La rémunération des associés, première variable d’ajustement

En période de vaches maigres, les associés sont généralement les premiers à sacrifier tout ou partie de leur gratification afin de maintenir les rétrocessions d’honoraires et les salaires. Un calcul gagnant tant pour le reste des équipes que pour l’avenir de la structure.
Presque la moitié des avocats associés (47,3 %) qui ont répondu au sondage réalisé par Décideurs Juridiques projettent une réduction de leur rémunération dans les prochains mois, alors qu’ils ne sont que 2 % à vouloir diminuer la rétrocession d’honoraires de leurs collaborateurs. La réduction des dépenses externes comme la communication et le marketing (42,7 %) et celle du nombre d’avocats (14,7 %), tout comme l’arrêt des recrutements (36,7 %) sont également envisagés. En d’autres termes, la plupart des dirigeants de cabinet considèrent qu’il vaut mieux se serrer la ceinture en période de crise, tout faire pour conserver ses équipes, plutôt que d’avoir à recruter lorsque l’activité reprendra. Une logique d’anticipation porteuse lorsque l’on sait qu’un cabinet qui licencie aura par la suite toutes les peines du monde à redorer son blason pour attirer les talents. Pour l’avenir et pour son image, mieux vaut donc tenter de garder ses équipes.
Remettre au pot
« Maintenir les emplois est notre priorité, réagit Louis de Gaulle, l’associé à la tête de la centaine d’avocats de De Gaulle Fleurance & Associés. Puisque nous ne sommes pas aidés par l’État, ce sont aux associés d’absorber l’effort financier. » Ce n’est pas une option, mais une nécessité. D’ores et déjà, chez Dentons, il a été décidé que les associés renonceront à 15 % ou 20 % de leurs avances ou revenus mensuels. Pour d’autres, tout se décidera en fin d’année, lorsque le groupe d’associés fera le bilan de l’activité de l’année et répartira les parts du gâteau à chacun. Encore faut-il qu’il reste du gâteau. « Dans certains cabinets, la diminution des rémunérations ou leur suppression ne suffira pas, complète le conseil en stratégie de Day One, Olivier Chaduteau. Il sera demandé aux associés de remettre au pot. » Autrement dit, il sera peut-être nécessaire de refinancer le cabinet sur ses fonds propres afin d’éviter la cessation d’activité.

Vous avez apprécié cet article ? Likez Magazine Décideurs sur Facebook !

Un petit quiz avant l'été ?
Le conseil de la rédaction pour des vacances sereines et reposantes ? Vérifier que l'actualité des six derniers mois est bien maîtrisée. À vous de jou...

Les professionnels de la gestion de patrimoine face à la réforme du label ISR
Le nouveau comité du label investissement socialement responsable (ISR), présidé par Michèle Pappalardo, travaille à sa modernisation. Les grandes lig...

Lanceurs d’alerte : 9 États européens sur 27 sont en règle
La directive sur la protection des lanceurs d'alerte imposait comme date butoir de transposition par les États de l’Union européenne le 17 décembre 20...

Quels sont les sujets incontournables de l’été pour les DPO ?
Jérôme Deroulez, associé fondateur du cabinet Deroulez Avocats, revient pour Décideurs Juridiques sur les thèmes qui devraient occuper les délégués à...

Le réseau d’audit GMBA se dote d’un cabinet d’avocats
Les six professionnels du cabinet Nosten Avocats ont rejoint en mai dernier le cabinet d’experts comptables GMBA, formalisant ainsi une collaboration...

Une gouvernance paritaire pour l’AFJE
Incarner la diversité des juristes d’entreprise pour mieux répondre aux défis du métier. C’est l’objectif que l’Association française des juristes d’e...

Oui, investir dans le Bitcoin peut être une bonne idée
Longtemps mal vues des régulateurs car jugées trop volatiles, les monnaies virtuelles convainquent de plus en plus largement les investisseurs en quêt...

Brune Poirson (Accor) : "Le dialogue avec les gestionnaires d’actifs est crucial"
Directrice du développement durable au sein du groupe hôtelier Accor et présidente du jury du Prix de la Finance verte 2022, Brune Poirson évoque la m...