La Russie et l'Opep se sont entendus sur une baisse de la production de 10 millions de barils de pétrole par jour pour tenter de soutenir des cours plombés par la crise sanitaire et la guerre commerciale.

Alors que les cours du pétrole atteignent des niveaux historiquement bas du fait d'une demande décapitée par la crise sanitaire conjuguée à une féroce guerre des prix menée par la Russie et l'Arabie saoudite afin de couler le marché du pétrole de schiste américain, une accalmie dans la chute des cours semble se profiler, alors que les capacités de stockage menacent d'arriver à saturation. En effet, la pétromonarchie et les russes sont, de manière inattendue, tombés d'accord sur une réduction conjointe et massive de leur production d'or noir, afin d'endiguer la chute du prix du baril. 

Inédite à la fois tant par son importance que par sa durée, cette baisse de la production s'élèvera à 10 millions de barils quotidiens, la moitié d'effort étant équitablement supporté par l'Arabie saoudite et la Russie (2,5 millions chacun), l'autre moitié reposant sur le reste des pays de l'Opep. Cette réduction de la production prendra effet à compter du 1er mai pour une durée de deux mois, passera ensuite à 8 millions de barils par jour pour les six derniers mois de l'année, puis à 6 millions entre janvier 2021 et avril 2022. 

Un point reste cependant en suspens, à savoir le feu vert du Mexique, l'un des dix pays alliés à l'Opep depuis 2016, précise le communiqué de l'"Opep+" (Opep et Russie). Ce dernier appelle également les autres pays producteurs à « participer aux efforts de stabilisation du marché », visant principalement les Etats-Unis, premier producteur mondial depuis 2014, lesquels n'ont formalisé aucun engagement de réduction de la production. La réunion des ministres de l'énergie du G20, ayant lieu ce vendredi, permettra sans doute d'y voir plus clair.

Le brut a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l'année, le baril WTI (américain) tombant même brièvement et à plusieurs reprises sous les 20 dollars, tandis que le Brent (mer du Nord) a flirté avec les 22 dollars le 30 mars dernier. Ces deux références ont respectivement cloturé à 22,76 dollars 31,48 dollars le baril.

B.B.

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