La crise sanitaire aura laissé bien des traces, dont celle de repenser toute l’organisation du travail. Pour autant, quel format choisir entre la pérennisation du chacun chez soi, le succès des espaces de bureaux partagés et l’émergence du flex office?

Face à une pandémie qui s’inscrit dans la durée, le monde du travail n’a pas d’autre solution que de repenser son organisation. Mais quel choix privilégier entre la pérennisation d’un télétravail auquel beaucoup ont pris goût, un présentiel que certains craignent encore mais que d’autres appellent de leurs vœux, ou une formule plus souple qui permettrait de répondre en un juste équilibre aux aspirations et aux nécessités de tous?

La meilleure formule est le smart working (comprenez le «travail intelligent»). Non que celui-ci fût idiot jusque-là, mais en induisant la transformation radicale de nos méthodes de travail le smart working a le mérite d’apporter une solide réponse aux problématiques actuelles. Appelé aussi flex office, il préconise la fin des cadres stricts, du présentiel obligatoire et des horaires imposés. Le tout contribue à privilégier la confiance et la responsabilisation des collaborateurs, en leur offrant au passage une réelle autonomie. Un avantage pour eux comme pour leurs dirigeants. Car si, d’une part, la productivité s’en trouve bien souvent optimisée, la solution permet également d’envisager sa politique immobilière sous de nouveaux contours. Les espaces de bureaux devenant eux aussi flexibles, ils peuvent se partager, se réduire, voire – dans certains cas, du moins – disparaître totalement au profit du seul télétravail ou de tiers lieux qui permettent de réunir les équipes et de maintenir ainsi l’émulation.

Souplesse et flexibilité

Conséquence de cette évolution, les espaces de coworking connaissent aujourd’hui un nouvel essor. Déjà en vogue avant la crise, les différents opérateurs ont dû revoir leur politique commerciale dès l’apparition de la crise sanitaire. Pour répondre aux nouveaux besoins et palier l’incertitude de l’époque, leurs solutions se résument désormais en deux mots, peu usités avant 2020: souplesse et flexibilité. C’est le cas, notamment, chez Multiburo dont le slogan annonce clairement la couleur: "Travaillez où vous voulez, comme vous voulez." Chateauform’, pour sa part, a ajouté, l’an passé, une nouvelle offre à sa gamme : "Work from anywhere." Comme nous l’expliquait alors sa directrice Marketing & Innovations Anne Griffon: "Pendant cette crise, certains de nos clients nous ont dit ne plus pouvoir – mais aussi ne plus vouloir ! – se rassembler dans leurs bureaux, tout en ressentant la nécessité de se réunir de façon régulière. Avec cette offre, ils peuvent se retrouver au rythme qu’ils souhaitent dans l’une ou l’autre de nos maisons. Vous venez quand vous voulez, au nombre que vous voulez sur une simple base de dix jours dans l’année, c’est tout !"

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Chateauform'

Du côté de Deskopolitan, la souplesse est également devenue le maître mot. À son offre, l’opérateur vient d’ajouter l’hébergement. Depuis fin 2021, une Deskopolitan House s’est en effet ouverte sur son site, boulevard Voltaire. À savoir un hôtel de quatorze chambres entièrement dédié aux professionnels, avec quantité de services premium, et accès direct aux espaces de travail bien entendu. Une bonne idée qui nous rappelle que l’hôtellerie peut aussi constituer une réponse, tant pour nos réunions et nos rendez-vous que pour simplement rompre un peu avec la solitude du télétravail. D’ailleurs, plus aucun établissement n’ouvre (ou ne se rénove) aujourd’hui sans proposer des espaces aux professionnels. Aux voyageurs d’affaires évidemment, mais aussi aux habitants de la ville. C’est le cas du Novotel Paris Belleville qui vient d’ouvrir en lieu et place d’un immeuble de bureaux des années 1990.  "Outre sa thématique bohème chic, le Novotel Paris Belleville s’empare de nouveaux concepts déployés par Accor: pas de comptoir de réception, mais un vaste espace dédié à la restauration. […] De plus, son environnement calme en fait le lieu idéal pour coworker", précise son directeur général Ronan Sévellec.

Et si l’on optait pour de l’originalité ?

Hors ces enseignes bien connues, de nombreuses autres propositions se sont développées dont certaines ont le mérite de la franche originalité, épousant ainsi parfaitement les tendances de l’époque. Parmi elles, OfficeRiders se positionne comme l’Airbnb des espaces de travail et des événements professionnels. Son concept ? Proposer aux entreprises des salles de réunion et des espaces flexibles atypiques (une ancienne chapelle, une cuisine d’architecte, un jardin sauvage sur la Seine…). Autant de lieux singuliers loués ponctuellement à des particuliers, et toujours "proches des lieux de vie ou des hubs de transports pour que les collaborateurs s’y retrouvent facilement et régulièrement." Loin, très loin de la routine d’un bureau conventionnel !

