Après avoir démarré sa carrière en fusions et acquisitions, Léon del Forno, 29 ans, ancien secrétaire de la conférence, aujourd’hui associé de Hervé Temime, s’inscrit comme l’un des prodiges du droit pénal des affaires.

Un visage poupin, un parcours hors norme et une humilité déconcertante… Il n’en faudrait pas plus pour décrire Léon del Forno. Impossible pourtant d’imaginer en 2005, lorsqu’il franchit pour la première fois les portes de Sciences-Po, que cet Italien d’origine deviendra, dix ans plus tard, l’un des pénalistes d’affaires les plus prometteurs de sa génération. En sortant de Harvard, son LLM en poche, il ne rêve pas de porter la robe, préférant se consacrer au droit des sociétés. Après un rapide passage chez Skadden à New York, l’intuitif Léon del Forno, convaincu qu’il doit mener sa carrière en France, intègre, en 2012, le bureau parisien du cabinet, alors dirigé par Pierre Servan-Schreiber. Rapidement, le jeune avocat noue avec ce dernier – son « premier mentor » –, « une relation très forte ». « Je suis fasciné par ses qualités humaines et ses talents de négociateur », confie-t-il.

La proximité avec le client

À Paris, alors que la plupart des jeunes avocats d’affaires rêvent de travailler sur des deals internationaux, Léon del Forno préfère les dossiers à taille humaine pour la proximité qu’ils procurent avec le client et le sentiment « d’être déterminant » qu’ils suscitent. Une carrière toute tracée ? Que nenni. Lorsque, en 2013, il entend parler de la conférence des avocats, il se lance dans l’aventure. Si certains préparent pendant plusieurs années ce prestigieux concours d’éloquence, l’expert des fusions et acquisitions n’a que quelques mois pour se familiariser avec l’exercice. Peu importe. Il étudie, potasse, et, à l’issue du troisième tour, obtient le titre de secrétaire de la conférence pour l’année 2014. Une « responsabilité » dont il prend rapidement la mesure. « À ce moment-là, je dois à la fois m’improviser pénaliste et poursuivre mon travail d’avocat d’affaires chez Skadden, ça me terrifie », se souvient-il. Encouragé par Pierre Servan-Schreiber, le secrétaire se forme en quelques semaines au droit pénal. Dès ses premières permanences au palais de justice, l’homme « découvre un autre monde ». « Défendre devient pour moi une drogue dure, une obsession, je ne peux plus m’en passer », explique-t-il.

Une consécration

À la fin de l’année 2014, lorsqu’il s’apprête à reprendre pleinement son activité chez Skadden, Hervé Temime, alors en quête de nouvelles recrues en droit pénal des affaires, l’invite à rejoindre son cabinet. « C’est un rêve, car il est pour moi le dieu vivant des pénalistes », reconnaît Léon del Forno, à la fois « anxieux, heureux et grisé » face à l’aventure qui l’attend. Très vite, Hervé Temime lui confie un dossier d’envergure : la défense du styliste Hedi Slimane contre Kering. « C’était fascinant », note celui qui obtient la condamnation du géant du luxe en 2016. La même année, le jeune avocat s’associe au cabinet. « Une consécration », assure-t-il avec fierté. « Notre vision est unique, poursuit l’associé. Nous exerçons notre métier de pénalistes de façon traditionnelle, mais la structure du cabinet est calquée sur celle des cabinets d’affaires. » Conscient de sa chance et heureux d’exercer son métier « dans les meilleures conditions possible », Léon del Forno n’a pas l’ego de ceux qui ambitionnent, à tout prix, d’apposer leur nom sur une plaque, préférant contribuer à faire de la « maison Temime », une marque durable. Prometteur.

 

  • • Féru de philosophie et de rap français, il aime lire Camus et écouter Sinik
  • • Son plat préféré ? Les pâtes alla vongole, en souvenir de son enfance milanaise
  • • Travaillant jour et nuit, il renonce parfois à quelques heures de sommeil, mais jamais à une sortie entre copains

 

@CapucineCoquand

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