec des entreprises dans le secteur des services aux collectivités mettant l’accent sur le développement des énergies renouvelables, devenues rentables. D’ici 2030, 35 % de la capacité de production électrique proviendra des énergies renouvelables notamment éolien et solaire, dont les coûts ont drastiquement baissé en dix ans. Des entreprises comme EDP au Portugal, l’ont bien compris et orientent leurs investissements dans le développement de nouvelles capacités d’énergie renouvelable.

Investir dans la transition énergétique et écologique

Nous sommes également convaincus que les investisseurs ont un rôle déterminant à jouer pour résoudre les enjeux du réchauffement planétaire. Les entreprises feront partie de la solution. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé l’an dernier le fonds M Climate Solutions, un fonds thématique, actions internationales, labellisé Greenfin, qui s’inscrit logiquement dans la stratégie d’investissement responsable de Montpensier Finance. De plus, le fonds a d’ores et déjà rejoint le cercle très fermé des fonds labellisés Greenfin, gage de sa qualité verte.

Face à des menaces toujours plus grandes pour l’environnement, le fonds M Climate Solutions a pour objectif d’investir dans les entreprises internationales qui apportent un réel impact positif dans la transition climatique. Nous avons la conviction qu’il existe trois grands vecteurs de transition dans lesquels il est primordial d’investir : 

•L’énergie responsable, via la croissance des renouvelables dans le mix énergétique (solaire, éolien, etc.), les solutions de stockage (problématique de l’intermittence des renouvelables) ou encore les solutions d’efficacité énergétique. Parmi ces thématiques, nous avons une préférence pour le solaire qui présente une baisse des coûts de production plus rapide, des flux d’investissement supérieurs pour la prochaine décennie et aussi une acceptabilité plus élevée et plus adaptée pour les particuliers. Nous pensons également que l’hydrogène et la batterie à combustible répondent aux problématiques du stockage de l’énergie dans le domaine des transports et permettent également de régler les problèmes d’intermittence des réseaux de production éoliens et solaires. Par exemple, en Allemagne, les batteries des trains à hydrogène Alstom sont rechargées par l’énergie produite par les éoliennes durant la nuit, lorsque la consommation électrique est plus faible.

• La préservation du capital terrestre, avec par exemple l’innovation dans les services aux collectivités, et les domaines du traitement des déchets et des eaux. En effet, la production de déchets croît de façon quasi-exponentielle, notamment dans les marchés émergents, avec des taux de recyclage relativement faibles. Enfin, nous nous concentrons également sur l’économie circulaire, supportée principalement par la croissance des capacités de modélisation et des changements de modes de consommation. 

• Le transport efficient, avec les transports alternatifs, tels que les véhicules électriques (batteries et hydrogène), hybrides, la conduite autonome, mais aussi les technologies de substitution et, enfin, l’accès à l’information de façon efficiente (virtualisation, modélisation, cloud computing). En effet, la mobilité du futur devra être intelligente, s’appuyant sur de nombreuses technologies pour permettre des déplacements plus rapides, plus sûrs, plus propres et plus efficients généralement.

Au-delà de l’impact positif des entreprises leaders parmi ces vecteurs, nous pensons que celles-ci peuvent bénéficier d’un « trend » de croissance pérenne et supérieure à celle de la moyenne des entreprises internationales. Ces entreprises, performantes dans la transition climatique, devraient être recherchées par les investisseurs internationaux. Ceux-ci sont de plus en plus sensibles à l’importance de cette thématique pour la planète et vont orienter leur politique de gestion en conséquence.

Les investisseurs qui adhérent aux PRI représentent aujourd’hui 65 000 milliards de dollars, alors qu’ils n’en pesaient que treize en 2008 : les flux sur les fonds ESG n’ont pas tari en 2020. C’est la preuve que l’extra-financier n’est plus un outil marketing mais bien un thème séculaire de croissance qui déplace massivement l’argent des secteurs trop carbonés.

La matérialité boursière de l’ISR est réelle : le quartile des entreprises les plus mal notées en ESG sous-performe le marché chaque année depuis trois ans...

 

LES POINTS CLÉS

- Best Business Models SRI : sélectionner des valeurs responsables, avec une croissance des résultats à long terme et un impact positif sur l’environnement et la société, tel que défini par les Objectifs de Développement Durable de l’ONU.

- M Climate Solutions : investir dans les leaders de la transition climatique, générant un réel impact positif sur l’environnement, et bénéficiant de flux d’investissement supérieurs à la moyenne du marché.

- Des convictions associées à des méthodes propriétaires d’analyse extra-financière, reconnues par les labels ISR (Best Business Models SRI) et Greenfin (M Climate Solutions).

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