Transformation numérique pour les entreprises, dématérialisation des services publics pour l’État, changement des habitudes de consommation pour les ménages… Il semble que tous les agents économiques français aient entrepris leur mutation digitale depuis quelques années. État des lieux.

Les entreprises à l’épreuve du digital. S’il est clair que l’enjeu du numérique est reconnu par l’ensemble des firmes de l’Hexagone, l’engagement financier de ces dernières aura été assez terne en 2018. En témoigne le baromètre Euler Hermes 2019 qui montre que la part des investissements des entreprises françaises consacré à la transformation digitale n’a pas dépassé 13 % l’année dernière. Un constat alarmant qu’il ne faut toutefois pas décorréler de la croissance des investissements défensifs constatée en France en 2018. Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes et d’Allianz précise : « Les entreprises françaises ont du retard en matière de transformation digitale. Toutefois, les perspectives semblent plus positives : 33% des entreprises sondées déclarent avoir augmenté leurs investissements dans la transformation digitale en 2018, et 53% comptent investir autant, voire plus en 2019. Les entreprises françaises prennent conscience des efforts qu’elles ont à fournir. Elles ne veulent pas rater le virage de la digitalisation et sont prêtes à accélérer ». Outre cet aspect prudentiel, ce chiffre peut également s’expliquer par la déception des entreprises quant à leur ROI concernant leurs investissements dans la transformation digitale (voir graphique). Cependant, ce dernier facteur ne saurait expliquer à lui seul la vitalité française dans le digital. Pour s’en rendre compte, il peut être pertinent de se pencher sur la dynamique de croissance des ESN. Force est de constater que l’année 2019 a été particulièrement fructueuse pour les spécialistes du digital. À l’image de l’éditeur de logiciel de trésorerie Kyriba qui a levé 160 millions d’euros et qui est entré dans le club fermé des licornes françaises ou encore de ContentSquare qui a racheté son rival israelien Clicktale.
 

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« Digital Culture »

Matthieu Nebra, fondateur d’OpenClassrooms, déclarait en 2018 que la transition digitale était un « enjeu national », et il n’est pas le seul. Le gouvernement français s’est d’ailleurs fixé comme objectif la dématérialisation de 100 % des démarches administratives d’ici 2022. Un objectif qui traduit la volonté d’imprégner la culture digitale qui se propage encore de manière inégale en France. Ainsi, aujourd’hui, 30 % de la population française reste encore éloignée du numérique. Cependant, avec ou sans l’intervention de l’État, la formation et l’appétence pour le numérique numérique au sein des foyers de l’Hexagone se développe. Symbole de cette tendance, qui est amenée à durer, le marché de l’edtech représentera 220 milliards d’euros en 2020. Educapital, un fonds d’investissement spécialisé dans ces start-up spécialisées dans l’éducation numérique, espère faire émerger les futurs champions français du secteur. Parmi celles-ci, on peut citer Magic Makers, qui permet aux enfants de 7 à 15 ans d’apprendre à coder de façon ludique. Nombre de jeunes pousses, et pas seulement des pépites de l’edtech, oeuvrent pour accompagner les français dans ce virage nécessaire vers le digital. Gentil Geek, spécialisé dans le dépannage informatique mise par exemple sur la pédagogie. En quelques heures cette startup fait intervenir les meilleurs experts directement au domicile des particuliers ou dans les TPE/PME afin de résoudre chaque problème sur différents appareils électroniques (ordinateur, smartphone, télévision, Google Home, Alexa, etc…). Yohan Bitbol, son président précise : « La technologie est aujourd’hui omniprésente et créée chaque jour de plus en plus d’occasion de se connecter ensemble. Nous avons créé Gentil Geek afin de mettre fin à la frustration qu’elle génère. »

 

Sandy Andrianabiby

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