Souvent relayés par les influenceurs sur leurs réseaux sociaux, les sites de revente de type "dropshipping" pullulent sur la toile... et les arnaques avec. Le phénomène prend une telle ampleur que le gouvernement met en garde les Français sur leur manière de consommer.

Ils poussent comme de la mauvaise herbe. Vous avez peut-être déjà remarqué que depuis quelques années les sites de e-commerce ultra spécialisés  qui  ne  vendent  qu’un seul type de produit fleurissent par milliers sur la toile. Bijoux, cosmétiques, vêtements, appareils électriques, ces sites de revente proposent de tout. À chacun son business ! Si certains sont en règle, d’autres manquent de transparence et cachent une pratique de plus en plus courante : l’arnaque au dropshipping. Le phénomène prend tellement d’ampleur  que le gouvernement  s’en  mêle. Le 12 avril, Bruno Le Maire est monté au créneau directement sur son compte Twitter pour alerter les Français au sujet de ces escroqueries : "La sécurité des consommateurs français est une des priorités du Gouvernement". Le ministre de l’Économie invite les internautes à signaler toutes  celles liées  au dropshipping. De quoi s’agit-il ? Et comment reconnaître les bons plans des mauvais ? 

Un business légal...  

Dans ce système de  dropshipping  ou "livraison directe", le vendeur, donc le site Internet où le consommateur achète, ne se charge que de la vente. Il ne fabrique pas les produits, ne stocke rien, il se contente uniquement de passer commande à un fournisseur une fois le règlement encaissé. C’est ce fournisseur qui gère ensuite l’expédition de la commande jusqu’au client. Cette pratique d’achat en gros et de revente est totalement autorisée et permet à n’importe qui de lancer un business rapidement sans fonds importants. Il suffit pour cela d’être inscrit au registre du commerce et des sociétés et de disposer d’une plateforme e-commerce pour la visibilité et la vente des produits.

 "Les articles sont parfois revendus jusqu’à cent fois plus cher"

S’il ne gère ni le stock ni la logistique, le vendeur est tenu pour responsable de la bonne exécution de la commande  passée par le client et de la qualité des produits qui doit être identique à la promesse faite sur le site Internet. Aussi, doit-il s’assurer de travailler avec un bon fournisseur, capable de respecter les délais de livraisons annoncés, ainsi que la gestion des retours. Pourtant légal, le  dropshipping  n’est pas sans poser de questions, notamment l’origine du produit. Rarement indiquée... Et pour cause !

... qui ouvre la porte à toutes les arnaques

Achetés en majorité à des coûts scandaleusement bas sur des plateformes asiatiques de type Wish ou AliExpress, les articles sont parfois revendus jusqu’à cent fois plus cher sur le site Internet du vendeur, qui vise une (très) belle marge. Une pratique peu scrupuleuse qui explose depuis trois ans et contre laquelle le gouvernement par en guerre. "Les produits sont présentés comme de bonne qualité et vendus au prix fort alors qu'il s'agit en réalité de produits bas de gamme achetés à faible coût. Une pratique commerciale trompeuse qui est un délit pénal ",  prévient Bruno Le Maire sur son compte Twitter.

Vous l’aurez compris, articles de mauvaise qualité ou abîmés, délais de livraison interminables, fausses promotions ou encore site qui disparaît après avoir passé commande, les arnaques sont nombreuses. Le ministre de l’Économie en appelle également à la responsabilité des influenceurs qui  sont  les plus sollicités par ces sites Internet pour promouvoir des produits auprès de leur communauté. Très connectées, les jeunes générations et les étudiants sont les premiers à être victimes de ces escroqueries. Relayées sur Instagram, Facebook ou Snapchat avec des codes promos alléchants destinés à tromper sur le prix d’origine de l’article, les offres se multiplient de jour en jour. 

Pour se protéger de telles arnaques, il existe néanmoins quelques techniques. Les visuels utilisés sur ces sites vitrines sont souvent identiques  aux  originaux  des  plateformes  de vente chinoises. Aussi, il suffit d’enregistrer la photo de l’article dans  son  ordinateur,  puis de la mettre dans son moteur de recherche. Le constat est édifiant et 100% fiable. Il vous suffira de constater que le super boucleur à cheveux vendu sur  ce  site  via  Instagram  à 50  euros avec un code promotionnel de 50% est en réalité vendu initialement 10 euros sur le site chinois. Nul besoin de s’interroger longtemps sur la qualité et la durée de vie de l’objet, mais de quoi remettre en question ses habitudes de consommation pour essayer d’acheter de manière plus éthique et éco-responsable tout en évitant de se faire gruger. Une démarche essentielle alors que le commerce en ligne explose. 

Laura Breut 

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