Pendant la crise sanitaire, les équipes juridiques d’entreprises se sont rapidement et efficacement adaptées au travail à distance. La digitalisation amorcée il y a quelques années aura produit tous ses bénéfices en cette période particulière. Et convaincu les plus frileux qu’une nouvelle manière d’exercer la fonction juridique était possible.

À l’instar de nombreux cadres, les juristes d’entreprise ont été pris de court par l’annonce des mesures de confinement. Contraintes de travailler à distance, les équipes juridiques ont vite trouvé leurs marques. Du moins, celles déjà engagées dans un processus de digitalisation. Grâce à leurs équipements technologiques, elles ont su répondre efficacement aux besoins de l’entreprise en interne mais aussi à ceux de leurs clients. Et démontré leur capacité à s’adapter en temps de crise, au point même d’avoir convaincu les plus réticents de l’efficacité du travail à distance.

Efficacité inchangée

Ian Kayanakis, directeur juridique groupe et conformité d'une société internationale d'ingénieurie, l’un des leaders mondiaux de l’ingénierie comptant 13 000 collaborateurs répartis dans 30 pays, confirme l’habileté de ses collaborateurs. Chacun a pu poursuivre son activité, et ce, de façon soutenue. Pour faciliter les échanges, le recours à des canaux de communication comme Whatsapp ou Teams s’est organisé très naturellement. "L’enjeu du télétravail consistait à ne pas perdre notre proximité quotidienne. Grâce à la performance informatique élevée de Segula, le travail à distance n’a rien changé pour nous, dans le sens où tous nos outils de gestion et d’accès au serveur étaient déjà sécurisés et cryptés. Notre efficacité n’a pas été affectée, bien au contraire", constate Ian Kayanakis. Marc Mossé, président de l’AFJE et directeur juridique de Microsoft, s’est félicité de la poursuite des activités de son équipe sans que l’aspect humain du métier n’ait été rompu. "Nous avons été attentifs à ce que le travail à distance généralisé soit accompagné de moments d’échanges et de socialisation en ligne. Nous avons accepté la distanciation physique mais refusé la distanciation sociale", relève le directeur des affaires juridiques. Passé un temps d’adaptation plus ou moins long selon les entreprises, le travail à distance semble être entré sans encombre dans les habitudes de travail de nombreuses directions juridiques.

"Nous avons accepté la distanciation physique mais refusé la distanciation sociale"

Repenser le travail à distance

"Nous avions anticipé plus de difficultés que celles que nous avons véritablement rencontrées. Le métier juridique s’adapte plutôt bien au travail à distance comme nous avions pu déjà le constater bien avant la crise", confie Dominique Bourrinet, à la tête de la direction juridique de la Société générale. Éric Amar, directeur juridique de Bolloré Transport et Logistics, explique quant à lui qu’il était d’abord réticent à l’idée d’exercer en télétravail : "La crise sanitaire a permis de tirer des enseignements du travail à distance, mon opinion a ainsi évolué positivement sur la question", se réjouit celui qui continue dorénavant à travailler parfois à distance. Avant de relever que cette méthode exclusive d’exercice n’est pas forcément adaptée à la fonction juridique. "Si nous avons pu vérifier, à l’occasion de cette crise, que nos outils technologiques étaient suffisamment développés pour garantir la cohésion de notre équipe, nous nous sommes rendus compte également que ces outils ne pouvaient pas remplacer les liens qui nous unissaient dans l’équipe, et ceux nous liant à nos clients internes. Les relations humaines et entrevues physiques restent indispensables", poursuit-il.

Les inquiétudes des premiers temps auront finalement laissé place à l’apaisement. Ce qui ne veut pas dire que la fonction juridique doit exclusivement être envisagée à distance. "La période de crise n’a pas donné pour autant naissance à un modèle opératoire applicable en temps normal. Il faut faire une distinction entre le télétravail choisi et subi, et repenser cette méthode de travail à l’aune d’enjeux qui dépassent la gestion de crise", déclare Dominique Bourrinet. Timothé Kieffer, directeur juridique adjoint et directeur de la conformité au sein de SNCF Réseaux a pour sa part déjà une idée bien précise de la façon dont le télétravail pourrait être repensé dans le futur. "Les juristes ont à la fois besoin de s’isoler pour réfléchir et de disposer d’espaces de travail partagés, indispensables pour continuer d’échanger avec leurs équipes. Il s’agit de trouver un bon équilibre entre les deux." Si les juristes retournent peu à peu au bureau, il y a fort à parier que leur façon de travailler en ressortira changée.

Marine Calvo

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