La privatisation de la Française des jeux, détenue majoritairement par l’État jusque-là, est en marche, créant la plus importante introduction en Bourse depuis celle de Verallia.

La privatisation de la FDJ ? Bruno Le Maire s’y est attelé depuis juin 2019. La loi Pacte ayant autorisé et acté l’introduction en Bourse de la société d’économie mixte, héritière de la Loterie nationale, avec une garantie d’exclusivité des droits d’exploitation des jeux de loterie en point de vente physique et en ligne, ainsi que des paris sportifs pour une période de 25 ans. Le coup d’envoi pour les souscriptions d’actions a été donné le 7 novembre 2019. L’État, détenteur de 72 % de l’opérateur public, cédera 52 % de sa participation et restera actionnaire à hauteur de 20 %. Il n’en reste pas moins que toute entrée au capital supérieure à 10 % sera astreinte à un agrément préalable des autorités. L’opération valoriserait la FDJ entre 3,15 et 3,8 milliards d'euros.

L’État, gagnant ?

Au total, un maximum de 99,3 millions d’actions seront cédées avec une fourchette indicative de prix fixée entre 16,50 et 19,90 euros par action. La cession se déroule avec une offre de placement global principalement destinée aux investisseurs institutionnels avec, en parallèle, une offre à prix ouvert (OPO) assortie d’une décote de 2 % destinée aux personnes physiques et aux détaillants FDJ. L’objectif ? Stimuler l’actionnariat populaire. Dans cette logique, le gouvernement prévoit une action gratuite pour dix achetées et conservées 18 mois. La clôture des offres est planifiée les 19 et 20 novembre 2019. L’État devrait tirer de cette privatisation entre 1,6 et 1,9 milliard d’euros hors exercice de l'option de surallocation. Les fonds récoltés serviront à la fois à rembourser la dette mais également à alimenter un fonds d’innovation de 10 milliards d’euros.

Les finances publiques pénalisées ?

Deuxième loterie européenne et quatrième à l’échelle mondiale, investir dans ce placement a de quoi aiguiser l’appétit. Avec des mises en augmentation de 8 % sur les premiers mois de l’année, le groupe prévoit d’ores et déjà des résultats prometteurs en 2019 avec un volume de mises de 16,9 milliards d’euros. La FDJ reste de loin le premier acteur du secteur des jeux d’argent et de hasard avec un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros et une marge opérationnelle de 19 %. Mais cette introduction annonce-t-elle une pénalisation pour les finances publiques ? L’État récupère chaque année de la FDJ des millions d’euros de dividendes, 90 millions pour la seule année 2017. Cependant l’argent collecté provenant majoritairement de la taxe sur les jeux de hasard, le gouvernement conservera tout de même l’intégralité des recettes fiscales et sociales - soit 3,5 milliards d’euros par an. Côté actionnaires, l’intérêt s’annonce au rendez-vous, alors que le dernier épisode de privatisation français de 2005 avec EDF ne s’était finalement pas révélé si fructueux.

FDJ : conseils juridiques (Freshfields Bruckhaus Deringer LLP et Villey Girard Grolleaud)

Inès Giauffret

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