En donnant son accord pour l'entrée sur le marché local de la compagnie pétrolière, Saudi Aramco, le régulateur saoudien confirme le lancement de la plus grosse opération boursière au monde.

C’est sans aucun doute l’opération la plus attendue de l’année. Le régulateur saoudien a anfin approuvé la demande d’introduction en Bourse du géant pétrolier Aramco. Selon les analystes, la valorisation boursière devrait atteindre 1 500 à 1 800 milliards de dollars. La société devrait céder 1 à 2 % de son capital - et jusqu’à 5 % en cas d’une éventuelle cotation sur une place financière internationale - sur le marché national de Tadawul à Riyad. L’Arabie saoudite espère ainsi lever 20 à 40 milliards de dollars. Annoncée depuis 2016, l’opération avait fait l’objet de multiples reports. Fluctuations du marché pétrolier, conformité aux obligations de transparence ou encore doutes de la famille royale au regard de la privatisation, constituaient autant d’obstacles à surmonter avant l’introduction sur les marchés de la société la plus rentable au monde. Ce lancement constitue aujourd’hui le fondement d’un programme de réformes, dénommé « MBS », promu à l’initiative du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui, outre les fonds récoltés, souhaite inscrire la vente dans une logique de privatisation de l’économie saoudienne.

La fin de la dépendance à l’or noir ?

Entre 1973 et 1980, la compagnie Aramco a été complètement rachetée par l’Arabie saoudite. Avec l’une des plus grandes réserves de pétrole au monde et une incroyable capacité de production à des coûts défiant toute concurrence, Saudi Aramco assure sa position à l’international grâce au monopole sur son territoire. En effet, l’entreprise est pratiquement désendettée, dispose de technologies de pointe, et se présente comme la société la plus bénéficiaire au monde avec 46,9 milliards de dollars de résultat au premier semestre malgré la baisse du prix du pétrole – contre 2,9 milliards de bénéfices pour Total. Avec une économie reposant sur l’or noir, le pays cherche désormais à changer de modèle en écartant tout risque à son développement. C’est ce à quoi s’emploie le prince Mohammed ben Salmane avec un programme baptisé « Vision 2030 », qui entend diversifier les ressources du royaume.

Inès Giauffret

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