D’après la dernière étude de The Economist, 31 des 34 devises analysées sont sous-évaluées par rapport au dollar américain. Un constat en demi-teinte pour l’économie internationale.

Si la guerre des monnaies portée par le protectionnisme ambient ne bat pas encore son plein, force est de constater que de nombreuses monnaies sont déjà sous-évaluées face au billet vert. D’après les dernières données de l’indice Big Mac, 31 des 34 devises surveillées (91 %) par l’hebdomadaire britannique apparaissent sous-évaluées par rapport au dollar américain. La valeur du dollar atteignait en janvier dernier un pic pour le XIXème siècle. Depuis, un rabais de 5 % en un semestre a réduit les écarts avec les autres devises mondiales.

L’euro sous-évalué de 16 %

Le prix d’un Big Mac en Europe est en moyenne de 3,91 euros, contre 5,30 dollars aux États-Unis, soit une sous-évaluation à hauteur de 16 %. Le peso mexicain est quant à lui sous-évalué de 48 %. Un taux relativement correct bien qu’excessif compte tenu du fait qu’il atteignait 56 % en janvier dernier. La faible probabilité que le président américain aille au bout de ses promesses en matière de politique commerciale avec son voisin de l’ALENA a restauré la confiance dans la monnaie mexicaine sur les marchés des changes. Le franc suisse et les couronnes danoise et norvégienne sont les seules monnaies surévaluées des quarante-huit pays analysés. Si cette « puissance » de change provient de la solidité de leurs finances nationales, la prudence doit être de mise dans l’observation des résultats dans d’autres pays. D’après une étude de CNN, par exemple, un argentin n’a besoin que d’une heure de travail pour acheter un Big Mac, contre 5,6 heures au Mexique. Mais en 2012, The Economist avait accusé le gouvernement argentin de manipuler les prix du produit phare de McDonald’s pour amoindrir facticement le niveau d’inflation dans le pays.

A.R.

Méthodologie :

Créé en 1986 par la revue spécialisée The Economist pour déterminer grossièrement si les devises étaient correctement évaluées, l’indice Big Mac se base sur la théorie de la parité de pouvoir d’achat (PPA) qui stipule que les taux de change doivent lentement converger vers des valeurs égalisant les prix du même panier de biens et services (représenté ici par un hamburger). Le biais de cet indicateur est qu’il ne prend pas en compte le positionnement prix de la marque dans les différents pays étudiés.

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