Créée en 2019, Hiptown propose, quant à elle, des espaces partagés, des bureaux nomades ou encore des salles de réunion dans ses douze lieux situés à Paris, Lille, Lyon, Bordeaux, Nantes, Toulouse et Marseille. Outre une formule souple devenue incontournable, l’entreprise joue sur une autre carte aussi séduisante que nécessaire aujourd’hui : celle de l’écoresponsabilité. Ici, le recyclé et le mobilier d’occasion triomphent dans des espaces réaménagés, rafraîchis, mais sans jamais avoir subi de gros travaux afin de limiter l’empreinte carbone. "Dans un marché très concurrentiel avec des concepts forts ultra-marketés, nous sommes les seuls à proposer une offre qui réponde aux enjeux sociétaux", explique Mathieu Sorin, cofondateur d’Hiptown.

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Novotel Paris Belleville

L’union peut faire la force ?

Et si l’on visait plus large que notre seule entreprise ? Se retrouver sous un format flex office basé sur la synergie, c’est l’idée de départ d’un tout nouveau projet qui pourrait, lui aussi, donner quelques idées. Là, ce ne sont pas seulement les collaborateurs d’une seule société qui se réunissent en un même lieu, mais ceux de tout un secteur ! en avril son premier Hub entièrement dédié à ce secteur en pleine ébullition. Pour le trouver, il suffit d’aller dans les locaux de l’un des leaders des espaces de coworking, WeWork. Aymeric Weyland et Yann Azran, à l’origine du projet, nous l’expliquent: "WeWork commercialise les espaces, et nous organisons le programme. Ce lieu peut accueillir jusqu’à 3500 postes de travail. Il abrite également une salle de conférences et un rooftop pour y monter des ateliers ou tous autres formats de networking qui font l’ADN de Mobility Makers." Tout à la fois lieu de travail, point de rendez-vous et centre d’événements professionnels, ce Hub propose ainsi de réunir les forces en présence, quelles que soient leur taille et leur notoriété. "Les start-up sont évidemment les bienvenues chez nous, mais les grandes entreprises aussi, précise Aymeric Weyland. On ne trouve pas chez nous les mêmes offres que chez des incubateurs comme Station F ou Moove Lab, par exemple. En revanche, nous pouvons être une continuité: après votre résidence chez l’un ou chez l’autre, vous pouvez venir vous installer et poursuivre votre développement. Ici, nous souhaitons déclencher du business avant tout !"

Après le crédit mobilité, le crédit télétravail ?

Mais pas question non plus de prétendre que les espaces de coworking sont la solution à tout. D’autres possibilités existent qui présentent toutes leurs avantages autant que, parfois, quelques (petits) inconvénients. À commencer par le télétravail. Car si celui-ci implique une diminution de la facture immobilière et qu’il est souvent apprécié, il peut aussi provoquer un certain sentiment d’isolement ou d’inconfort chez certains collaborateurs. Comme le confirme Jean-Philippe Coustenoble, directeur général de JPG, travailler des mois durant sur sa chaise de cuisine, et à l’étroit, peut provoquer quelques maux de dos durables et ennuyeux. Comment les éviter ? En contribuant à mieux équiper les collaborateurs concernés, évidemment. Ainsi, le saviezvous, le télétravail a désormais son "titre-restaurant". Directeur du développement chez Skipr France, Jan de Lobkowicz nous explique: " On voit de plus en plus d’employeurs accorder des allocations forfaitaires pour financer une partie du télétravail à leurs salariés. Nous proposons de nous en occuper (comme nous le faisons pour le FMD et le Crédit Mobilités) dans une offre spécifique intitulée  "Flex Commuting". L’employeur définit le montant alloué. Selon sa convention collective, il pourra être exonéré ou pas de charges fiscales. Et ce montant sera utilisé par les collaborateurs, via une carte de paiement que nous leur attribuons, pour acheter du matériel permettant de travailler dans de bonnes conditions chez eux."

Conseils d’experts ?

Reste donc à faire le bon choix. Bonne nouvelle, PME ou grandes entreprises peuvent se faire aider et bénéficier des conseils de professionnels aguerris. Citons, entre autres, Ubiq (ex-Bureaux à Partager) qui vient répondre aux entreprises en quête de la solution la plus adaptée, entre flex office, coworking ou location de bureaux (avec bail 3-6- 9). Quant à Dynamic Workplace, l’entreprise fondée en 2019 accompagne les grands groupes dans la réorganisation de leurs espaces en leur proposant des solutions de flexibilité immobilière ainsi que des services inspirés du coworking. "La nécessité de transformer leur modèle pousse les entreprises à redonner du sens au fait de se retrouver ensemble, au bureau. Pour quelles activités? Avec quelle récurrence? Et quels collaborateurs? Ouvrir le siège social à l’écosystème de l’utilisateur permet de remonétiser les espaces vacants, d’intégrer de nouveaux partenaires, en offrant une qualité de services inédite dans l’immobilier tertiaire", expliquent les dirigeants de Dynamic Workplace. Vous vous êtes décidé à adopter le smart working ? Parlons alors de la plateforme Wittyfit qui permet de piloter la transformation. Et de la gérer bien entendu, mais de façon collaborative puisque cet accompagnement à 360° offre la possibilité à toutes les parties prenantes de faire des propositions d’amélioration au fil du temps. De quoi se sentir particulièrement concerné. Et écouté. D’après Wittyfit, motivation et productivité s’en trouveraient même décuplées.

Laurent Fialaix

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