Au Royaume-Uni, les sujets de Sa Majesté se demandent ce qu'il est advenu des primes d'assurance payées pendant le coronavirus. Alors que le géant Admiral a promis un remboursement de 28 euros par assuré, l'argent empoché par le secteur de l'assurance alors que les voitures sont restées au garage près de trois mois interroge. Au-delà, c'est le rôle social des assureurs qui est posé, dans un contexte sanitaire toujours tendu Outre-Manche

Pourquoi en irait-il toujours autrement outre-Manche que chez nous ? Si les primes d'assurance ont fait débat en France pendant le confinement, elles sont également restées en travers de la gorge de millions d'assurés britanniques en attente d'un geste de leur assureur. Car comment expliquer le paiement de primes mensuelles "normales" alors que le nombre de sinistres chutait de 80% à l'échelle du pays, pendant les 77 jours de confinement qu'ont connu nos voisins britanniques ?

Ces chiffres, fournis par une étude du comparateur d'assurances hello-safe.co.uk publiée le 24 juin dernier, sont édifiants. Ainsi, les assureurs britanniques auraient économisé jusqu'à 1,3 milliards de livres sterling (1,4 milliards d'euros) durant les deux mois et demi qu'aura duré le confinement au royaume de Sa Majesté. Rien que pour la région du Grand Londres, où le nombre de sinistres a baissé de 82 %, ces économies se chiffrent à plus de 204 millions d'euros sur la période. Alors que ce mouvement a globalement plus concerné les villes que les campagnes, les citadins se demandent ce qu'il est advenu de cet argent.

La prime moyenne mensuelle aurait baissé de 8% entre mars et juin

Devant de tels chiffres, ne rien faire n'était pas une option envisageable pour les acteurs de l'assurance automobile. À l'image de certains grands noms de l'assurance en France, le géant anglais Admiral a le premier annoncé qu'il reverserait un total de 180 millions de livres sterling (environ 200 millions d'euros) à ses assurés, soit environ 25 livres par tête (27,5 euros). D'autres ont laissé entrevoir des remboursements au cas par cas, selon la situation des assurés, pour les personnes ayant connu le chômage partiel par exemple.Toutefois, toujours selon les chiffres de hello-safe.co.uk, il a été observé une baisse globale de 8% sur les primes d'assurance automobile au Royaume-Uni entre mars et juin, signe que la baisse des sinistres n'est pas passée totalement entre les mailles du filet actuarial.

Il n'en reste pas moins que cela fait bien peu au regard des économies record engrangées par l'industrie de l'assurance automobile pendant le confinement. Dans un moment où les citoyens sont appelées à des réflexes de solidarité et de résilience partout en Europe, le temps est venu que les assurances prennent pleinement part à la cohésion nationale.

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