La banque Lazard s’installe au 173-175 boulevard Haussmann. Le bâtiment hybride mêlant héritage du 19ème siècle et confort moderne a été adapté au monde de la finance et à ses exigences. Visite guidée des locaux.

A cheval sur deux immeubles différents, le 173-175 Haussmann utilise les architectures originales, datant respectivement de 1863 et 1920, pour refondre complètement l’expérience que pourront vivre ses usagers. Le bâtiment est tout un symbole. “Il a vocation à inciter une nouvelle façon de travailler ensemble”, explique Jean-Louis Girodolle et sert la modernisation des mœurs de la banque Lazard. D’une surface de 11 979 mètres carrés, le projet porté par l’architecte Philippe Chiambaretta et le designer Ramy Fischler n’est pas significativement plus grand que le précédent siège de la banque. Toutefois, il est, selon son directeur général, “un bâtiment bien plus efficace”, multipliant les usages et répondant au besoin des équipes de Lazard d’être physiquement présentes sur leur lieu de travail. “Il est pour nous compliqué de passer en flex office”, indique en effet Jean-Louis Girodolle.

Une métamorphose interne

Si les façades haussmanniennes de l’immeuble sont intactes, la restructuration a été très lourde. A commencer par l’entrée. “Nous rentrons désormais par la proue de ce navire” souligne Philippe Chiambaretta. Mieux intégré à son environnement, le 175 Haussmann ouvrira son restaurant sur l’extérieur, et accueillera le public en dehors des horaires du déjeuner, réservées aux salariés de Lazard. Adapté à une nouvelle mobilité, le complexe proposera 130 places pour vélos électriques et mécaniques.  La visite se poursuit et s’articule autour de la pièce maîtresse de la structure, son lounge spacieux, véritable “place du village” selon son concepteur, et non pas simplement une “tisanerie d’étage”. En effet, le patio est métamorphosé, agrandit, lumineux et surplombé d’une verrière. Bureaux, espaces de détentes ou de négociations apparaissent en naviguant entre les étages, les niveaux inférieurs étant tout de même davantage taillés pour l’accueil de la clientèle, tandis que les sommets du bâtiment semblent privilégiés les bureaux. Enfin, le rooftop végétalisé regroupe plus de 8 000 plantes mellifères et surplombe de multiples terrasses, serties d’écailles photovoltaïques, contribuant à fournir l’énergie nécessaire à l’éclairage du bâtiment. 

La culture du secret au centre du projet

Le bâtiment est un véritable “mélange entre convivialité et confidentialité” selon Ramy Fischler. Après avoir été accueilli dans le hall de l’immeuble arborant son lustre moderne, les clients sont ensuite dirigés par des hôtesses vers des salons feutrés, à l’allure confidentielle, portant chacun des noms de métropoles dont les tracés urbains sont repris sur les sols des dits salons. Les itinéraires d’accueils ont d’ailleurs été pensé de telle façon que les visiteurs ne se croisent pas. Dédales de façades floutées, éclairages tamisées, lumière du jour filtrée, tout semble rimer avec discrétion en ces lieux. C’est de fait une des transformations qu’a dû subir le bâtiment, après que son utilisateur ait été sécurisé. Le besoin de confidentialité entourant les métiers de la finance a nécessité l’aménagement de lieux d’échanges à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes. C’est donc sans surprise que le bâtiment comporte pléthore de salons, salles de réunions et salles de manger… Autant de lieux destinés à s’entretenir à la dérobée.

Adoucir le monde de la finance par le design

Un des objectifs de Ramy Fischler a été, d’après lui, “d’adoucir les rapports humains” au sein de l’espace de travail. Considérant le monde de la finance comme parfois très masculins et institutionnalisé, les concepteurs du projet ont travaillé à une “féminisation du monde la finance”. Ainsi, l’interconnexion entre les salles de réunions et les petits salons, permet de créer une atmosphère plus légère. Le bâtiment se veut décloisonné, où les espaces clos côtoient les open space, dans la plus grande fluidité. Toujours dans cet optique, l’intégration au projet d’un art de vivre à la française, caractérisé par des salles dinatoires premium et le choix de matériaux de grande qualité, comme le chêne clair, le laiton massif ou des pierres bleues du Hainaut et Botticino, a été pensé pour améliorer la qualité de service. 

Thomas Gutperle 

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